La Chronique Agora

Le prochain Venezuela

Centaines de milliers de bolivars vénézueliens contre un dollar américain

Le Venezuela est la plus grosse catastrophe économique de ce siècle… pour l’instant. Un désastre plus grave encore guette, et il se produira aux Etats-Unis.

Nous sommes venu à Londres pour la première fois il y a un demi-siècle. A l’époque, la ville était vétuste et morne.

Nous logions dans un hôtel où nous devions insérer des pièces dans le poêle pour nous chauffer ; la salle de bains était sur le palier.

Aujourd’hui, Londres est une ville différente, pleine de jeunes gens, d’énergie et d’argent.

Tous les matins, un flot de monde inonde le pont de Blackfriars – se dirigeant vers l’un des nombreux immeubles de bureaux à l’architecture audacieuse.

Le soir, la marée s’inverse ; les gens reviennent vers les gares… ou échouent dans l’un des milliers de restaurants chics ou de bars à la mode de la cité.

« Il n’y a rien de tel dans aucune autre ville occidentale », nous a dit un ami. « Paris est un musée. New York et San Francisco sont fatigués et pâles, en comparaison. Cet endroit est si dynamique…

« Il y a tant de nouveaux bâtiments… tant de gens qui viennent de partout dans le monde… et aussi tant d’argent qui afflue ».

D’où provient cet argent ? C’est ce que nous cherchons à déterminer aujourd’hui.

Arrêtez de nous embêter !

Avant d’en arriver là, voici une suggestion provocatrice de la part d’un lecteur :

« Bill, vous avez raison sur la manière dont le capitalisme est censé fonctionner. Mais vous, vous ne fonctionnez pas ainsi. Vous ne donnez pas à vos clients ce qu’ils veulent. Vous leur donnez ce que vous pensez qu’ils devraient avoir. Comme l’ont souligné bon nombre d’autres lecteurs, vous gagneriez bien plus d’argent si vous rejoigniez la cause Trump et arrêtiez de nous embêter en le critiquant ».

Nous allons y réfléchir cette nuit…

En attendant… d’où provient l’incroyable richesse de Londres ? Et qui s’en soucie ?

Prenons le problème du côté opposé… et voyons un endroit qui s’est rendu désespérément pauvre.

La plus épouvantable catastrophe économique du XXIème siècle

Le New York Times nous en dit plus :

« L’effondrement du Zimbabwe sous Robert Mugabe. La chute de l’Union soviétique. L’effritement désastreux de Cuba dans les années 90. 

Désormais, la débâcle économique du Venezuela les dépasse tous.

 La chute du Venezuela est le plus gros effondrement économique – en dehors de situations de guerre – de ces 45 dernières années au moins, selon les économistes ».

En cinq ans, le PIB du Venezuela a perdu près de deux tiers de sa valeur. L’inflation dépasse les 10 000 000%.

Le Financial Times raconte que « les Vénézuéliens font la queue pour acheter du carburant alors qu’ils possèdent de gigantesques réserves pétrolières ». Les automobilistes doivent patienter pendant près de 20 heures avant de pouvoir faire le plein.

Les Vénézuéliens vivent… ou meurent… pendant la catastrophe économique la plus épouvantable du XXIème siècle.

Il reste toutefois encore 81 ans à courir… et nous sommes d’avis que de plus gros désastres encore nous attendent.

Mauvaise politique et monnaie malsaine

Il n’y a rien de particulièrement neuf dans la débâcle vénézuélienne. C’est le genre de chose qu’on peut obtenir lorsqu’on mélange mauvaise politique et monnaie malsaine.

Le Venezuela, rappelons-le, était jusqu’à récemment le pays le plus riche d’Amérique Latine, avec de vastes réserves de la ressource mondiale n°1 – l’énergie.

Alors que s’est-il passé ?

Il y a de nombreuses parties et sous-parties dans ce dossier. Les chavistes ont nationalisé des secteurs clé, remplaçant les capitalistes et les ingénieurs compétents par des compères et des loyalistes du parti. La production a décliné.

Le pays avait des revenus pétroliers, toutefois… puis cela a été au tour de la production pétrolière de chuter. De 3,5 millions de barils par jours en 2000, elle est passée sous le million de barils. Le secteur pétrolier – nationalisé depuis 1976 – a lui aussi succombé au copinage.

C’était déjà assez terrible en soi. Mais ensuite, la monnaie est venue se rajouter au problème. Ou plutôt, la fausse monnaie. Le même genre de monnaie que les Américains empruntent… et que les touristes américains dépensent à Londres.

Pour autant que nous en sachions, aucun désastre de cette sorte ne s’est jamais produit sans implication de fausse monnaie.

On peut avoir des guerres sans fausse monnaie, même si les deux vont souvent de pair.

On peut avoir de l’inflation sans fausse monnaie, mais c’est rare et bien moins destructeur.

On peut aussi avoir une dépression. Même dans ce cas-là, cela se termine généralement rapidement… sauf si les autorités interviennent et bloquent la correction, comme elles l’ont fait dans les années 30.

On peut avoir de la mauvaise nourriture, de la mauvaise politique, mauvaise haleine et même du mauvais temps.

Mais si l’on veut une vraie catastrophe financière – la France de 1790-1797, l’Allemagne de Weimar, l’Argentine, le Brésil, le Zimbabwe –, il faut de la fausse monnaie.

Il ne faudrait jamais confier à des adolescents une bouteille de whisky et les clés de la voiture familiale. Il ne faudrait jamais autoriser les adultes à manipuler de la fausse monnaie.

Inévitablement, dans les deux cas, cela leur monte à la tête.

Un désastre encore plus important

Non seulement la fausse monnaie a été une part essentielle de chaque désastre financier, mais elle mène toujours à un désastre sociétal d’une sorte ou d’une autre.

C’est pour cette raison que nous soupçonnons qu’un désastre encore plus important se produira plus tard dans ce siècle… et qu’il sera centré sur la capitale mondiale de la fausse monnaie – les Etats-Unis.

La fausse monnaie est vieille comme le monde. Mais il ne faut généralement que quelques années pour que la tromperie soit exposée… que le système financier explose… et qu’une vraie monnaie fasse son retour.
Qu’est-ce qui rend la fausse monnaie aussi nuisible ? Pourquoi, si elle est aussi épouvantable, sommes-nous le seul à le remarquer ?

Personne d’autre ne semble le voir – ni les partisans de Trump, ni ceux de Sanders, ni ceux de Biden.

Et pourquoi ennuyons-nous nos lecteurs – qui préféreraient peut-être entendre que les Chinois volent leur technologie… que les Mexicains volent leurs emplois… et que les Russes volent leurs élections – en martelant que les vrais voleurs se trouvent à Washington, non à l’étranger ?

Restez à l’écoute…

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