La Chronique Agora

Qu’arriverait-il si la Réserve fédérale ne faisait rien du tout ?

La Fed prétend que l’économie est en pleine forme… mais admet que de nouvelles mesures d’urgence sont nécessaires. Le signe que les autorités sont égarées ?

La Fed est perdue, égarée. Elle ne sait plus où sont le nord et le sud… le haut et le bas… la droite et la gauche.

L’économie américaine, affirme Powell, est « bien placée ». Parallèlement, le président US claironne qu’elle est mieux que bien placée : c’est « la meilleure économie de tous les temps ».

Selon Powell aussi bien que Trump, elle est arrivée là où elle est… en voguant dans la mauvaise direction.

De Bloomberg :

« Si les commentaires de Powell […] sur les perspectives actuelles ont consolidé les attentes d’une baisse de taux ce mois-ci, il a également reconnu publiquement, pour la première fois, que les autorités avaient potentiellement trop resserré la politique monétaire parce qu’elles avaient sous-estimé les changements de l’économie US. »

Peut-être que M. Trump a raison. Si la Fed avait simplement pu voir l’avenir plus clairement… si elle avait eu un peu du génie instinctif et très stable du commandant en chef américain… ma foi… on aurait peut-être effectivement un Dow Jones à 30 000 points – voire, allez, que diable… un Dow à 50 000 !

Gardons le mauvais cap

En attendant, on dirait que les investisseurs commencent à se poser des questions.

La Fed a pris la mauvaise direction… mais paraît être désormais là où il le fallait. Le taux de chômage US le plus bas de ces 50 dernières années. Des marchés à des sommets historiques. Peut-être devrait-elle garder ce cap.

D’ailleurs, maintenant que la Fed voit bien clair… l’emploi va baisser et les actions grimper plus encore, n’est-ce pas ?

Mais qu’est-ce qui nous fait croire que la Fed a raison à présent ? Si elle s’est trompée par le passé, peut-elle se trompe-t-elle à nouveau… et peut-être que tout n’ira pas aussi bien cette fois-ci.

Ou… peut-être que la politique de la Fed n’a en réalité pas le moindre effet ?

Si les investisseurs se donnaient la peine d’y réfléchir plus d’une seconde, la tête leur tournerait, avec plus de questions encore.

Si l’économie est aussi « bien placée », pourquoi a-t-elle besoin d’un taux directeur adapté à une situation d’urgence ?

Si « la meilleure économie de tous les temps » a déjà fait descendre le chômage au plus bas, pour qui la Fed créée-t-elle plus d’emplois ?

Et comment l’économie de nos prédécesseurs – dans les années 1970, 1980 et 1990 – fonctionnait-elle alors que le taux d’intérêt de la Fed était le double de celui d’aujourd’hui… et comment pouvait-elle générer malgré cela des taux de croissance deux fois plus élevés ?

Peut-être que vous-même, cher lecteur, avez posé ces questions. (Nous espérons bien que non ; n’avez-vous rien de mieux à faire ?)

Au lieu de les affronter de face, nous allons nous glisser par derrière… et prendre en embuscade une question qui pourrait nous aider à répondre à toutes les autres.

Toujours plus de questions

Nous avons vu que le penchant de la Fed pour des taux de plus en plus bas est censé stimuler l’économie… et que toutes les formes de relance sont des variétés d’inflation. Elles « fonctionnent » uniquement en poussant les gens à dépenser de l’argent qu’ils n’ont pas vraiment.

Durant les premières phases, il peut arriver que les autorités fassent des efforts héroïques pour empêcher l’inflation d’échapper à tout contrôle. C’est ce qu’a fait Paul Volcker lorsqu’il a mis le taux directeur à 20%, divisant l’inflation des prix à la consommation par deux en 24 mois.

Cependant, lorsque Paul Volcker a pris la tête de la Fed en août 1979, le gouvernement américain avait moins de 1 000 Mds$ de dettes. Aujourd’hui, il en a 22 000 Mds$. Ajoutez à cela la dette des ménages et celle des entreprises, on arrive à un total de 72 000 Mds$.

A l’époque, les actions étaient à un plancher de 50 ans. Aujourd’hui, elles atteignent des sommets historiques. A l’époque aussi, le chômage était deux fois plus élevé qu’aujourd’hui.

Au début des années 80, il y avait tout à gagner à battre l’inflation. Aujourd’hui, il y a tout à perdre. Il est trop tard pour les actes héroïques.

Telle est la réponse à la question que vous n’avez pas encore posée. Comment se fait-il que les autorités doivent empirer la situation en faussant les prix plus encore… en ajoutant plus de fausse monnaie… et en alourdissant le fardeau de la dette ?

Pourquoi la Fed ne peut-elle pas simplement laisser les taux tranquilles ? Pourquoi doit-elle les réduire ?

L’inflation ou la mort ? Ne pourrions-nous pas rester immobiles… sans inflation… ni mort subite ?

A suivre…

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