La Chronique Agora

C’est en vous pillant qu’ils survivent

L’hyperinflation a des racines profondes – et lorsqu’elle se déclare, c’est déjà trop tard. Il est temps d’envisager d’acheter de l’or…

Je l’ai déjà expliqué : l’hyperinflation n’est pas un phénomène monétaire ; il n’y a aucune raison de s’étonner si la politique actuelle ne produit pas de hausse des prix généralisée.

Si elle ne le fait pas, c’est parce que la demande de monnaie pour des raisons de peur est forte. La monnaie est considérée comme plus désirable que les biens et services.

Puis, un jour, cette situation change, la peur change d’objet : on finit par s’effrayer de la dévalorisation de la monnaie que l’on détient.

C’est le cas quand les déficits budgétaires deviennent incontrôlés et que la banque centrale les finance par l’augmentation de la taille de son bilan.

Un jour on se réveille et le phénomène s’enclenche. La perte de confiance est là, elle se met à galoper.

Vous imaginez bien que ce que j’écris, les autorités le savent. C’est la raison pour laquelle elles entretiennent la peur d’une part et une relative incertitude sur ce qu’elles vont faire d’autre part.

Il faut que vous, citoyen, croyez malgré tout qu’un jour, le laxisme cessera ! Il faut que vous entreteniez l’espoir qu’elles ont la solution. Grâce à cet espoir, les autorités peuvent « inflater » plus longtemps et manipuler les thermomètres de la confiance comme l’or.

Les autorités pilotent en équilibristes

D’un côté, pour les marchés financiers, elles font passer le message selon lequel les largesses vont durer très longtemps car il faut que les marchés « tiennent ».

De l’autre côté, vis-à-vis du public non-spécialiste, il faut faire croire que demain tout va s’arranger et donc qu’il doit garder sa monnaie.

C’est un jeu subtil, pourri, mystificateur que bien sûr ni les politiciens ni les médias n’exposent au grand jour.

N’oubliez jamais que vous n’avez aucun ami, aucun conseil qui vise votre survie : tous ne survivent que de votre pillage.

Il ne faut jamais au grand jamais acheter de l’or quand il monte.

En effet, l’or est le thermomètre, le baromètre qui un jour pointera le déclenchement de la grande spirale… mais il y aura 100 faux départ avant ce jour.

Alors quand faut-il acheter de l’or ?

Il ne faut acheter l’or que lorsque la spéculation reflue – et il faut l’acheter doucement, de façon fractionnée, avec le cash dont vous êtes sûr de ne pas avoir besoin.

Cet or sera la seule vraie réserve de valeur ; je dis bien réserve de valeur, je ne parle pas de spéculation.

Ici, pour moi, je conseillerais d’acheter à partir de 1 425 $, pas avant. S’il ne va pas jusque-là, tant pis ce sera pour la prochaine fois.

La perte de confiance est un phénomène politique et social, pas un phénomène monétaire. Elle provoque la rétention des marchandises car on a peur d’en manquer et de ne pouvoir reconstituer les stocks. La rareté s’installe, tout disparaît des étalages.

Ensuite, la boule est lancée. Elle s’alimente de son propre mouvement, elle devient un phénomène de foule.

L’hyperinflation allemande de 1923, par exemple, venait de loin : des conditions non-orthodoxes de financement de la Grande guerre, c’est-à-dire de 1915. Oui, 1915 !

Les racines de l’hyperinflation s’enterrent, elles s’enfoncent dans le sol :

– militaire

– politique

– économique

– monétaire

– social

Quand elles arrivent au social – c’est-à-dire à la prise de conscience populaire –, c’est déjà la fin !

[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]

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