La Chronique Agora

Le sel de la terre

Fed, dette, inégalités

Cet article est dédié à ceux qui travaillent dur, et qui sont laissés de côté par les plans conçus par leurs chers dirigeants…

Aujourd’hui, nous adressons une prière aux gens qui travaillent dur… les ouvriers et les camionneurs… Car ils vont en avoir besoin.

Selon Fox News :

« Le coût moyen d’un gallon d’essence [environ 3,78 litres, NDLR] aux Etats-Unis a atteint 4,589 $ jeudi matin. Ce prix a dépassé le précédent record de mercredi (4,567 $), qui avait battu le record de mardi (4,523 $), qui avait lui-même battu le record de lundi (4,470 $). »

Et voici ce que rapporte CBS News :

« Les conducteurs californiens ont l’essence la plus chère du pays, et déboursent en moyenne 6,06 $ pour un gallon depuis jeudi. Cela pourrait bientôt être le sort des conducteurs dans le reste du pays, selon un analyste de JPMorgan ; il affirme que le prix moyen d’un gallon pourrait atteindre 6,20 $ cet été. »

La hausse des prix de l’immobilier (dûe aux taux d’intérêt ultra-bas de la Fed) a obligé les travailleurs à revenus moyens et faibles à s’éloigner de plus en plus de leur lieu de travail. Aujourd’hui, ils parcourent parfois plus de 60 km, rien que pour se rendre à leur travail. Cela représente environ 2 gallons d’essence… soit environ 12 $. Pour un aller simple. Ce trajet quotidien représente donc plus de 10 % du salaire moyen d’un ouvrier.

« Dommage… » disent les élites. « Mais au moins, cela les incitera à utiliser moins de combustibles fossiles. Ils devraient acheter des voitures électriques. »

Comme si cela n’était pas assez exaspérant, certains signes montrent que les piliers de la prospérité de la classe moyenne – soit le logement et l’emploi – commencent à faiblir.

L’instabilité s’installe

Tout d’abord, le marché du travail pourrait être en train de prendre une nouvelle direction. Selon Le New York Post :

« Les nouvelles demandes d’allocations de chômage ont augmenté de manière inattendue la semaine dernière aux Etats-Unis, atteignant ainsi un niveau record sur quatre mois ; cela laisse potentiellement entrevoir un refroidissement de l’offre d’emploi, dans un contexte de resserrement des conditions financières. »

Deuxièmement, les prix des maisons augmentent à un rythme annuel à deux chiffres.

Mais avec des taux hypothécaires en hausse, qui peut se permettre de les acheter ? CNBC rapporte :

« Les ventes de maisons chutent de 18 % en avril.

La chute des ventes en avril représente la plus forte baisse sur une durée d’un mois, depuis juillet 2010 – date à laquelle le crédit d’impôt pour l’achat d’une maison, un stimulus fédéral résultant de la crise des prêts hypothécaires à risque, a expiré. »

Une maison neuve moyenne aux Etats-Unis se vend désormais 523 000 $. C’est plus que les 400 000 $ de janvier de l’année dernière. Les taux d’intérêt sont également en hausse, de près de 3%. Si le montant total était financé, cela signifierait un paiement hypothécaire mensuel d’environ 1 500 $.

Alors, comment se fait-il qu’avec tant de problèmes ici aux Etats-Unis… l’effondrement des actions, l’inflation et la hausse des biens de consommation… nos dirigeants sont prêts à donner 40 Mds$ à un pays étranger, en leur promettant un soutien indéfectible dans leur guerre avec la Russie ?

« C’est vous qui mourrez », expliquent-ils. « On vous envoie seulement l’argent des contribuables. »

McConnell, Pelosi, Yellen… et d’autres – des deux ailes du Deep State… républicains et démocrates – sont censés représenter « le peuple ». Et pourtant… où est l’amour de ce peuple ?

Selon le magazine Newsweek :

« Le fossé ne se trouve pas entre la droite et la gauche ; c’est nous, les cols bleus, qui luttons contre le mépris des élites. »

Pour Charles Stallworth, le vrai clivage n’est pas celui de l’opposition entre les républicains et les démocrates, ou entre le noir et le blanc. C’est uniquement une question de « classe ». Il affirme que les personnes qui font tout le « vrai travail » – les bouchers, les charpentiers, les chauffeurs routiers – ne sont pas respectées. Pendant la crise du Covid, par exemple, l’élite a continué à toucher son salaire – en travaillant à distance – alors que les usines et les ateliers étaient fermés. Les seuls individus de la classe ouvrière ayant pu préserver leur emploi étaient ceux qui livraient la nourriture et les colis d’Amazon chez les cols blancs.

Les règles à suivre

Et maintenant que la panique Covid s’est estompée, le fossé entre les classes est plus visible que jamais.  Dans les restaurants, les magasins, ou les banques, les employés et les serveurs portent des masques, pas les clients.

Les gens ordinaires paient des impôts pour financer les écoles locales… où leurs enfants apprennent que les parents n’ayant pas fait d’études supérieures sont des ratés. La seule voie de la réussite passe par « l’enseignement supérieur », dit-on aux jeunes. On leur assure que s’ils vont à l’université, ils feront non seulement un travail plus utile – sauver la planète ! – mais ils gagneront aussi plus d’argent.

Et maintenant, l’administration Biden veut annuler la dette des étudiants américains. Qui en profite ? Les jeunes qui travaillent dans des restaurants ou conduisent des camions ? Ou les diplômés de l’université qui ont travaillé dans des restaurants et financé leurs études ?

Selon Bloomberg :

« Selon des déclarations financières que Bloomberg News a obtenues en 2021 de la part de l’Office of Government Ethics, au moins une trentaine de hauts fonctionnaires de la Maison Blanche ont des soldes de prêts étudiants ; parmi eux, la nouvelle secrétaire de presse de Biden, Karine Jean-Pierre, et Bharat Ramamurti, le directeur adjoint du Conseil économique national. »

Les travailleurs pauvres finiront par payer les frais d’université de l’élite… et ensuite, les classes supérieures éduquées pourront les remercier : « Garçon… j’ai dit pas de glace dans mon eau gazeuse [importée d’Italie]. Je me soucie de l’environnement. Merci. »

Mais M. Stallworth ne mentionne pas la Fed. Durant ce siècle, elle a renfloué deux fois les portefeuilles d’actions des riches, avec des milliers de milliards de dollars en billets tout neufs. Mais pas un centime pour les masses en sueur.

Nous attendons de voir si elle va réitérer l’expérience. Déjà, quelque 30 000 Mds$ ont été perdus, dans le monde entier, depuis le pic de la bulle. Au fur et à mesure que les pertes s’accumulent, le fossé entre les classes sociales va se creuser. L’élite dirigeante bénéficie de la hausse du prix des actifs. Les classes moyennes et inférieures bénéficient de la baisse des prix à la consommation. C’est l’un ou l’autre. La Fed peut essayer de renflouer les gestionnaires de fonds une fois de plus. Mais cela signifiera une hausse des prix beaucoup plus élevée pour les camionneurs. Ou, elle peut s’attaquer à l’inflation… mais l’élite perdra des milliers de milliards.

Quelle direction prendra-t-elle ? Faites une prière pour les gens qui travaillent dur.

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