▪ En 1970, les 10% de contribuables californiens les plus riches payaient 28,2% du total de l’impôt sur le revenu à l’état. Qui s’en plaignait ? Ils faisaient leur part du travail.
A présent, 78% des impôts sur le revenu californiens proviennent de ces « riches ».
Que s’est-il passé, exactement, entre 1970 et 2010 qui ait fait passer tant de richesse et de charges fiscales vers les plus hauts revenus ? Ce n’est pas seulement dû aux crédits d’impôts — ils en paient plus que jamais.
Alors quoi ?
Tout le système a changé. Richard Nixon a séparé le dollar de l’or. Il n’a peut-être pas perturbé la marche de la Terre, mais il a changé l’économie américaine. Au lieu d’être fondée sur une véritable devise avec une véritable production augmentant les véritables salaires et profits, c’est devenu une économie miroir aux alouettes… avec une devise à laquelle on ne pouvait pas faire confiance… une croissance du PIB en grande partie bidon… et une croissance zéro pour les salaires réels.
Des années 70 à 2012, les actions américaines — telles que mesurées par le Dow — ont été multipliées par plus de 13. Elles sont passées de moins de 1 000 points à plus de 13 000. Une question : comment les entreprises américaines peuvent-elles avoir pris autant de valeur… alors que leurs clients ne sont pas plus riches d’un penny ?
Il suffit de suivre l’argent. De 1970 à 2008, la masse monétaire américaine (M2) est passée de 624 milliards de dollars à 8 200 milliards de dollars. Devinez combien ça fait ? 1 314% — quasiment la même chose que le Dow.
▪ Qu’est-ce qui fait grimper les marchés ?
« La seule véritable force qui fait fondamentalement grimper (et, dans une large mesure, chuter) les marchés boursiers — ou tout autre marché — à long terme », écrit l’analyste Kel Kelly, « est simplement l’évolution de la quantité d’argent et du volume de dépenses dans l’économie. Les actions grimpent lorsqu’il y a inflation de la masse monétaire (c’est-à-dire plus d’argent dans l’économie et les marchés) ».
Vous vous rappellerez, cher lecteur, que nous commençons à nous méfier du PIB. Comme nous le disions hier, il mesure la vitesse à laquelle les roues tournent ; il ne dit pas si l’on avance.
Qu’est-il arrivé aux Etats-Unis ces 30 dernières années ? De l’argent — l’argent bidon provenant des autorités — a poussé les roues à tourner de plus en plus vite. Mais l’économie n’est allée nulle part…
… sinon pour s’enfoncer plus profondément dans la dette.
Oui, l’argent bidon a poussé les gens (nombre d’entre eux au Japon et en Chine) à produire plus de choses.
Et oui, il a transféré la richesse des classes moyennes vers les riches, en multipliant par 13 la valeur relative de leurs investissements… tout en maintenant les salaires réels dans l’immobilisme.
Ken Gerbino explique tout ça en d’autres termes :
« C’est la monnaie papier créée à partir de rien qui génère l’injustice dans la distribution des richesses. Cela fait ensuite que la classe moyenne prend du retard et que les pauvres deviennent plus pauvres. Dans un système fiduciaire, la monnaie nouvellement créée et le crédit profitent à ceux qui ont accès à l’argent les premiers et achètent des biens tangibles et de l’immobilier… avant que ce nouvel argent ne circule et fasse grimper tous les prix. Les salaires, quant à eux, ne suivent pas l’inflation, ce qui exerce une nouvelle pression sur la classe moyenne »…
Les autorités ont ainsi mis les électeurs là où elles voulaient qu’ils soient. 46 millions d’Américains doivent avoir recours aux bons d’alimentation. Et des millions d’autres dépendent de subventions gouvernementales… La plupart des gens ne peuvent pas se permettre de s’opposer au gouvernement. Ils doivent manger. The Week nous en dit plus :
« Ces trois dernières décennies, les dépenses annuelles concernant les plus grands programmes fédéraux pour les pauvres et les quasi-pauvres […] sont passés de 126 milliards de dollars (en dollars de 2011 ajustés à l’inflation) à 625 milliards. Aujourd’hui, la personne pauvre moyenne reçoit 13 000 $ d’aide fédérale, contre 4 300 $ en 1980. […] Dans l’ensemble, les Etats-Unis dépensent près de 2 100 milliards de dollars en programmes sociaux, soit 60% de toutes les dépenses fédérales ».
Les autorités ont également mis les riches au pied du mur. Ce sont désormais des parias dans le monde entier. Personne ne veut d’eux. Personne ne les aime. Les banques ne veulent pas toucher leur argent.
Les autorités peuvent désormais en extraire à leur guise contributions électorales et impôts divers.