La Chronique Agora

Le pouvoir du crédit, le poids de la dette

dette

Les instances officielles s’effarouchent à propos de la dette mais cautionnent le crédit infini. Jubilé pour effacer la dette ou esclavage pour la payer, il faudra bien choisir.

L’Opinion titre ce matin : « Dette : pourquoi tout le monde s’en fout » avec un dessin humoristique à l’appui.

Je pense avoir une idée sur ce sujet…

« Tout le monde » se fout de la dette parce que « tout le monde » vit à crédit.

Le système monétaire et financier actuel repose sur une fiction : on peut créer du crédit à l’infini sachant que tout sera payé avec les profits tirés du futur ou l’argent extorqué aux contribuables.

Pour que cette fiction tienne, il suffit que les intérêts – et seulement les intérêts – soient payés. Evidemment, la dette grossissant, les intérêts deviennent de plus en plus lourds. Mais là encore, ceux qui vivent du crédit et ont la main sur le système financier ont la solution : il suffit de faire en sorte que les taux d’intérêt baissent en continu.

Cette « faille » dans la Loi de Finances 2018 peut vous rapporter des milliers d’euros… nets d’impôts

C’est très simple… sans paperasse à remplir… et sans conditions d’âge ou de revenus : tout est expliqué ici. Cliquez vite !

Ainsi des entreprises zombies ou des gouvernements zombies trouvent toujours à se financer sans affoler personne.

Des noms, des exemples, me réclamez-vous, cher lecteur… En voici deux tout frais d’hier.

Netflix : médaille d’or du zombie privé

L’entreprise Netflix, notée junk bond ou obligation pourrie, vient d’emprunter hier 1,9 milliard de dollars via une émission obligataire.

Morgan Stanley, Goldman Sachs, J.P. Morgan, Deutsche Bank et Wells Fargo sont les banques d’investissement impliquées dans cette émission obligataire. Les titres, qui arriveront à échéance en novembre 2028, rapportent 5,875%.

La dette à long terme de Netflix atteint désormais 8,4 milliards de dollars ; en perte, elle va brûler plus de trois milliards de dollars en 2018.

« Notre niveau d’endettement est relativement modeste rapporté en pourcents de notre valeur d’entreprise, » (1) peut-on lire dans le dernier rapport trimestriel.

Qui fixe la valeur d’entreprise ? Les mêmes qui placent les obligations achètent des actions à crédit en en faisant monter les cours.

Le gouvernement américain : médaille d’or du zombie public

Hier toujours, le gouvernement américain a placé sans difficulté son émission de bons du Trésor à 10 ans sous 3% de rendement : 2,996% pour être précis, nous dit Bloomberg. Les spéculateurs qui s’étaient placés à la baisse sur les obligations américaines en sont pour leurs frais. Trump peut dépenser tout ce qu’il veut, il trouve de l’argent à emprunter sous le seuil symbolique des 3% alors même que la Fed rachète moins de bons du Trésor.

Cette cavalerie tiendra tant que la confiance durera.

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