La Chronique Agora

On est cuits

▪ Une super reprise, non ?

Les actions chutent. L’or grimpe.

Le Dow Jones est encore loin de l’or. Mais donnez-leur un peu de temps. Ils tendent à se rapprocher depuis 10 ans. Ils finiront par arriver à parité.

Les prix des maisons individuelles américains chutent depuis six mois consécutifs, rapporte le Washington Post.

Et ça, aussi : "les salaires privés atteignent des planchers historiques [aux Etats-Unis] alors que les paiements gouvernementaux augmentent", annonce Etats-Unis Today.

Voilà le coeur de l’affaire. En tant que part du revenu personnel, jamais encore le secteur privé n’a si peu contribué. Dieu merci, il y a le gouvernement. Sans les chèques des autorités, nous serions tous ruinés.

C’est là que les choses se gâtent. Les autorités n’ont pas vraiment d’argent. Elles ne gagnent rien. Elles ne créent pas de richesse. Elles ne peuvent donc envoyer des chèques à leurs administrés qu’en leur prenant de l’argent — d’une manière ou d’une autre.

Et c’est là, cher lecteur, l’histoire de la tendance la plus importante de notre époque. Les autorités s’accaparent une part de plus en plus conséquente de l’économie. Et plus leur part est importante, moins le reste a de valeur. Parce qu’une économie gérée par des bureaucrates et des politiciens n’est pas une économie saine. C’est une économie malade… boiteuse. Elle crachote et tousse. Si cette tendance se poursuit… l’économie finit par mourir.

Les autorités ne prennent pas leurs décisions en se basant sur le fair-play et des choix économiques rationnels. Ce sont plutôt des choix politiques — comme par exemple renflouer les grandes banques parce qu’elles sont censées être "trop grandes pour couler", ou venir au secours du secteur hypothécaire parce qu’un trop grand nombre de personnes perdrait leurs maisons si on laissait le secteur hypothécaire prendre le chemin qu’il devrait prendre.

Même dans le meilleur des cas, un investissement est risqué. Parfois il produira un rendement positif (supérieur au coût réel des fonds investis)… parfois non.

Vous imaginez ce qui arrive lorsque les décisions sont prises par des fonctionnaires et des représentants politiques ? Les capitaux sont alloués aux mauvais projets pour de mauvaises raisons… ce qui provoque les mauvais résultats.

De mauvaises décisions économiques produisent de mauvais résultats économiques. Et les mauvais résultats économiques réduisent la valeur du capital fixe… ce qui rend quasiment tous les composants de l’économie plus pauvres.

Nous disons "presque tous" parce que les fonctionnaires, lobbyistes et sous-traitants du gouvernement sont dans une classe à part. Ils sont la classe dirigeante et ses apparatchiks. Alors que tout le monde s’appauvrit, ils s’enrichissent.

▪ "Augmentations d’impôts. Réduction des dépenses". Voilà le nouveau slogan européen.

L’OCDE le suggère. Le FMI l’exige. Les politiciens le promettent.

Mercredi, l’Italie a par exemple annoncé une réduction des dépenses à hauteur de 30 milliards de dollars.

A en croire les journaux, les dirigeants européens ont la situation sous contrôle. Chaque jour semble apporter de nouvelles promesses. Mais rappelez-vous, on parle là des gens qui ont échoué à atteindre les objectifs budgétaires européens 57% du temps — même quand tout allait bien.

Comment feront-ils lorsqu’ils seront dos au mur ? Un peu mieux, c’est probable. Mais pas assez bien. Les autorités européennes multiplieront les gestes de bonne volonté. Mais en fin de compte, il ne rimera à rien, pour les gens, d’abandonner leurs acquis actuels pour respecter des promesses faites par une génération de paniers percés à une meute sans pitié de banquiers spéculateurs. La gauche politique, qui mène l’opposition aux mesures "d’austérité", deviendra de plus en plus attractive aux yeux de plus en plus d’électeurs. Il sera de plus en plus difficile de réduire les dépenses.

Les gouvernements seront contraints de prendre la voie la plus simple.

Ils "imprimeront de l’argent… feront faillite… et partiront en guerre", déclare Marc Faber. "On est cuits".

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