▪ La Fed a sorti un rapport provenant de ses banques régionales. Quasiment tous les indicateurs montrent un ralentissement de l’économie. Ce n’est pas pour autant que nous sommes en route vers un "double creux". Nous ne sommes même pas encore sortis du premier creux. De Bloomberg :
"Selon la Réserve fédérale, l’économie américaine a maintenu son expansion tout en montrant ‘des signes étendus de décélération’ de la mi-juillet à la fin août, selon une étude réalisée auprès de 12 banques régionales de la Fed".
"Ce rapport est ‘une continuation du point de vue débattu à Jackson Hole, proposé par le président", a déclaré John Taylor, économiste de Stanford University et créateur d’une formule de taux d’intérêt utilisée par les banques centrales, durant un entretien sur Bloomberg Radio. ‘Ce n’est pas un double creux, ce n’est pas une récession dans une récession. Mais c’est une déception majeure, en termes de reprise’."
"L’étude régionale, connue sous le nom de Beige Book à cause de la couleur de sa couverture, offre des preuves anecdotiques qui aideront les banquiers centraux à déterminer si de nouvelles mesures sont nécessaires pour réduire un taux de chômage qui frôle des sommets de 26 ans et protéger la reprise de la récession la plus profonde depuis les années 30".
"[…] Le président Barack Obama, qui s’exprimait à Parma, dans l’Ohio, a dit qu’il reconnaissait que la reprise est ‘douloureusement lente’ et appelle le Congrès à mettre en place des mesures de réduction d’impôts pour les entreprises et les Américains à revenu intermédiaire, tout en laissant les taux grimper pour les plus riches. Les ventes de logements ont décliné ces derniers mois, a déclaré la Fed".
▪ La question qui se pose le plus fréquemment dans le monde financier actuellement est la suivante : quand le marché obligataire va-t-il craquer ? Si l’économie prenait réellement de la vitesse, même lentement — comme insiste la Fed — on pourrait s’attendre à une hausse de l’inflation… et une chute du marché obligataire.
Tout ou presque est lié au marché obligataire. Si les obligations craquent, le dollar ne sera pas loin derrière (ou devant). Et il y aura une sacrée somme d’argent cherchant une nouvelle location. Où ira-t-elle ? Dans l’or ? Les matières premières ? Les actions ?
Oui, probablement dans tout ça.
Les obligations sont un investissement "hors risque". On les achète lorsqu’on a peur que l’économie ne se remette pas rapidement. On les achète lorsqu’on soupçonne que les investissements "à risque" tournent mal. Les obligations sont une retraite… une maison sûre… un terrier… où se tapir pour se protéger d’une mauvaise passe sur les marchés.
Mais attendez… Ne s’agirait-il pas d’un film d’horreur ? Les investisseurs pourraient-ils être comme un jeune couple trouvant refuge dans une maison abandonnée dans les bois… et découvrant que l’endroit n’était pas si abandonné que ça ?
Y’a-t-il un maniaque en liberté sur le marché obligataire ?
Eh bien, oui… d’une certaine manière…
Nous voulions vous prévenir.
▪ Vous en avez probablement assez de l’entendre, cher lecteur. Nous le disons et le répétons depuis près de 10 ans. Les Etats-Unis suivent les traces du Japon. Ils resteront dans ses traces — durant une dépression longue, lente et douce — aussi longtemps qu’ils le pourront.
Non seulement ça, mais les autorités financières américaines font exactement ce qu’on fait les Japonais. Et ils obtiennent le même résultat — un pays de zombies.
Le Japon est en crise depuis 20 ans. Mais le pire est encore à venir. Jusqu’à présent, le pays a pu couvrir son budget de relance avec l’épargne de ses malheureux citoyens. Mais à présent, les déficits sont plus profonds que jamais… la dette est la plus élevée au monde… et les gens deviennent des zombies aussi. C’est-à-dire qu’ils prennent leur retraite… et espèrent vivre aux dépens du gouvernement.
Le seul problème, c’est que le gouvernement a dépensé tout l’argent de leur retraite.
Et maintenant, les Japonais vont devoir emprunter à… à qui ? C’est là qu’est le plus drôle… il n’y a personne.
Le secteur public a renfloué le secteur privé. Qui va renflouer le secteur public ? Personne. Il est en train de faire faillite.
Ce n’est pas une catastrophe, selon nous. Mais nous ne voudrions pas détenir une grosse pile d’obligations gouvernementales japonaises lorsque les émetteurs rendront l’âme.
Voilà pourquoi, selon notre Transaction de la Décennie modifiée, nous vendons les obligations gouvernementales japonaises et nous achetons les petites valeurs japonaises bon marché. Nous ne sommes pas certain que les actions feront ce que nous espérons, mais nous sommes confiant en ce qui concerne les obligations gouvernementales. Si elles ne cèdent pas avant la fin de la décennie, nous en mangerons notre chapeau.
Et devinez quoi ? Le marché obligataire américain craquera lui aussi.
C’est officiel. La Chronique Agora annonce que le marché obligataire va s’effondrer. Mais pas tout de suite. Les Japonais ont réussi à se mettre dans le pétrin pour longtemps. Les Etats-Unis feront de même — très probablement.
Les investisseurs prendront encore plus confiance en les obligations. Ils s’installeront… comme le jeune couple dans la maison "abandonnée". Ils commenceront même peut-être à faire les fous. A s’amuser. Gagnant de l’argent alors que les obligations grimpent et que les rendements chutent.
Mais prudence. Il y a des maniaques en liberté. Et des zombies.
Ne descendez pas dans la cave !