La Chronique Agora

Qui va payer ?

▪ Eh bien… le ciel est dégagé… et les autoroutes aussi. Ou presque.

Les choses reviennent à la normale dans la zone Baltimore-Washington… ou du moins elles reviennent à ce qu’elles étaient avant la grande tempête.

Il n’y a pas franchement quoi que ce soit de "normal" à ce qui se passe ici. Nous sommes dans une ville gouvernementale… la capitale d’une grande nation… la citadelle d’un grand empire…

… ce qui nous étonne. Les grandes nations et les grands empires ne devraient-ils pas avoir de grands dirigeants ? Nous regardons autour de nous. Que voyons-nous ? Des charlatans. Des hypocrites. Du copinage. Des gars en costard-cravate. Des ronds-de-cuir. Et bien entendu… des imbéciles.

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1 520 milliards d’euros de plans de relance dans le monde :
QU’ATTENDEZ-VOUS POUR EN PROFITER ?

Une véritable manne gouvernementale est sur le point d’irriguer certains secteurs et entreprises bien particuliers, propulsant leurs actions à des sommets historiques — et VOUS pouvez en bénéficier : continuez votre lecture pour savoir comment

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C’est là le problème, quand on vit dans le pays dont on est originaire. Votre propre peuple vous déçoit. Ou du moins ceux qui gèrent votre gouvernement. Vivre à l’étranger est un plaisir. Regarder les imbéciles y est distrayant. Mais ici… nous tremblons quand nous entendons les nouvelles. Nous verdissons lorsque nous lisons les journaux. Et la télévision ? Nous ne la supportons pas. C’est notre peuple. Notre race. Nos concitoyens. Aïe aïe aïe…

▪ Mais regardons les nouvelles financières. Quoi de neuf ?

Eh bien, la Grèce a fait parler d’elle la semaine dernière. Ce qui a fait baisser les actions et les obligations en début de semaine. A la fin, ça les faisait remonter.

Que s’est-il passé ? Eh bien, les autorités européennes ont fait en sorte qu’on croie qu’elles allaient faire les mêmes bêtises que les autorités américaines. Elles ont dit qu’elles allaient rétablir la situation. Exactement comme les Etats-Unis ont secouru Fannie Mae et AIG !

On trouve 27 pays différents dans l’Union européenne. Et combien de langues ? 230. Nous aussi avons été surpris. L’Espagne compte à elle seule six langues officielles.

Pourtant, sans faire de recherches approfondies sur le sujet, nous avons découvert un mot commun à toutes ces langues : "renflouage".

Oui, cher lecteur, c’est "renflouage"… dit dans des centaines de langues et dialectes différents… qui a mis le feu aux marchés financiers en fin de semaine. Le Dow a grimpé, l’or aussi.

Mais un renflouage fait-il un vrai boom ?

Autrement dit… est-ce que le renflouage des Grecs dépensiers rendra les entreprises du reste du monde plus profitables ?

Vous connaissez la réponse. Non. En fait, ça les rendra moins profitables. Cela permet simplement aux Grecs de continuer à dépenser au rythme auquel ils se sont habitués. Et si les Grecs ne se privent pas, vous pouvez parier que les Irlandais ne voudront pas réduire leur train de vie. Ni les Portugais. Sans parler des Italiens. Et des Anglais. Et qu’en est-il des Français ?

Renflouer les Grecs est une grosse erreur. Et c’est une erreur que tout le monde semble vouloir commettre. Il y a probablement un proverbe latin pour ce genre de choses. Mais puisque nous ne le connaissons pas, nous allons devoir l’inventer nous-même : l’imbécilité engendre l’imbécilité — surtout lorsque les banquiers sortent gagnants.

Que pensiez-vous ? A qui croyiez-vous que les Grecs doivent de l’argent ? Oui, les grandes banques sont derrière tout ça. Elles ont des centaines de milliards de dollars en jeu en Grèce. Si les Grecs ne peuvent payer, les banques prennent un coup. Et puisque personne ne veut que les banquiers subissent une perte — à part nous — une fois encore, les autorités viennent à la rescousse.

Pourquoi est-ce que ce que ça rend les entreprises moins profitables ? Eh bien, c’est une chose marginale. Mais ce à quoi nous assistons est un transfert du pouvoir économique, qui passe du secteur privé vers le secteur public. Les entreprises privées n’empruntent plus comme autrefois. A présent, ce sont les autorités qui empruntent et dépensent. Cela laisse moins de capitaux… et moins de pouvoir de dépenses… entre les mains du privé. Les entreprises auront donc plus de mal à gagner de l’argent. CQFD.

Elles auront aussi plus de mal à gagner de l’argent parce que les taux d’intérêt vont grimper. Au lieu de laisser les mauvais créditeurs faire faillite, les autorités affaiblissent tous les créditeurs. Elles donnent mauvaise réputation à la dette, en d’autres termes. Le risque de défaut d’un pays en particulier baisse ; le risque de défaut du système entier augmente. Après tout, la dette ne disparait pas. Elle doit être payée par quelqu’un. Tôt ou tard. Devinez qui ce sera ?

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