La Chronique Agora

Le seul combat qui en vaut la peine

La guerre est un racket qui se fait au profit de quelques-uns et aux dépens du plus grand nombre. Mais qui s’en aperçoit vraiment ?

Un homme traverse la passerelle surmontant un lac artificiel dans une ville artificielle.

Une fois de l’autre côté, il déroule un tapis, s’agenouille et s’incline, priant en direction de la ville sainte de La Mecque.

Une matinée à Dubaï

Ce matin, à 6h, la chaleur et l’humidité sont déjà presque insupportables.

Plus tard dans la journée, la chaleur s’intensifiera, se reflétant sur les tours de verre et de béton des environs. Il fera près de 40°C avant midi.

Dubaï est un endroit improbable pour une ville moderne. Et un endroit improbable pour votre correspondant…

Entre le désert d’un côté et le Golfe Persique de l’autre, on dirait que Dubaï pourrait être emportée par l’un ou l’autre à tout moment.

C’était un endroit pauvre et reculé jusque dans les années 60. Ensuite, ils ont découvert du pétrole, supprimé l’esclavage et décidé de devenir une sorte de Las Vegas… sans les divertissements.

Ici, les femmes sont voilées, l’alcool est sous clé et la chaleur estivale rend presque impossible le fait de s’aventurer à l’extérieur.

Mais nous y sommes, cher lecteur, les yeux grand ouverts…

Une presse alternative

Il s’agit d’un séjour pour affaires. Nous y rejoignons nos collègues et partenaires du monde entier – Dubaï hors saison est un endroit pratique et relativement peu coûteux.

Ce réseau d’éditeurs et de rédacteurs s’étire désormais des Etats-Unis à l’Inde, à la Chine, à l’Australie et au Japon – c’est pour cette raison que Dubaï est un lieu de rendez-vous commode. Et il touche plus de lecteurs, au quotidien, que le New York Times et le Washington Post réunis.

C’est une presse « alternative »… pleine d’idées et d’opinions qui sont parfois trop belles pour être vraies… et parfois trop vraies pour être belles. A la Chronique, nous visons la deuxième catégorie… sans nous faire la moindre illusion sur le nombre de fois où nous atteignons notre objectif.

Une arnaque clinquante

Hier, par exemple, nous avons abordé le sujet de la guerre. Comme le disait le célèbre journaliste américain H.L. Mencken, « c’est l’effondrement le plus vertigineux, clinquant, majestueux que l’esprit humain puisse envisager ».

C’est aussi une arnaque.

Pour le meilleur ou pour le pire, des millions d’années de sélection naturelle ont fait de nous ce que nous sommes. Ceux qui ne pouvaient se défendre ne survivaient pas. Leurs gènes n’étaient pas transmis. L’ADN que nous portons en nous provient de combattants.

La meilleure défense, c’est une bonne attaque. Parmi les pratiques apparemment routinières des peuples antiques, il y avait celle d’attaquer et tuer leurs voisins, en exterminant de préférence la tribu entière… et en mutilant leurs cadavres en guise d’avertissement pour tous ceux qui en réchappaient : ne venez pas nous chercher des noises.

Nous sommes évidemment les descendants de ceux qui ont commis les génocides, non des victimes. Nous avons reçu le message 5/5 ; il est désormais inscrit dans notre instinct. Nous saluons nos officiers. Nous louons nos héros de guerre. Nous remercions nos « guerriers » pour leurs services.

Mais dans le monde moderne, il y a une vérité attirante : la guerre ne rapporte plus… et une vérité repoussante : nos guerriers ne sont guère plus que des gladiateurs.

Ils se livrent à un sport clinquant et dangereux pour amuser la galerie… et enrichir ceux qui sont assis au balcon.

Les Etats-Unis ne sont confrontés à aucun ennemi capable de les envahir ; ils peuvent facilement se défendre contre toute attaque plausible. Même la menace négligeable du terrorisme disparaîtrait si les Etats-Unis retiraient leurs troupes stationnées à l’étranger et s’occupaient de leurs affaires.

Comme tous les autres programmes gouvernementaux, les dépenses militaires sont sans doute constituées d’une part de défense réelle… et de trois parts de sottises et de gabegies – soutirant de l’argent au public pour le transférer à des entreprises douteuses… et des groupes privilégiés du Deep State.

Le major général Smedley Butler avait raison. En 1935, le titulaire ce deux médailles d’honneur parlait de sa carrière sans ambages :

« La guerre, c’est un racket. Cela a toujours été ainsi. C’est probablement le plus ancien, de loin le plus profitable, et certainement le plus violent. C’est le seul qui soit de portée internationale. C’est le seul dans lequel les profits sont comptés en dollars et les pertes en vies.  

La meilleure description d’un racket, me semble-t-il, est d’être une chose qui n’est pas ce qu’elle semble être pour la majorité des gens. Seul un petit groupe d »initiés’ sait de quoi il s’agit. Il est conduit à l’avantage de quelques-uns, très rares, et aux dépens du plus grand nombre. Grâce la guerre, quelques personnes gagnent de gigantesques fortunes ».

Le seul combat qui en vaille la peine, c’est celui contre ceux qui essaient de vous dicter vos actes.

Hélas, même avec l’armée la plus coûteuse que le monde ait jamais vu… c’est un combat que les Américains sont en train de perdre.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile