La Chronique Agora

La répression de votre épargne va s’accélérer

répression financière

Les ultra-riches veulent le rester… et leur prospérité passe par la répression de votre épargne. Inflation, hausse des prix, avilissement de la monnaie : préparez-vous, l’assaut sera rude – et long.

Les couches sociales ploutocratiques ne veulent rien perdre : elles veulent faire le plein… et que ce soient d’autres qu’elles qui paient. En clair, les ploutocrates veulent que ce soit les pauvres qui paient leurs créances.

Pour payer, il y a les impôts et les cotisations de toutes sortes, mais les limites sont vite atteintes. Les peuples se rebiffent, trichent face aux prédations ; et puis si vous retirez du pouvoir d’achat aux peuples, il n’y a plus personne pour acheter ce qui est produit, la bicyclette cesse de rouler, elle tombe.

L’autre solution, c’est l’inflation des prix des biens et des services – autrement dit, l’avilissement de la monnaie.

Mais pas n’importe quelle inflation, bien sûr. La solution, c’est l’inflation des prix des biens et services qu’achètent les pauvres et les classes moyennes. Il faut leur reprendre ce qu’ils gagnent par la hausse des prix de ce qu’ils achètent.

Grâce à l’inflation, les PIB nominaux progressent plus vite alors que les dettes restent constantes, puisque fixes et non indexées.

Dévalorisation de votre épargne

Le complément de l’inflation, c’est la dévalorisation subreptice de la valeur réelle de l’épargne des classes moyennes.

Ces classes moyennes ont une masse d’épargne considérable en raison des retraites et des protections sociales. Or elles ne gèrent pas elles-mêmes leur épargne : ce sont les ploutocrates qui la gèrent, les ploutocrates comme les grandes banques, les BlackRock etc.

Si les taux d’intérêt étaient positifs, l’épargne des classes moyennes serait protégée et rentable ; elle s’accumulerait, comme on dit. Si les taux d’intérêt réels après inflation sont négatifs, en revanche… l’épargne des classes moyennes, au lieu de s’accumuler et de prospérer, se réduit. Elle s’érode, elle ne capitalise pas.

Sur le long terme, elle se contracte comme peau de chagrin. Avec un taux de répression financière de 2%, comme c’est le minimum en ce moment, la valeur de votre épargne-retraite – si mes souvenirs sont bons – est divisée par deux en 33 ans !

La répression financière, c’est cela : vous empêcher de maintenir la valeur de vos économies, de vos droits à retraite, de votre prévoyance, de votre sécurité. Il s’agit de vous appauvrir en termes réels, c’est-à-dire après inflation.

Une injustice fondamentale

La répression financière est un scandale et une injustice. Parce que sur le fond, en dernière analyse, c’est un transfert de richesse de votre poche vers les couches sociales les plus riches, les plus sophistiquées, les plus proches des pouvoirs.

Pourquoi ? Parce que vous vous n’êtes pas spéculateur sur le marché financier ou sur l’immobilier ; vos économies sont trop précieuses, ce ne sont pas des billets de loterie, vous ne participez pas à la fête boursière, à la grande « fête aux actifs ».

Les très riches eux, ont leur argent placé, investi sur les marchés financiers… et quand il y a répression financière – c’est-à-dire quand les taux d’intérêt sont bas et que les valeurs mobilières flambent –, c’est le feu d’artifice tous les jours.

Ce qui signifie que quand vous perdez, eux au contraire se goinfrent et deviennent, comme Bernard Arnault, Richard Branson, Jeff Bezos ou Bill Gates, de plus en plus riches.

La répression financière appauvrit les pauvres et sur-enrichit les déjà très riches.

J’ai diagnostiqué une longue phase de répression financière depuis 2009 et je ne me suis pas trompé… Mais avec la crise du Covid, cette phase de répression financière va devenir plus spoliatrice, plus cynique ; c’est obligatoire. C’est une nécessité interne du système.

Depuis 2020, nous avons changé de régime – c’est-à-dire que la répression financière va/doit être recherchée volontairement et de façon accélérée. C’est cela, le changement de régime.

Ce n’est pas un changement de nature du phénomène, c’est un changement de rythme.

[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]

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