La Chronique Agora

Préparez-vous au pic des métaux !

▪ « Cette fois c’est différent »
Le pic des métaux (metal peak) doit orienter nos investissements dans les années à venir. Pour l’instant, la hausse des prix des métaux depuis les années 2005-2007 a été provoquée par une accélération subite de la demande des pays émergents. Certains métaux ont même inscrit des records historiques en 2007-2008, suite à l’envolée de la consommation chinoise.

Rappelez-vous, la Chine a augmenté sa consommation de nickel de 24% entre 2000 et 2010, de 18% pour l’aluminium et de 13% pour le cuivre. L’indice LMEX de la Bourse des métaux de Londres avait atteint les 4 000 points en 2007, avant de chuter lourdement fin 2008 en dessous des 2 000 points.

La chute du LMEX a été causée notamment par l’arrivée sur le marché de nouvelles productions. Couplées à la crise, ces nouvelles capacités minières ont parfois retourné complètement le marché, jusqu’à le noyer dans certains cas. L’offre de nickel va par exemple bondir de 40% entre 2010 et 2013. Les analystes anticipent ainsi un cours de la tonne à 21 000 $. Il avait atteint les 50 000 $ en 2007.

De même, Mike Elliott, à la tête du département Mines et métauxchez Ernst and Young, estimait en début d’année que le marché du fer était actuellement en surcapacité de 493 millions de tonnes. Ce mouvement de boom/krachest typique des matières premières. La hausse de la consommation finit toujours par être rattrapée par une hausse de la production.

Aujourd’hui pourtant, « c’est différent », pour paraphraser l’ouvrage de Carmen Reinhart et de Kenneth Rogoff sur la crise économique. A l’avenir, c’est l’épuisement des ressources de certains métaux qui va mener à une hausse des prix.

▪ L’or, précurseur du metal peak
Le 2 mars 2012, la revue scientifique de référence Science se demandait si « le monde était en train de chanceler près du précipice du pic or » (« Is the World Tottering on the Precipice of Peak Gold ?« ). Aaron Regent, le patron de Barrick Gold, une des plus grosses minières aurifères du monde, avait déjà déclaré en 2009 que nous étions entrés dans l’ère du pic or.

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Dans une interview donnée au Telegraph, il affirmait que « le pic de production a été atteint vers 2000, la production d’or a décliné depuis lors, et nous nous attendons à ce que le déclin continue. Il est très difficile de trouver du minerai ».

Ce pic aurait même été atteint en 2001 précisément, selon Thomas Chaize. Selon lui, la production aurait atteint les 2 600 tonnes d’or, chiffre qui n’a depuis jamais été atteint. Les données géologiques confirment d’ailleurs cet épuisement des ressources. Depuis 1950, les teneurs (le nombre de grammes d’or par tonne de roches extraites) sont passées de 12g/tonne à près de 3g/tonne dans les mines américaines, canadiennes et australiennes.

Par conséquent, le rythme de progression du cours du métal jaune a été sensiblement supérieur à celui des autres métaux. Depuis le milieu des années 2000, il est considéré comme une importante valeur refuge — et cette caractéristique s’est surtout conjuguée à celle d’une raréfaction de l’or sur les marchés.

La comparaison entre l’indice de la Bourse des métaux de Londres et l’indice or d’iShares illustre bien cette divergence :

Comparaison entre le London Metal Exchange Index (rouge) et le iShares COMEX Gold Trust (vert) depuis cinq ans

L’or surperforme largement le cours des métaux industriels

Le cas de l’or doit nous servir de modèle. Car l’ascension progressive des prix risque de se reproduire pour un certain nombre de métaux.

Comme l’affirment Philippe Bihouix et Benoît de Guillebon dans leur ouvrage Quel futur pour les métaux ?,le monde a doublé sa production de métaux sur les 20 dernières années. Or, ils rappellent que, mis à part six métaux (fer, aluminium, silicium, magnésium, manganèse et titane), la grande majorité des métaux est rare, voire très rare.
[NDLR : Pour en savoir plus sur la raréfaction des métaux — et les perspectives qu’elle ouvre pour un investisseur, continuez votre lecture…]

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