La Chronique Agora

Faut-il « jeter l’éponge » en Russie ?

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▪ Quand on parle de sonner la cloche…

Ce ding-dong précis vient du New York Observer :

"Avec deux milliards de dollars de ventes dans le monde, il fait bon être un artiste contemporain mondialement célèbre — surtout si on s’appelle Jeff Koons.

Les ventes d’art contemporain en enchères publiques ont dépassé les deux milliards de dollars pour la première fois l’an dernier, selon l’organisation Artprice.

Le rapport a comptabilisé les chiffres de juillet 2013 à juillet 2014 et en a conclu que les ventes d’art contemporain ont augmenté de 40% par rapport à l’année précédente. Le nombre d’éléments dépassant les 10 millions d’euros a plus que doublé sur cette période.

Ceux qui suivent le marché de l’art se rappelleront de l’enchère record de Christie’s en novembre, où des acheteurs sont repartis avec l’oeuvre d’art la plus chère jamais vendue lors d’enchères publiques, les Trois études de Lucian Freud, de Francis Bacon (1969), à 142,4 millions de dollars. Cette vente avait également marqué le Balloon Dog (Orange) de Jeff Koons (1994-2000) comme étant l’oeuvre d’un artiste vivant ayant atteint le prix le plus élevé lors d’une vente publique".

C’est un autre des inconvénients de la richesse — il faut supporter ce genre de choses.

Même si vous n’avez pas d’art contemporain, vos nouveaux amis et voisins en auront.

L’art contemporain et les grandes maisons ultra-chères sont extrêmement populaires parmi l’élite fortunée

A moins d’être légèrement autiste ou sérieusement savant, comme Warren Buffett, ce sera difficile à éviter. L’art contemporain et les grandes maisons ultra-chères sont extrêmement populaires parmi l’élite fortunée. Et la plupart des gens sont très influençables.

Bien entendu, c’est aussi ce qui crée des opportunités d’investissement. Le grand lumpen-investoriat — comme le lumpen-électorat — ne réfléchit pas beaucoup. Il réagit de manière émotionnelle et primitive. Il prend des positions qui sont trop chères… puis s’enfuit en masse, paniqué, laissant des prix trop bas. C’est à ce moment-là que les cloches se mettent à sonner.

▪ Soyez contrarien !
Le Financial Times de lundi dernier, par exemple, résonnait haut et fort. Il rapportait en première page que le groupe de private equity Blackstone "jette l’éponge en Russie". Cela suit un abandon de la Russie plus tôt ce mois-ci par DMC Partners, un groupe d’anciens dirigeants de Goldman Sachs. D’autres recherches révèlent que la Banque européenne de reconstruction et de développement a également "suspendu ses investissements dans le pays". Et si ça ne suffisait pas, "le groupe américain Carlyle a battu en retraite de ce marché par deux fois"…

En page 15, le Financial Times continue de sonner la cloche, déclarant que "le Russe Gazprom pourrait perdre 18% de ses revenus, conséquence de la concurrence des exportations américaines de gaz naturel liquéfié".

Mardi, la cloche continuait. Une première page révélait que même la fortune des Rockefeller se retirait des carburants fossiles. "L’effort pour rendre les investissements dans le pétrole, le gaz et le charbon aussi impopulaires que les valeurs du tabac… a gagné du terrain"… déclarait le journal.

Il faudrait être fou pour investir dans les valeurs énergétiques russes en ce moment, n’est-ce pas ?

Eh bien… il faudrait être fou pour investir dans les valeurs énergétiques russes en ce moment, n’est-ce pas ?

Fou… ou rusé. Chaque fois qu’un journal ne vous donne rien d’autre que des raisons de vendre, il est temps d’acheter. Vous pouvez acheter Gazprom pour moins de trois fois les revenus… avec un dividende de 5%. Et selon notre stratégiste beta préféré, Rob Marstrand, "inutile de s’inquiéter de corruption… de politique… ou de sanctions. Tout est déjà dans le prix".

Les nouvelles sur les entreprises énergétiques russes sont uniformément mauvaises ; achetez.

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