Pour Peter Navarro, conseiller au Commerce de Trump, l’Allemagne utilise un euro « grossièrement sous-évalué » et « exploite » ses partenaires européens ainsi que les Etats-Unis.
« Le déséquilibre commercial structurel que l’Allemagne entretient avec le reste de l’Union européenne et les Etats-Unis souligne l’hétérogénéité économique au sein de l’UE ».
Tous les medias reprennent ces déclarations fracassantes et glosent sur monnaie forte, monnaie faible, déséquilibres commerciaux comment y mettre fin. Les cigales devraient moins consommer, les fourmis devraient moins travailler, il faudrait des politiques monétaires qui balablablabla, des banques centrales qui blablabla…
Après une telle déclaration, « la guerre des devises » devrait à nouveau faire rage. Dans cette guerre étrange, chaque pays prétend obtenir un avantage commercial sur le dos de ses partenaires. Mais savez-vous que vous pouvez, à votre niveau, profiter de cette guerre ? Notre spécialiste a mis au point un système de trading bien spécial dédié à cette nouvelle donne. Il vous l’explique ici.
Il y a un moyen très simple de mettre fin à tous ces désordres : supprimer la monnaie-dette et revenir au standard or. Quand les cigales n’ont plus d’or, elles sont obligées de se mettre au boulot car les fourmis ne livrent plus la marchandise. Les déséquilibres commerciaux ne s’entassent pas. On échange quelque chose contre autre chose et pas simplement contre une promesse de payer un jour…
Une banque centrale devient une sorte d’entrepôt ; un vigile, un comptable et une calculette suffisent. Pas besoin de « politique monétaire » élaborée par des hauts fonctionnaires. Pas besoin de taxer des produits — ou plutôt les consommateurs de ces produits.
Mais évidemment, cela fait beaucoup de fonctionnaires occupés dans des instances de régulation, des banques centrales, des ministères de l’Economie et de professeurs d’université à réemployer à autre chose.
Mais nous n’en sommes pas là. La monnaie-crédit et la manipulation des taux font la fortune de la Parasitocratie.
20 février 2017 : le jour de la mort de la Zone euro ? Le FMI vous laisse 1 mois pour vous préparer : ne perdez pas de temps Le FMI a très clairement dit, vendredi 27 janvier, que si l’Europe ne trouvait pas une solution d’ici le 20 février 2017 pour alléger la dette grecque, il se retirait du dossier ! Cela veut dire qu’il se lave les mains du sort de la Zone euro et laisse aux pays membres la décision de fixer les conditions et de rester… ou de sortir. L’Allemagne ne veut pas payer sans avoir son mot à dire car elle sera la première à payer. Mais la Grèce ne peut plus tenir : qui sortira ? La Grèce ? L’Allemagne ? Simone Wapler a mené l’enquête, à Berlin, et vous livre ses conclusions mais vous dit aussi exactement QUOI FAIRE pour vous préparer. Faites vite, prenez des notes et protégez-vous
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Si les taux baissent, votre dette peut augmenter puisque l’effort de remboursement baisse.
Si les taux sont à zéro, votre dette peut sans inconvénient atteindre l’infini, puisque l’effort de remboursement devient nul.
Thomas Piketty a obtenu un prix Nobel avec une formule (r > g) signifiant que le monde était injuste car les taux d’intérêt étaient supérieurs à la croissance.
Bill Bonner a – quant à lui – formulé une mesure économique de la qualité de la croissance de la production absolument révolutionnaire.
Je suis jalouse et j’y vais moi aussi de ma formule qui se veut élémentaire.
Limite de D -> ∞ si ti = 0
Où D est la dette et ti sont les taux d’intérêt sur la dette.
Traduit en prose mathématique : « la dette tend vers l’infini lorsque les taux sont à zéro ». En vocabulaire courant : « puisque c’est gratuit, pourquoi se gêner ». Là où il n’y a plus de gêne, il ne reste que le plaisir de la dette facile. La cigale stridule à loisir.
Evidemment, cher lecteur sagace, je sens venir votre objection : la dette ne peut tendre vers l’infini que si les prêteurs sont en nombre infini à vouloir prêter pour rien. Où sont les fourmis assez stupides pour prêter pour rien ?
Pardonnez-moi de vous rappeler que si vous pensez ainsi, vous êtes ringard et rétrograde. Vous oubliez que nous vivons dans le monde merveilleux du créditisme et qu’il n’y a pas de limite à l’emprunt.
Au moment même où vous lisez ces lignes, vous m’avez accordé une minute de votre temps et Mario Draghi a créé 1 852 000 euros de dettes (1,85 M€). Oui : 80 milliards par mois font 1,85 million par minute, sachant qu’il y a en moyenne 43 920 minutes par mois.
Encore une fois, tant que les taux sont à zéro tout ceci est absolument in-do-lore.
Evidemment, si les taux montaient, ce serait une autre affaire.
L’envers de ma formule est que la charge de la dette, le remboursement, tend vers l’infini lorsque la dette est infinie, et cela même si les taux d’intérêt sont faibles.
Imaginez que vous ayez 1% d’intérêt annuel à acquitter sur une dette de 960 Mds€ (c’est simplement une année de création de M. Draghi, soit 80 Mds€ x 12 mois). Cela vous fait 9,6 Md€ tous les ans et environ 18 000 euros par minute… Ces 18 000 euros là, il faudra que les fourmis-contribuables les payent.
Dans un cas, vous avez quelqu’un qui crée le crédit, M. Mario Draghi à la Banque centrale européenne. Ca ne lui coûte rien. Il le distribue d’abord à ses amis des banques et des entreprises multinationales.
Cette création de crédit, de monnaie, fait monter les prix de beaucoup de choses : obligations (dont les rendements baissent ce qui est mauvais pour votre assurance-vie), actions, immobilier. Elle baisse le rendement de votre épargne.
Bref, nous sommes les dindons de cette farce.
Les gens grognent sur les inégalités, qu’il est bon de fustiger. Toutefois, toutes les inégalités ne sont pas nécessairement injustes.
La vraie source des inégalités injustes est là sous nos yeux. Certains ont accès à de l’argent gratuit. Les intérêts seront un jour demandés non pas à ceux qui ont rendu ces emprunts possibles et en ont profité mais aux contribuables. Croire que les intérêts resteront éternellement gratuits est d’une dangereuse naïveté.
La supercherie monétaire du créditisme commence cependant à mieux être comprise. Au fur et à mesure que les milliers de milliards d’euros (ou de dollars) de dettes s’entassent, le doute monte quant à qui va payer quoi et pourquoi.
Peter Navarro se trompe : l’Allemagne, la Chine ou le Japon ne sont pas les « profiteurs ». Les consommateurs américains et européens sont victimes des illusions du créditisme… et ils vont le payer très cher.
PS : Je vous prie de pardonner une erreur dans cette Chronique. Si Thomas Piketty était « nobélisable », il n’a en définitive pas été primé en 2015 et sa théorie des inégalités est contestée, notamment par le prix Nobel Milton Friedman.