Savoir garder son calme lorsque tout le monde cède à la panique, acheter ou vendre au bon moment lors de violentes chutes de marché : ce sont là des qualités fondamentales pour tout investisseur qui veut traverser les crises – et en sortir grandi.
Une qualité humaine que beaucoup admirent profondément, c’est la capacité à garder son sang-froid dans les situations extrêmes.
Pensez aux figures qui nous inspirent spontanément…
Ces dirigeants politiques capables de prendre des décisions lucides en pleine crise. Ces policiers, ces pompiers, ces secouristes qui restent concentrés et efficaces, même quand tout autour d’eux semble s’effondrer.
Ces athlètes de haut niveau, comme un quarterback qui, malgré une pression écrasante, reste dans la poche et lance une passe parfaite pour un touchdown. Ou encore ces parents qui, confrontés à une urgence médicale avec leur enfant, parviennent à le rassurer avec douceur alors qu’ils sont eux-mêmes submergés par la peur.
Ce qui rend ces personnes remarquables, ce n’est pas uniquement leur capacité à agir. C’est le fait qu’elles accomplissent ces gestes – prendre la parole, éteindre un feu, faire une passe décisive ou apaiser un enfant – alors que la peur, le stress, le chaos environnant les rendraient presque impossibles pour la plupart des gens.
Mais étrangement, cette même maîtrise émotionnelle semble beaucoup plus rare dans le monde de l’investissement.
J’ai vu des personnes faire preuve d’un sang-froid admirable face à des situations personnelles dramatiques, et pourtant perdre totalement leurs moyens lors d’un simple krach boursier.
La vérité, c’est que les marchés baissiers – y compris les épisodes de panique pure, comme en 2008 ou en 2020 – font partie du cycle naturel des marchés. Ils sont inévitables. Et ils reviendront, encore et encore.
La question n’est donc pas si un effondrement se produira, mais quand. Et surtout comment allez-vous réagir quand il surviendra ?
Car les investisseurs capables de garder la tête froide et d’agir de façon structurée malgré l’agitation ambiante peuvent en ressortir bien plus riches qu’ils ne l’étaient au départ.
Voici trois règles essentielles à suivre pour transformer ces périodes de turbulences en véritables opportunités…
1. Investissez intelligemment
Tout d’abord, ne jouez pas avec l’argent dont vous aurez besoin à court terme.
Si une partie de votre capital est destinée à financer un achat immobilier, des frais de santé ou encore la scolarité de vos enfants dans les deux ou trois années à venir, elle n’a rien à faire sur les marchés. Vous ne pouvez pas vous permettre de risquer de la voir fondre au moment où vous en aurez besoin.
A l’inverse, votre argent à long terme – celui dont vous n’aurez pas besoin avant cinq ou dix ans – supportera une chute temporaire du marché. Ce genre d’effondrement est douloureux… mais pas définitif.
Pensez aux investisseurs de 2008 : ceux qui ont gardé leurs positions ont récupéré leur mise – et même largement plus – dans les années qui ont suivi. Mais si vous aviez investi 10 000 $ en 2007 pour rembourser un prêt en 2009, et que cette somme s’est réduite à 5 000 $ entre-temps, c’est un problème réel, immédiat et irréversible.
2. Protégez vos positions avec des stops suiveurs
Une stratégie défensive simple et efficace consiste à utiliser des stops suiveurs. C’est l’une des recommandations clés de l’Oxford Club. Ces stops suiveurs permettent de protéger vos gains et de limiter vos pertes avant qu’elles ne deviennent trop importantes.
Dans le feu de l’action, lors d’un krach, il peut être tentant de supprimer ces stops. Après tout, vous vous dites que l’entreprise n’a pas changé, que ce sont les autres qui paniquent et qu’il serait idiot de vendre dans ces conditions.
Mais rappelez-vous : vous avez placé ces stops à tête reposée, avec méthode et sans émotion. Les désactiver au beau milieu d’une crise, c’est céder à la panique ; et une décision prise dans la panique est rarement une bonne décision.
Les stops sont là pour une raison : respectez-les.
3. Constituez un « fonds de krach »
La troisième règle est aussi l’une des plus puissantes : gardez une réserve de liquidités que vous n’utiliserez qu’en cas de vrai effondrement.
Ce n’est pas pour acheter quand le marché fléchit un peu. C’est pour investir quand les gens fuient en courant, quand les médias n’annoncent que des catastrophes, quand les analystes parlent de fin du capitalisme. C’est à ce moment-là – et seulement à ce moment-là – que vous devez déployer ce fonds.
Allez-vous acheter au plus bas ? Probablement pas. Mais vous aurez l’opportunité d’acquérir des actifs de qualité à des prix que vous ne reverrez peut-être pas avant longtemps.
Et même si l’ambiance est à la panique, si votre entourage vous prend pour un inconscient, si les gros titres parlent d’apocalypse, agissez. Vous serez peut-être mal à l’aise sur le moment, mais dans quelques années, vous vous en féliciterez.
Souvenez-vous de 2008. A l’époque, tout semblait perdu. Mais avec le recul, on sait aujourd’hui que c’était une extraordinaire opportunité d’achat.
Le plus difficile pendant un krach, ce n’est pas de faire le bon choix – c’est d’en être capable.
Parce que, quand tout s’effondre, l’impression que « ça ne s’arrêtera jamais » est très forte. Elle vous paralyse. Je me souviens de ces journées de marché où, pour détendre l’atmosphère, on lançait entre collègues : « Ce marché va descendre à zéro. » On plaisantait, mais on n’en pensait pas moins.
Et pourtant, ceux qui parviennent à rester calmes, à agir avec lucidité dans ces moments de chaos, s’en sortent bien mieux que les autres. Financièrement, bien sûr, mais aussi émotionnellement.
Et un jour, certains vous demanderont : « Comment as-tu fait pour rester aussi serein pendant cette tempête ? » Et à ce moment-là, vous saurez que vous avez fait ce qu’il fallait.