Les dirigeants européens préparent tous à leur manière leurs opinions à une économie de pénuries et à une guerre « qui va durer » à ses frontières.
Après notre ministre Agnès Pannier-Runacher en début de semaine, Emmanuel Macron l’a confirmé ce 14 juillet : il faut abandonner l’illusion que le gaz ne manquera pas dès cet automne, et se préparer à plus de « sobriété énergétique ».
Car tout est de la faute de la Russie. Dès le printemps 2021, bien avant que se profile une guerre en Ukraine, l’Allemagne avait décidé de faire traîner la mise en service du gazoduc Norstream-II, pourtant parfaitement opérationnel. Puis c’est l’Europe qui a décidé fin mars, sans le moindre débat parlementaire au sein des pays membres, de boycotter son gaz russe et de s’en passer à 100% avant fin 2023.
Mais, pour être bien certain que ce gaz cesse de nous être livré, l’Europe a également décidé de le régler avec de l’euro, une devise qu’elle gèle et confisque avant que son fournisseur puisse en faire le moindre usage.
Guerre énergétique
Et la Russie commet l’infamie de ne plus livrer un gaz que ses clients ne lui payent pas.
La Russie utilise donc « l’arme » consistant à ne pas nous fournir d’énergie gratuitement !
Mais si tous les pays extra-européens cessent de nous livrer des matières premières et de l’énergie gratuitement, ou d’accepter d’être payés avec un Euro qui perd 12% de son pouvoir d’achat tous les 12 mois (autrement dit, le quart de sa valeur en année pleine), ou irait t-on ?
Nous risquerions une récession d’anthologie en Europe, sous le regard goguenard des Etats-Unis qui ne manqueront ni d’une goutte de pétrole, ni d’un atome de gaz.
Sur le Vieux Continent, nos dirigeants – qui ont décidé de livrer une guerre économique totale à la Russie, sans même le moindre faux semblant de débat parlementaire – préparent leurs opinions à une économie de pénuries et à une guerre « qui va durer » à ses frontières.
Lorsque le président assure les yeux dans les yeux qu’il n’y aura pas de coupure de courant cet hiver, on croit réentendre le fameux « il n’y aura pas de pass sanitaire », puis le « jamais la France ne mettra en place un pass vaccinal ».
Et, cinq mois après que nos dirigeants aient mis en place des mesures qui font exploser l’inflation et qui ont permis à la Russie – qui devait s’effondrer – d’engranger 70 Mds$ (ou d’euros, c’est désormais pareil !) d’excédents commerciaux et de renforcer ses partenariats avec la Chine, l’Inde, l’Argentine, l’Indonésie, etc., voilà que les gouvernements européens se mettent à chuter comme des dominos.
Du nord au sud
Coïncidence n’est pas causalité, mais avouez tout de même que la coïncidence est troublante : nous venons d’apprendre jeudi matin la démission de la Première ministre estonienne Kaja Kallas, qui doit former une nouvelle coalition alors que l’actuelle explose, suite aux difficultés sociales engendrées par une inflation qui flambe à… 22% en rythme annuel.
Quelques heures plus tard, c’était au tour de l’italien Mario Draghi de devoir présenter sa démission (refusée comme il se doit par le président Matarella), alors que les Italiens en colère faisaient depuis 48 heure le siège de la résidence du Premier ministre…
Et ce, une semaine après le renoncement à son poste de Boris Johnson pour cause de bras d’honneur à répétition à l’encontre de ses propres mesures de restrictions sanitaires et de désintégration des libertés publique.
Plus au Nord, Mark Rutte aux Pays-Bas, qui reste empêtré dans son conflit avec le monde agricole, voit sa popularité rejoindre le niveau des polders, c’est-à-dire s’enfoncer sous le niveau de la mer.
Et n’oublions pas Emmanuel Macron, hué sur les Champs-Elysées ce 14 juillet, et qui est crédité de 88% d’opinions défavorables sur sa gestion du pays d’après un dernier sondage SOFRES diffusé sur BFM… et encore, cette enquête a été réalisée avant la révélation d’une nouvelle affaire de trafic d’influence au profit d’Amazon, 48 heures après les révélations des « Uber files ».
Médiapart aurait-il gardé sous le coude les preuves de négociations secrètes – de type « deal fiscal » – entre notre président et Mark Zuckerberg (Facebook) et Jack Dorsey (Twitter) pour la censure de toute information gênante sur les vaccins et les mesures sanitaires, ou les scandales touchant l’Elysée ?
Car la France est – étrangement – le pays au monde ou Twitter efface le plus de messages et bannit les plus d’internautes, cette censure frappant essentiellement tout ce qui réfute la version officielle de la gestion de la crise sanitaire…
Est-ce qu’un « principe immanent » ne serait pas en train de censurer les censeurs ?