La Chronique Agora

Si j’étais président…

Oubliez Donald Trump et Joe Biden, voici LA candidature politique qui devrait faire du bruit dans Landerneau… si elle était vraie !

Ne pensez pas que les lignes qui suivent constituent l’ébauche d’un programme et que je vais annoncer ma candidature aux prochaines élections. Je n’y pense pas non plus en me rasant le matin…

De toute manière, mon épouse me quitterait immédiatement ! On a beau faire 110 kg et être un ours, c’est quand même elle qui commande.

Je vous propose donc le scénario suivant, c’est une pure fiction. Toute ressemblance avec une personne réelle ne serait qu’une malheureuse coïncidence. Allons-y.

2022, j’écrase Manu aux élections. Je m’entoure des personnes les plus compétentes dans leurs domaines respectifs, c’est-à-dire celles qu’on ne voit jamais (ou rarement) sur les plateaux des grandes chaînes de télévision.

J’écarte tous ceux dont le métier est la politique, et je rends tout aller-retour entre la fonction publique et le privé impossible. Le nombre de mandats dans le temps est limité et le cumul parfaitement impossible, sans aucune dérogation. Le but à très court terme est de mettre en place un système semblable à celui de la Suisse où la population vote régulièrement et où le politique ne fait qu’appliquer les décisions prises par le peuple.

Une vraie démocratie en somme !

Et ce n’est qu’un début…

Halte aux gabegies

La première chose à réaliser est un audit de l’Etat fait par des indépendants et non par des grandes boîtes d’audit qui n’ont jamais rien compris à rien et qui coûtent une fortune. Ce qu’il faut, ce sont de vieux briscards – à la retraite ou non – experts dans leur domaine.

Il est évidemment difficile avant les résultats de cet audit de chiffrer la gabegie qui règne au sein de l’Etat, mais je pense qu’elle se chiffre annuellement à plusieurs centaines de milliards. Supprimez ces fuites et le déficit budgétaire devient instantanément un excédent.

Ainsi, je propose la suppression immédiate de tous les « comités Théodule », des dons aux associations bidon, des subventions à la presse, des prix subventionnés de l’électricité pour les éoliennes (en fait tout le business des éoliennes), des armées mexicaines des ministères, du ministère du porte-parolat et, de manière générale, tout ce qui ne sert à rien…

Suppression également du mille-feuilles administratif région/département/mairie qui déborde de doublons qui n’ont rien à faire et qui n’ont au final aucun pouvoir – toutes les décisions étant de toute manière prises à Paris.

Donnons un pouvoir de sanction à la Cour des comptes et sanctionnons tous les édiles qui auront consciemment failli à leurs mandats – on ne peut pas non plus sanctionner le crétin, ce serait trop cruel. Comme c’est nous qui l’élisons, cela reviendrait à nous sanctionner nous-même. Nous ne sommes pas crétins à ce point-là… à moins que ?!

La gestion abracadabrantesque du Covid-19 a montré que les décisions de Paris tombaient comme un couperet sur la tête de décideurs régionaux qui pourtant faisaient ce qu’ils pouvaient de façon souvent beaucoup plus intelligente et efficace que les super-élites parisiennes. La décentralisation ne doit pas être qu’un mot, mais une réalité. Les régions doivent décider de leur fiscalité et de la destination des fonds qu’elles récoltent.

Tout ce que nous ne pouvons plus accepter

Mettons aussi immédiatement en œuvre le séparatisme bancaire. D’un côté, les activités de marché, qu’on laissera sauter quand elles le devront ; de l’autre, les activités purement bancaires qui seront, elles, protégées et réglementées.

En ce qui concerne la Bourse, rétablissons « l’ancien régime » avec une cotation par jour, ainsi qu’une taxe sur les transactions plutôt qu’une taxe sur la plus-value. Une taxe à l’achat et à la vente rapportera beaucoup plus d’argent à l’Etat et ne sera gênante que pour ceux qui ne pratiquent pas l’investissement, mais le casino. Avec ce genre de mesures, le trading haute fréquence et l’algorithmique disparaîtront d’eux-mêmes.

Pour ce qui est du secteur bancaire, ma pensée repose sur trois principes élémentaires :

– rétablissement immédiat du Glass-Steagall Act (séparation des banques de marché et des banques de dépôt) et démantèlement des méga-banques systémiques ;

– suppression des banques centrales ou limitation stricte à un rôle de surveillance et de contrôle des banques ;

– refonte du système monétaire aujourd’hui basé entièrement sur la dette pour un système basé sur un ou des actifs réels.

La séparation doit être totale entre les activités de marché et l’activité de dépôt et de prêt. L’activité de marché doit être livrée à elle-même quoique fermement encadrée. Il faut supprimer les outils de levier et la majorité des produits dérivés. En aucun cas l’Etat ne doit intervenir en cas de faillite d’une banque de marché.

L’activité de prêt est fonction des dépôts et n’a pas vocation à dégager des marges énormes. On pourrait même imaginer que ces marges soient rendues publiques. Le taux serait faible, mais la distribution de prêts très ciblée sur des projets ayant de vrais effets.

L’investissement privé et les prêts privés seraient favorisés. Le taux de défaut serait alors faible et permettrait sans difficulté de prêter sans risques à un multiple raisonnable des dépôts. Avec des règles simples, la gestion de ces organismes devrait être à la portée d’un énarque…

Enfin, les banquiers centraux devraient pouvoir être remplacés par de l’intelligence artificielle sans difficulté. Il suffit de créer une règle pour l’émission de monnaie par rapport à l’or détenu ou au panier de métaux. En ce qui concerne les taux de référence, comme il ne peut plus y avoir de dérapage de l’inflation, il suffit d’une règle fixant les taux interbancaires.

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