La Chronique Agora

La plus grande économie de tous les temps

Le meilleur système économique est celui qu’aucun politicien ne peut créer. C’est celui où les gens sont libres de décider où, comment et quand dépenser leur temps et leur argent.

Voici les dernières nouvelles, rapportées par Cryptopolitan :

« La dette américaine a atteint un niveau record de plus de 35 000 milliards de dollars. »

Nous avons franchi une nouvelle étape… sur la route de l’enfer.

Hier, nous avons analysé l’affirmation selon laquelle l’économie américaine serait la plus grande de tous les temps. Donald Trump et Joe Biden l’ont tous deux affirmé. Tous deux prétendent en être les créateurs.

Tout d’abord, la « meilleure économie de tous les temps » est celle qu’aucun politicien ne peut créer. C’est une économie où les gens sont libres de décider où, comment et quand dépenser leur temps et leur argent. Ce n’est qu’alors qu’ils obtiennent ce qu’ils veulent vraiment… et l’économie est censée leur fournir.

Toute interférence – impôts, guerres, droits de douane, subventions, réglementations, inflation – nuit à la grandeur de l’économie.

Ce point est déconcertant et frustrant pour les économistes traditionnels. Ils pensent que seule la croissance du PIB compte. Ou bien un faible taux de chômage. Ou encore une faible inflation. Ils pensent qu’il s’agit de choix politiques… et ils prétendent qu’ils – l’élite – savent quoi faire pour les obtenir.

Mais imaginons qu’ils aient l’idée de creuser un énorme canal transcontinental… de Los Angeles à New York. Pour mener à bien ce projet, ils embauchent des millions de personnes pour y travailler… et les paient chacun 100 000 dollars par an.

Le projet est, bien sûr, mal ficelé dès le départ. Il réduirait en fait la richesse réelle de presque tout le monde… en détournant le temps et les ressources des choses que les gens veulent vraiment, vers des choses que presque personne ne veut.

Mais les indicateurs clés – la croissance du PIB et l’emploi – monteraient en flèche. Ce serait la « plus grande économie de tous les temps ».

Bien sûr, ils devraient payer pour cela avec du crédit – en dollars imprimés. Mais l’effet inflationniste ne serait pas immédiat.

Suivons les chiffres

Si l’on considère la croissance du PIB réel par personne, on constate que l’administration de Donald Trump est classée derrière Kennedy, Johnson, Truman, Reagan, Clinton, Carter, Ford, Nixon et Obama, avec un gain annuel de 1,03%, contre près de 4% pour les années Kennedy/Johnson.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. L’hystérie liée au COVID a eu lieu sous la direction de Trump. Il s’agissait d’un problème médical. Trump en a fait un désastre économique. Il a forcé des millions de personnes à cesser de travailler, ce qui a considérablement réduit la production.

Puis, pour compenser la perte de richesse réelle, il a créé une fausse richesse, des milliards de « dollars de crédit ». Cependant, même avec autant d’argent liquide circulant dans le système, l’économie était faible. La croissance des ventes définitives (une mesure plus fiable que le PIB… car les gens peuvent décider d’acheter ou non) était en fait plus faible sous Trump que sous Obama : 1,52% contre 1,74%. C’est la plus faible augmentation des ventes définitives sur les soixante-dix dernières années.

Il n’y a pas eu non plus d’amélioration réelle de l’indicateur de l’emploi. Le deuxième mandat d’Obama a vu une augmentation de 215 000 emplois par mois. Trump en a créé 185 000 par mois.

Une meilleure mesure de « l’emploi » est celle qui évalue le nombre d’heures travaillées, et non le nombre d’emplois. Là encore, pas de médaille pour Donald Trump.

Sur la période du second mandat d’Obama, l’indice du nombre total d’heures travaillées a augmenté de 1,80% par an ; ce chiffre était de 1,67% pendant le mandat de Donald Trump, jusqu’en février 2020. Encore une fois, le taux de croissance de Trump avant les divers confinements était bien inférieur à la moyenne de 2% entre 1964 et l’an 2000.

L’idée selon laquelle le président « crée » des emplois, stimule le PIB ou améliore la situation des gens n’est qu’un tissu d’âneries. Un président n’améliore la situation des gens qu’en les aidant à se débarrasser de l’emprise du gouvernement pour qu’ils puissent produire, faire du commerce, épargner et dépenser comme ils l’entendent.

A cet égard, une réduction des impôts est généralement un plus. Mais seulement si elle s’accompagne d’une réduction des dépenses. Sinon, elle ne fait que déplacer la charge du présent (les taxes) vers l’avenir (inflation).

Mais si l’on s’en tient aux statistiques – ne serait-ce que pour montrer que, même selon leurs propres termes, ni Trump ni Biden n’ont présidé à la « plus grande économie de tous les temps » – nous constatons qu’à la fin du mandat de Trump, il y avait trois millions de personnes de moins avec un emploi qu’au début de son mandat.

Et après l’échec de Trump, Joe Biden a tenté sa chance.

Il a commencé de la manière habituelle, en inondant l’économie de nouveaux dollars. Entre le premier plan de relance de Trump et la « loi sur la réduction de l’inflation » de Biden, les autorités fédérales ont injecté quelque 8 120 milliards de dollars d’argent gratuit dans l’économie pour les millions d’Américains assoiffés d’argent.

Le monde n’avait jamais vu autant de mesures de relance. On aurait pu penser que l’économie serait en pleine effervescence, n’est-ce pas ?

En mai de cette année, le revenu disponible réel par habitant s’élevait à 50 491 dollars. Ce chiffre est inférieur à celui de mai 2021, qui était de 50 635 dollars. En d’autres termes, la plus grande vague de relance que la planète Terre ait jamais connue n’a entraîné aucune augmentation de richesse réelle pour la plupart des gens.

Et entre 2016, date de l’entrée de Donald Trump à la Maison-Blanche, et la fin de cette année (selon nos prévisions), les autorités fédérales auront presque doublé la dette du pays. Cet « investissement » – près de 17 000 milliards de dollars – est censé avoir produit les deux plus grandes économies que les Etats-Unis aient jamais connues.

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