▪ La devise la plus importante du monde a encore fait parler d’elle cette semaine. Son rôle se fait de plus en plus essentiel dans la marche de l’économie… et son cours est surveillé comme le lait sur le feu par d’éminents spécialistes.
Je parle de l’or, bien entendu ; à 1 300 $ l’once, il a atteint cette semaine de nouveaux sommets… Et ce n’est pas près de s’arrêter, si l’on tient compte d’une nouvelle menace qui pèse sur les marchés des changes. Elle trouve son origine dans la géopolitique — Jérôme Revillier, spécialiste du Forex, donnait quelques explications dans L’Edito Matières Premières & Devises :
"En Suède, c’est l’extrême droite qui fait une entrée historique au parlement, sur fond de discours nationaliste. Cela fait suite à plusieurs faits similaires en Suisse, en Allemagne et aux Pays-Bas où les thèses extrémistes séduisent de plus en plus d’électeurs en mal de représentation. Aux Etats-Unis aussi, les ultra-conservateurs progressent et mettent la pression sur Barack Obama".
"Partout, les gouvernements sont poussés vers le protectionnisme afin de préserver leur électorat. […] Comme vous le savez déjà, la croissance économique mondiale ne peut être viable que dans un monde pacifié et optimiste. Nous vivons exactement le contraire avec un très fort risque de surenchère".
"Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le marché qui illustre le mieux les rapports internationaux reste le Forex. L’incertitude, déjà à un niveau élevé, rend très difficile toute prévision moyen terme".
"Ce début de semaine a surtout été marqué par le compte-rendu de la réunion du Comité monétaire de la Réserve fédérale. Depuis quelques semaines déjà, la Banque centrale américaine, par la voix de Ben Bernanke prépare le terrain à de nouvelles mesures d’assouplissement sans toutefois être très claire. […] En revanche, elle nous fait part avec un tact infini de ses craintes de voir ressurgir le spectre de la déflation. Voilà qui a immédiatement jeté le dollar au tapis".
"Et c’était voulu ! Désormais, le jeu est de mettre la pression sur le billet vert pour doper les exportations, rassurer les marchés, tout en ménageant les créanciers et le déficit public.
On appelle aussi ça la dévalorisation compétitive !"
Avec des gouvernements lancés de par le monde dans une course à la dépréciation… comment s’étonner de voir le métal jaune prendre de la valeur ? Quand les devises fiduciaires s’effritent, il est normal de se tourner vers un actif tangible, solide et "maniable".
Mais prudence… Parce que la devise barbare entre désormais en territoire sensible, comme le disait Bill Bonner il y a quelques jours. L’or est désormais à son "juste prix". Après avoir été sous-évalué pendant des années, il est revenu à la moyenne. Et ça change tout :
"Pouvez-vous gagner de l’argent en achetant de l’or aujourd’hui ? Oui, mais vous pariez alors sur un phénomène différent", explique Bill. "En fait, si l’on en croit les analystes, vous avez encore de bonnes chances de gagner de l’argent. Si l’économie se remet, l’inflation accélérera probablement aussi — entraînant donc une hausse des prix de l’or".
"Si l’économie sombre dans la déflation, l’or grimpe. Pourquoi ? Parce que la déflation ne peut qu’entraîner inquiétudes, doutes et problèmes".
"Et puis il y a ceux qui pensent que nous allons tout droit vers l’hyperinflation. Si c’est le cas, vous n’avez encore rien vu concernant l’or. Le prix pourrait atteindre les 5 000 $ l’once… et au-delà".
"Qu’en pensons-nous ? Eh bien, nous sommes plus ou moins d’accord avec tout le monde. Le pari le plus sûr, c’est probablement que nous allons rester dans une transe à la japonaise pendant encore un temps. Ce n’est pas nécessairement positif pour l’or. Ni nécessairement négatif. Il est très probable que l’or oscille… tout en restant orienté à la hausse d’une manière générale. Mais après tout… qui sait ?"
"Le problème, avec ce marché, c’est qu’on y trouve trop de gens qui pensent tout savoir. Bon nombre d’entre eux disent que l’or est un investissement ‘qui ne peut pas perdre’. Ils ont peut-être raison. Mais nous n’aimons pas à l’entendre dire".
Enfin, en attendant les 5 000 $ l’once et la disparition pleine et entière des devises fiduciaires (oui, j’ai l’esprit porté à l’exagération, le samedi soir…), il y a encore de beaux profits à faire sur les devises. Jérôme a ainsi permis à ses lecteurs d’engranger des gains de 290 euros sur l’euro/dollar et de 255 euros sur la livre sterling/dollar… en 24 heures ! Pour profiter de ses prochaines recommandations, continuez votre lecture…
Meilleures salutations,
Françoise Garteiser
La Chronique Agora