La Chronique Agora

Quels actifs éviter pour s’épargner la « perte fatale » ?

Si prendre des risques quand on est un jeune investisseur n’est pas forcément une mauvaise idée, ça l’est bien plus à l’approche de la retraite… Alors mieux vaut savoir quels sont les actifs les plus risqués du moment.

Quand vous êtes jeune, vous pouvez vous permettre une perte de temps en temps, sur vos investissements.

La règle est d’ailleurs de prendre plus de risques quand vous êtes jeune. C’est le moment où vous avez le plus à gagner et le moins à perdre.

Mais, à mesure que vous prenez de l’âge, les calculs s’inversent. Si vous subissez une « perte fatale », le temps pourrait vous manquer pour vous en remettre, par exemple avant la retraite.

Alors d’où pourrait venir une grosse perte dans les mois et les années qui viennent ? Voici les risques les plus évidents que nous identifions aujourd’hui :

  1. Les cryptomonnaies qui pourraient tomber à zéro sans prévenir.
  2. Les valeurs technologiques dont les cours pourraient être rapidement divisés par deux, et toutes les actions surévaluées en général.
  3. Les obligations qui seront anéanties en cas de crise inflationniste.

Chacun de ces risques présente une configuration différente.

Des probabilités très variables

Le risque des cryptomonnaies est inconnu. Nous n’avons aucune idée de quand elles peuvent baisser, ni de combien. Mais puisqu’elles présentent un risque possible de perte fatale, un investisseur d’âge mûr devrait se montrer très prudent avec cette classe d’actifs.

Pour les valeurs technologiques, quantifier les risques est plus facile : nous savons ce qui arrive au moment de l’éclatement de ce genre de bulles.

Nous connaissons déjà la musique du fait de l’explosion des valeurs de l’électronique et de l’informatique en 1962, et parce que la même chose s’est reproduite lors de l’éclatement de la bulle des dot-com en 2001.

Entre le sommet du marché et la stabilisation au point bas, les valeurs ont perdu environ 80% durant ces deux krachs.

Les valeurs technologiques sont extrêmement surévaluées parce qu’elles cristallisent l’optimisme le plus débordant, l’espoir, l’avidité et le futurisme. Lorsque la bulle éclate, la foi dans les stars de la technologie vole en éclat.

Très probablement, les valeurs phares – si elles survivent – pourront ensuite être ramassées moins de la moitié de leur prix actuel dans les années à venir.

Pour le reste du marché, il est très difficile d’en parler d’une façon générale. Les indices sont désormais tellement dominés par les géants de la tech que beaucoup d’autres actions sont moins évidemment surévaluées.

Dans un krach, la plupart baisseront mais beaucoup représentent des investissements robustes de long terme.

Cependant, un déclin de 20% ou 30%, sans même parler des 50% sur les valeurs les plus exposées, représenterait une perte fatale.

Et même si une action était raisonnablement valorisée, elle pourrait figurer afficher des pertes pendant un certain nombre d’années. Il n’y a pas de garantie que le marché rebondisse comme il l’a fait lors de précédents krachs.

Si l’histoire est un guide, les actions pourraient perdre les trois quarts de leur valeur en termes réels, comme cela s’est produit dans les années 1970.

Durant la période d’inflation qui a suivi les chocs pétroliers, l’appréciation des indices actions n’a pas suivi l’indice des prix. En terme réel, ajusté de l’inflation, les investisseurs étaient perdants.

Obligations : le retour des « certificats de confiscation » ?

La plus grave menace de perte fatale se situe cependant dans le marché obligataire. Les obligations sont supposées être à l’abri des risques. Les investisseurs obligataires sont prioritaires par rapport aux actionnaires car ils ont une créance sur les actifs de l’entreprise.

Donc, en cas de faillite ou d’effondrement du cours, ils sont théoriquement plus en sécurité.

Puisque la première étape de la prochaine crise sera probablement une chute du marché actions, les obligations présentent, en apparence, une bonne alternative. Mais c’est une apparence trompeuse.

L’ennui avec les obligations est que, lorsque les banquiers centraux tentent de sauver le marché actions, ils inondent l’économie d’encore plus de monnaie factice – exactement comme lors des krachs de 2008 et de 2020.

Nous savons où cela nous conduit : une chute de la valeur de la monnaie et une inflation croissante. Puisque les rendements des obligations sont à taux fixe, ces titres sont très sensibles aux augmentations de l’inflation.

Dans les années 1970, les pires années inflationnistes du XXe siècle, les obligations étaient ainsi appelées « certificats de confiscation ».

Nous doutons que le prochain épisode inflationniste épargne les obligations. Plus probablement, ce sera bien pire. Nous pressentons que la perte des investisseurs obligataires se situera entre 75% et 90%.

C’est une perte sévère et, comme pour les valeurs technologiques, sa probabilité est très forte.

Donc que doit faire l’investisseur d’âge mûr ? Éviter les crypto-actifs (sauf en très petite quantité), les valeurs technologiques et les obligations. Voilà les 3 actifs à ne pas détenir.


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