Il n’y a pas que la Réserve fédérale dans la vie – dans le reste du monde aussi, on sait faire de beaux gâchis…
Dans le système mondial, ce sont les banques centrales qui portent le fardeau de la gestion – du sauvetage – du monde sur leurs épaules.
Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, conduit la charrue. Il est chargé du traitement du sol – lequel consiste à déverser des tonnes d’engrais pour stimuler les achats d’actions et d’actifs financiers. Tout cela est bien peu écolo et Greta ne doit pas être très contente.
Au passage, Powell va renforcer la répression financière, prendre un peu plus d’argent dans la poche des idiots qui épargnent encore… et le donner aux ultra-riches et aux kleptos qui, eux, ont compris qu’il faut s’endetter quand on le peut et que la question de la solvabilité ne se pose plus.
Allons plus loin que la Fed
Il y a beaucoup plus de choses dans le domaine politique que l’action de la Fed :
– La société pétrolière russe Rosneft indique aux acheteurs d’énergie qu’elle n’acceptera plus que des euros, et non des dollars, en règlement de ses factures.
Les Russes s’éloignent de l’emprise du Trésor américain sur le système international de transferts d’argent. Plus la Maison Blanche a recours à des sanctions, plus le nombre de nations qui recherchent des solutions de remplacement progresse.
Les Etats-Unis se tirent allègrement une balle dans le pied chaque matin ! Que voulez-vous, les élites sont devenues folles…
Dommage pour l’Europe
– La Riksbank suédoise joue le rôle de précurseur – elle doit nous lire régulièrement : elle mettra fin à sa politique de taux d’intérêts négatifs d’ici à la fin de l’année, car elle a le sentiment que ses effets sont nuls et pourraient même nuire à son économie.
– La Ligue de Salvini remporte les élections régionales de l’Ombrie. Cela envoie un signal fort à la communauté européenne, au parti démocrate italien et à la coalition Cinq Etoiles. C’est le retour prévu de l’instabilité politique en Italie qui se profile.
– Le parti CDU d’Angela Merkel termine troisième en Thuringe alors que le parti communiste Linke et l’AfD gagnent largement.
Voilà qui n’augure rien de bon pour ceux qui rêvent encore d‘un approfondissement de la construction de l’Europe et de concessions allemandes aux eurobonds – c’est-à-dire à la solidarité fiscale. La stratégie d’Emmanuel Macron consistant à se montrer bon élève de Schäuble pour être récompensé par un approfondissement et une solidarité fiscale est bel et bien un échec.
Et dans le reste du monde…
– Le Moyen-Orient est soumis à des incertitudes croissantes alors que le Liban, l’Irak, la Turquie et la Syrie entretiennent la violence qui sévit dans la région. L’Iran conteste le statu quo dans le Golfe. Israël n’a pas encore formé de gouvernement.
– L’Amérique latine subit un stress politique considérable alors que l’Argentine se tourne de nouveau vers les péronistes et que « le succès politique et économique du Chili » provoque de colossales manifestations politiques.
– La Grande-Bretagne a maintenant voté en faveur de la dissolution du Parlement et de la tenue d’élections le 12 décembre.
– Le gouverneur de la Reserve Bank of Australia, Philip Lowe, vient de prononcer un discours sur la politique monétaire de sa banque centrale :
« Nous ne pouvons ignorer ces tendances mondiales en matière d’épargne et d’investissement, ainsi que les réponses des autres banques centrales. Si nous cherchions à ignorer ces tendances, le taux de change s’apprécierait probablement. Dans le contexte actuel, cela ne serait d’aucune aide, tant pour la croissance de l’emploi que pour la réalisation de l’objectif d’inflation. »
A part cela, personne ne cible les taux de change n’est-ce pas ?
Lorsque Draghi et d’autres soutiennent qu’ils ne ciblent pas les taux de change, c’est comme si le président Clinton déclarait qu’il ne ciblait pas des relations sexuelles avec Monica Lewinski !
Que signifie cibler, exactement ?
[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]