▪ L’or bat de nouveaux records ; cette semaine, il a dépassé les 1 065 $.
"Pourquoi si haut… si vite ?" Telle était la question que nous nous sommes posée durant notre réunion d’analystes.
"Durant le dernier grand boom de l’or — à la fin des années 70 — l’or suivait l’inflation… et la banque centrale. Les investisseurs voyaient l’inflation augmenter. Et ils voyaient que la banque centrale ne réagissait pas assez rapidement. Ils ont acheté de l’or pour se protéger.
"Mais aujourd’hui… il n’y a pas d’inflation. Les banques centrales sont conscientes du problème. Elles n’ont pas augmenté leurs taux… mais elles n’ont pas besoin de le faire. Il est inutile de se protéger contre un problème qui n’existe pas. Alors de quoi les investisseurs essaient-ils de se protéger ?"
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1 520 milliards d’euros de plans de relance dans le monde :
QU’ATTENDEZ-VOUS POUR EN PROFITER ?
Une véritable manne gouvernementale est sur le point d’irriguer certains secteurs et entreprises bien particuliers, propulsant leurs actions à des sommets historiques — et VOUS pouvez en bénéficier : continuez votre lecture pour savoir comment…
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▪ Autour de la table, personne n’avait de bonne réponse.
"Ils anticipent le moment où tout l’argent que les autorités ont mis dans le système réapparaîtra enfin dans l’inflation. Si on pense qu’il y a une vraie reprise, on pense peut-être aussi que l’inflation est proche"… a avancé un analyste.
"Ils s’inquiètent d’un effondrement du dollar… ils achètent juste de l’or parce que c’est l’anti-dollar", a dit un autre.
"Peut-être que les Chinois transforment leurs réserves en or… comme ils avaient dit qu’ils le feraient. Et peut-être qu’au lieu d’acheter à moins de 1 000 $, ils achètent discrètement à moins de 1 100 $", hasarda un troisième.
"L’or est en train d’être re-monétisé", déclare Simone Wapler, rédactrice en chef de MoneyWeek. "Toutes les devises papier de la planète perdent de la valeur — et de la crédibilité. Il se produit une fuite en avant à mesure que les Etats essaient de dévaluer leurs devises".
Tous les pays luttent pour une part de marché. Dans un monde où les prix comptent beaucoup, ils augmentent les exportations en réduisant les prix. Et la manière la plus rapide — voire la seule — d’y parvenir est de dévaluer la devise. Mais lorsqu’un pays dévalue — en imprimant de l’argent supplémentaire, par exemple — d’autres doivent eux aussi dévaluer afin de rester compétitifs.
Et par rapport à quoi peuvent-ils tous dévaluer ?
"L’or redécouvre son ancien rôle", déclare Simone. "Une fois encore, c’est ainsi que nous préservons la richesse et gardons une trace de ce que valent les choses".
▪ Votre correspondant avait lui aussi son mot à dire.
"La plupart des gens achètent de l’or uniquement parce que l’or grimpe. Peut-être réalisent-ils que le système financier mondial traverse une période de crise. Ils voient que les banques centrales négligent leurs devoirs. Au lieu de protéger la valeur de leur papier-monnaie, les banquiers la sapent intentionnellement. Les gens pensent que si les banques centrales ne font pas leur travail — si elles n’entretiennent pas une réserve de véritable argent, autrement dit — ils vont devoir le faire eux-mêmes. Chaque personne doit désormais être sa propre banque centrale, avec sa propre réserve de véritable valeur — de l’or".
"Ou peut-être que les investisseurs ne voient pas du tout les choses comme ça. Peut-être qu’ils constatent simplement que le prix grimpe, et ils veulent faire partie du voyage. Que peuvent-ils acheter d’autre qui grimpe depuis 10 ans ? L’or a pris 150 $ — soit environ 17% — sur les six derniers mois. Il a pris +27% au cours de l’année dernière. Et +300% depuis 1999".
L’or est dans un marché haussier. Jusqu’où ira-t-il, et combien de temps mettra-t-il pour y parvenir, personne ne le sait. Personne ne sait non plus combien d’accidents de parcours il subira avant de finalement atteindre sa destination.
Mais c’est un marché haussier. Et on ne pose pas de question, durant un marché haussier. On prend le train, et on n’en descend plus jusqu’à la fin du voyage.
C’est à ce moment-là qu’on regrette de n’avoir pas posé plus de questions.