La Chronique Agora

Les politiques publiques, une imposture très élaborée

politique publique

Un lecteur se demande pourquoi ces chroniques sont si négatives, et Bill Bonner lui répond en détail.  

L’un de nos lecteurs, Steve S., a écrit ceci :

« Je lis tous les blogs de Bill. De toute évidence, ils sont sarcastiques et globalement négatifs. En général, ils critiquent et montrent du doigt. Je ne vois jamais d’aspects positifs. Que souhaite Bill, exactement ? Comment réglerait-il ces problèmes ? Et de quoi est-il partisan, en fait ? »

Nous sommes ravi que vous ayez posé cette question, Steve. Nous ne sommes partisan de rien.

Nous savons seulement ce nous apprécions : la vérité plutôt que les mensonges, la beauté plutôt que la laideur, et la liberté plutôt que l’esclavage.

Et même sur ce point, la « liberté » ne nous importe pas tant que ça. Nous n’aimons pas que quelqu’un nous dise ce qu’il faut faire, tout simplement.

Et pourquoi nous le dire ? Nous sommes mieux placé pour savoir ce que nous voulons.

Les leçons apprises

Bien entendu, nous n’affirmons pas tout savoir.

En fait, nous admettons que nous en savons très peu. Nous pouvons deviner la température qu’il fera demain… mais en ce qui concerne celle qu’il fera dans dix ans, nous n’en savons pas plus que les climatologues.

Mais l’homme doit bien guider ses actes d’une façon ou d’une autre. Il devine, fait des recoupements et se tourne vers les leçons apprises au fil des siècles : ne pas dépenser plus qu’on ne peut se le permettre… ne pas envahir la Russie… et si vous vous trouvez de nuit dans une maison qui fait peur, ne pas descendre au sous-sol.

Si nous sommes « négatif » en général, c’est parce que nous commentons les politiques publiques, lesquelles sont presque toujours des impostures très élaborées qui s’appuient sur la répression.

Les guerres, la planification centrale, rendre le monde meilleur : pouvez-vous nous donner un seul exemple de grande politique publique qui n’ait pas été une imposture, du gaspillage ou un échec retentissant ?

Et quant à celles qui valent à peu près quelque chose, c’est uniquement parce qu’elles combattent des politiques publiques encore pires menées par quelqu’un d’autre.

Ne s’arrêter devant rien

Le soir, les gens sortent leurs chiens dans le parc, en face de notre bureau.

Les chiens font ce qu’ils ont à faire après avoir été enfermés dans un appartement toute la journée. Et leurs propriétaires se penchent et ramassent les déjections canines pour les jeter à la poubelle. Une loi les y oblige. Mais son application n’est presque jamais contrôlée. Les gens ramassent les déjections de leurs animaux de compagnie car ils savent que c’est ce qu’il faut faire… et ils n’ont pas envie que leurs voisins remarquent qu’ils ne le font pas.

Ce qui nous amène à une autre vieille leçon : tout ce que l’on force les gens à faire ne vaut probablement pas la peine d’être fait.

Dans leur vie privée, les gens respectent les règles d’un comportement civilisé, normalement. S’ils veulent acheter des terres en Pologne, par exemple, ils doivent le faire légalement. Le recours à la force n’est pas exigé.

Mais en matière de politique publique, il n’y a aucune limite… Rien n’est trop barbare ou trop absurde. Comme nous l’avons vu, pour parvenir à leurs objectifs publics, les gouvernements ne s’arrêtent devant rien : ni le meurtre, ni la famine généralisée, ni le génocide.

Une action de grande envergure

Voilà qui nous amène à Greta Thunberg, la jeune militante engagée dans la lutte contre le changement climatique.

Elle veut des actes. Pas du « blabla ». Elle est en colère… contrariée.

Et le type d’action qu’elle souhaite, ce sont des politiques publiques de grande envergure.

En fait, elle ne se contente pas de réduire sa propre empreinte carbone et de persuader les autres de faire de même. Elle veut forcer les autres à faire des choses qu’ils ne veulent pas faire.

Comme l’a dit récemment John Kerry – envoyé spécial des Etats-Unis à la conférence sur le changement climatique organisée par l’ONU (COP 26) – le prix à payer s’évaluera plus en milliers de milliards de dollars qu’en milliards.

Et nous parlons de changements majeurs : de la façon dont nous chauffons nos maisons à celles dont nous nous rendons au travail, en passant par la façon dont nous faisons fonctionner nos usines (s’il nous en reste).

Louise Crabtree-Hayes, passionnée par le changement climatique, a même suggéré l’interdiction des maisons individuelles « face à l’urgence ».

Le coût – sur le plan financier et celui du désagrément – sera énorme.

En 1850, l’économie préindustrielle ne faisait vivre que 1,2 milliard de personnes. Aujourd’hui, nous avons 7,8 milliards de personnes, presque toutes dépendantes du pétrole, du gaz ou de charbon.

Imaginez les « perturbations de chaîne d’approvisionnement » que provoquerait l’arrêt de l’approvisionnement en combustibles.

Tout ce que nous savons, c’est que des milliards de personnes sont sorties de la pauvreté grâce aux énergies stockées par la nature. Nous pouvons vivre plus longtemps, et de manière plus confortable, avec des fruits et légumes hors saisons, la climatisation et des panneaux solaires sur les toits.

Greta Thunberg propose des actions gouvernementales plus agressives. Mais selon ces preuves rudimentaires, l’espèce humaine se porterait peut-être mieux en limitant les politiques publiques, au lieu de limiter l’usage des combustibles fossiles.

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