▪ Par-delà les hauts et les bas que traverse le marché, un support se dessine pour les prix des métaux précieux — l’or, l’argent, le platine et le palladium. Ils ont trouvé un plancher et se maintiennent, malgré une forte inflation générée par l’injection de dollars (n’écoutez pas ce que vous disent les grands médias), et ce grâce à un cadeau de la Réserve fédérale et ses 85 milliards de dollars par mois en rachats d’obligations. Une forte pensée keynésienne est à l’oeuvre. Trop forte, diraient certains.
Le platine et le palladium (les MPG – Métaux du Groupe Platine) sont un « achat » solide. Pour moi, ces métaux ne présentent guère d’inconvénients parce que la pénurie de métaux MPG existe et va durer. La demande va certainement exploser.
Pour ceux d’entre vous qui voudraient se diversifier un peu plus, je conseille d’acheter en ce moment même de l’argent-métal physique. Ne laissez pas non plus passer l’occasion d’acheter de l’or physique si vous pouvez l’acquérir sans trop de majoration du prix. Si vous ne possédez pas encore de métal physique, achetez-en, que ce soit de l’or ou de l’argent.
Sur le plan de la valeur pure — mais il s’agit d’un métal moins précieux — les prix du cuivre sont stables eux aussi, s’établissant aux environs de 3,70 $ la livre. Il n’y a pas d’affaiblissement apparent de la demande, que ce soit dans la construction ou dans l’activité industrielle.
Il ne s’agit pas ici pour le cuivre de « boom chinois », comme il y a cinq ou six ans, mais la situation est bien meilleure qu’on ne pourrait le penser. Selon moi, une entreprise comme Freeport-McMoRan présentera de solides bénéfices cette année et le cours de son action s’en ressentira positivement.
▪ Passons à l’uranium
Parlons à présent d’un autre métal, l’uranium, dont le cours spot — à 42 $ la livre — est ridiculement bas et ne peut que rebondir. J’ai eu une longue discussion avec deux grands spécialistes de l’uranium en début de semaine. Ils ont travaillé sur l’uranium à la fois dans le secteur privé comme dans le secteur public depuis les années 1970. Ils ont assisté à tous les rebondissements de son histoire.
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Ces deux spécialistes ont de solides arguments pour affirmer que les prix de l’uranium augmenteront cette année ainsi que dans l’avenir. « Le minerai d’uranium », a observé l’un d’eux, « est aujourd’hui là où était l’or il y a 10 ans. Nous prévoyons des prix quatre à six fois supérieurs dans les années à venir ».
Si cette déclaration est avérée — on atteindrait alors 150 $ à 250 $ la livre –, c’est une excellente nouvelle pour les producteurs d’uranium. Vous savez, les types qui produisent déjà ce métal.
Commençons par le coût ahurissant pour acquérir de « nouveaux » centres de production d’uranium. Lorsqu’on ajoute les coûts d’explorations et de développement, une nouvelle mine d’uranium se situe entre 100 $ et 120 $ par livre. Ceci est presque le triple du cours spot actuel. Et ceci avant de prendre en compte les vicissitudes des futurs changements fiscaux et des taux d’intérêt plus élevés. Après tout, il n’est intéressant de construire une mine que s’il y a un retour sur investissement décent.
D’un autre côté, développer les mines existantes pose problème. Tous ceux qui essaient de développer une mine se heurtent à une sérieuse barrière du prix à mettre sur la table. Voyez par exemple comment BHP Billiton a remis à plus tard l’expansion du gigantesque site d’Olympic Dam, en Australie, lorsque les coûts se sont élevés à plus de 20 milliards de dollars.
Un niveau d’investissement à 10 chiffres approche la limite de l’entreprise privée à tous égards. C’est énorme, même pour l’industrie pétrolière, sans parler des compagnies minières — même pour les plus gros parmi les gros. Nous parlons des niveaux d’investissement d’un programme de défense majeur ou d’un programme spatial, plus des difficultés comparables à recruter du personnel, à développer la technologie et à programmer pour que cela fonctionne une décennie ou plus.
Regardons les choses autrement. Qui peut se permettre de faire ce genre d’investissement énergétique ? Les gouvernements, peut-être. Ou plus vraisemblablement les partenariats entre l’Etat et l’industrie. A l’avenir, il faut surveiller les formes d’entreprises dans lesquelles le consortium minier devient une sorte de service public, avec toutes les fioritures légalistes qui s’ensuivent. Mais sans aide du gouvernement, les grands projets énergétiques ne verront probablement jamais le jour. Et c’est ainsi que la courbe de l’offre poursuit sa course.
Du côté de la demande, l’histoire de la Chine est « réelle et le devient encore plus », selon mes sources. Les Chinois ont besoin d’électricité et si actuellement ils brûlent du charbon c’est parce qu’ils en possèdent, pas parce qu’ils le veulent. La pollution atmosphérique en Chine est aujourd’hui un problème national. Dans le pays, les grands projets d’électricité futurs doivent tous se montrer respectueux de l’environnement pour obtenir l’approbation de l’Etat. Du moins, c’est ce que nous dit le Parti communiste.
Toujours selon mes sources, les histoires que l’on entend comme quoi le Japon serait en train de supprimer ses centrales nucléaires sont des « histoires à dormir debout ». Après la catastrophe de Fukushima il y a deux ans, le Japon a d’abord été tenté de s’éloigner du nucléaire. C’était une réaction purement émotionnelle. « Puis est venue la réalité ».
Grosso modo, le Japon a calculé la facture que représentait l’importation du gaz naturel liquéfié, aujourd’hui aux alentours de 20 $ pour mille pieds cubes. En outre, le Japon voit la Chine développer sa marine, ce qui menace les routes maritimes japonaises du commerce et des communications, essentielles pour les importations de pétrole et de charbon.
Le résultat de tout cela est que reconstruire sa puissance nucléaire donne au Japon une raison supplémentaire de verser plus de béton, ce qui est un passe-temps national japonais aussi prisé que le base-ball.