La Chronique Agora

Restez sur vos gardes !

▪ Ne vous laissez pas attendrir, cher lecteur.

Certes, les dernières statistiques concernant la Zone euro sont relativement positives : l’indice PMI des directeurs d’achat a moins reculé que prévu ce mois-ci (56,1 par rapport à 56,7 en juillet, et 56,4 attendus par les économistes). Voilà 13 mois maintenant qu’il se maintient au-dessus des 50 — le seuil fatidique qui sépare croissance et contraction.

Mais "moins reculer" ne signifie pas "avancer"… D’autant que, comme le fait remarquer Investir.fr, "la reprise repose essentiellement sur la France et l’Allemagne alors que dans le reste de la Zone euro, la croissance ralentit et atteint un niveau proche de la stagnation".

Alors certes, avec +2,2% de croissance au deuxième trimestre, l’Allemagne atteint des records qu’elle n’avait plus vus depuis la réunification… mais elle enregistre par ailleurs un déficit budgétaire record (qui doit faire un peu rire les Grecs — schadenfreude, après tout, est un mot allemand…). Quant à la France, elle tient certes son cap pour l’instant… mais a déjà révisé à la baisse son PIB pour l’an prochain.

Non, vraiment, mieux vaut rester sur ses gardes. Mme l’Economie a besoin d’une Grande Correction — c’est une Grande Correction que nous aurons, même si, entre-temps, quelques rebonds et signes encourageants apparaissent.

▪ Parce qu’au-delà des communiqués triomphants dans la presse grand public, les signes de fragilité continuent de se multiplier. La Banque centrale européenne, par exemple, a racheté la semaine pour 338 millions d’euros de dettes… par rapport à 10 millions seulement la semaine précédente. Ce n’est pas tout : il y a une dizaine de jours, le BCE avait racheté pour 60 millions d’euros d’obligations irlandaises… La Guinness a comme un petit goût d’ouzo, ces derniers temps, non ?

Et puis il y a les déclarations de Martin Weale, membre de la très estimée Bank of England, selon qui la Grande-Bretagne menace de retomber dans la récession. Dans Les Echos :

"’Je pense qu’il serait imprudent de dire que ce risque n’existe pas’, déclare Martin Weale, membre du comité de politique monétaire de la banque centrale britannique, dans un entretien au Times. […] Martin Weale évoque notamment le risque d’une remontée du chômage, d’une baisse des prix de l’immobilier et d’une nouvelle crise dans le secteur bancaire. ‘Il pourrait y avoir une crise de la dette souveraine ou il pourrait s’agir d’une nouvelle crise de liquidités dans le secteur privé’, explique-t-il".

Ma parole… on dirait que cette pinte de Carling a elle aussi un petit goût anisé, non ?

En tout cas, "Martin Weale estime que les prévisions de la BoE, qui table sur 2,8% de croissance en 2011 et 3,2% en 2012, pourraient se révéler trop optimistes".

▪ Oui, restez prudent, cher lecteur. Les marchés américains, en tout cas, restent indécis : le Dow Jones a clôturé hier sur une baisse de 0,38%, à 10 174,41 points. Le S&P 500, de son côté, a perdu 0,40%, à 1 067,36 points — tandis qu’avec ses 2 159,63 points, le Nasdaq chutait de 0,92%.

Et ne vous fiez pas trop à la journée positive des marchés européens : le CAC 40 a grimpé de 0,76% à 5 234 points, le Footsie britannique a quant à lui engrangé un gain de 0,76%, et enfin, le DAX allemand enregistrait +0,10%…

Mais faut-il vous rappeler que l’automne est une saison agitée, sur les marchés ?

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile