La Chronique Agora

Un petit tour du côté du veau d’or

Le profit est à la fois la variable et le fondement du capitalisme : une vérité que l’on cherche à cacher… ce qui nuit à l’efficacité du système.

Allons faire un tour du côté du veau d’or, le profit.

Je considère que le système capitaliste est un système honteux : il se cache. Il a peur que l’on sache que c’est un système de production de profit.

Le fait de devoir mentir et occulter le profit comme variable centrale du système pénalise considérablement sa gestion. Il faut faire des acrobaties pour tenter de bonifier le profit quand il est insuffisant.

Les contorsions sont également des contorsions de vocabulaire : ainsi, on appelle pudiquement le capital « l’offre ». La politique de redressement de la profitabilité, on appelle cela une politique de l’offre !

Le système a honte de dire clairement ce qu’il est : un système dont le moteur est le profit. Et pour cause, il ne faut pas qu’il soit dit que le capitalisme est un rapport social qui permet à celui qui est détenteur d’un capital de prélever une part du produit du travail.

Qui est capitaliste ?

En fait, est capitaliste toute personne qui réussit à s’attribuer une part du travail des autres sans travailler. Les maudits de la terre, les assistés, les chouchous du capital néo-libéralisé sont des capitalistes : ils vivent de prélèvements sur le travail des autres.

Ce n’est pas un système dont la finalité est de produire pour les besoins, c’est un système dont la finalité est de produire du profit pour accumuler des richesses. En accumulant des richesses, il produit un ordre social et, à notre époque de copinage, un gouvernement et une banque centrale.

Quand la satisfaction des besoins est rentable, on les satisfait. Quand ce n’est plus rentable, on arrête. On ferme les entreprises et on met les salariés au chômage. Quand le profit n’est plus suffisant, le système cesse de produire, même si les besoins existent.

La contrainte du profit

Ce qui fait l’efficacité exceptionnelle du système capitaliste, c’est la contrainte du profit : c’est là la barre qu’il faut franchir. Si un projet ne produit plus le taux de profit moyen, il est éliminé. Le profit est une contrainte déflationniste ; avec son complément, la concurrence, il oblige à éliminer les investissements et les productions qui ne sont pas rentables.

Personnellement, je trouve qu’il n’y a pas de mal à cela, car c’est un système efficace, très bon producteur de biens et services même si c’est un très médiocre répartiteur – surtout en cette période de l’Histoire marquée par les inégalités scandaleuses.

Le système capitaliste a les avantages de ses inconvénients ; rien n’est parfait… et le bien est inséparable du mal.

Les autres systèmes qui ont été essayés n’ont pas donné de très bons résultats. Ils se sont mal terminés, avec en plus, entre temps, des bains de sang et des atteintes aux libertés – voire à la Liberté.

A suivre…

[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile