La Chronique Agora

Pas de surprise pour l'emploi US

▪ L’avantage, quand on prédit une Grande Récession, c’est qu’il n’y a pas de mauvaises surprises. Quand les statistiques sont mauvaises… c’est que nous avons raison, ce qui fait toujours plaisir. Et si elles sont bonnes et nous donnent tort, eh bien… nous serions ravis de nous tromper, parce que qui a envie de voir une Grande Récession ?

Hier, en tout cas, les nouvelles appartenaient plutôt à la première catégorie. Oui, la récession est en marche. La journée a été riche en données économiques… pour le moins décourageantes dans leur grande majorité. Evidemment, les marchés ont plongé, poursuivant l’itinéraire baissier entamé la semaine dernière.

Le CAC 40 a perdu pas moins de 2,07%, repassant sous les 3 600 points à 3 572,40. Londres et Francfort n’étaient pas vraiment logés à meilleure enseigne, avec des reculs de 1,73% et 1,80% pour le Footsie et le DAX respectivement.

Côté américain, le Dow Jones a perdu 1,39%, à 10 271,21 points. Le Nasdaq perdait quant à lui 1,66%, clôturant à 2 178,95 points. Enfin, le S&P 500 a terminé à 1 075,63 points, soit une chute de 1,69%.

▪ En cause ? Surprise surprise… l’emploi américain est en baisse ! On a enregistré 500 000 demandes d’allocations chômage la semaine dernière aux Etats-Unis — alors que le consensus tablait sur une baisse, à 476 000.

Ce n’est pas tout : l’indice de l’activité industrielle de Philadelphie est lui aussi en baisse, avec -7,7 en août contre 5,1 en juillet… alors qu’on pariait sur une hausse à 7. Comme on peut le lire sur Investir.fr : "les analystes sont unanimes : cette donnée est ‘mauvaise’, et certains en viennent déjà à s’interroger sur la saison des achats de Noël aux Etats-Unis. Là encore, c’est l’emploi qui préoccupe. Sa composante a reculé à -2,7 en août contre 4 en juillet.

Seul facteur venu réconforter les investisseurs hier, l’indice du Conference Board sur les indicateurs avancés a progressé le mois dernier : +0,1% contre -0,3% en juin.

Ah, et de notre côté de l’Atlantique, l’Allemagne a confirmé sa santé relative. La Bundesbank a revu à la hausse (ça change…) ses prévisions de croissance pour 2010 : le PIB d’outre-Rhin devrait croître de 3% cette année contre 2% initialement prévus.

▪ Avec tout ça, j’avoue que je ne comprends pas le statut permanent, inamovible, insubmersible, inexorable du dollar en tant que valeur refuge. Le bateau américain prend l’eau par tous les hublots, et on continue de danser sur le pont. Le billet vert s’est renforcé hier par rapport à l’euro, ce dernier chutant à 1,2833 $.

Profitez-en tant que ça dure… mais n’oublier pas votre gilet de sauvetage ! (Lequel, incidemment, a grimpé hier : l’once d’or a terminé la journée à 1 233 $ à Londres, contre 1 228 $ au premier fixing).

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