Au quatrième trimestre 2009 la production d’inox s’affichait encore en repli, disions-nous hier dans la première partie de notre article sur le nickel. En revanche, elle est a priori en forte hausse au premier trimestre 2010, le mouvement s’initiant en Asie avant de toucher l’Europe et les Etats-Unis.
▪ Deux impacts :
La hausse actuelle constatée des cours et de la demande devrait avoir deux impacts :
1. une hausse de la production d’acier inoxydable à venir (au second trimestre) ;
2. une hausse des prix de l’inox.
▪ Serait-ce le moment de s’intéresser à ArcelorMittal ou Eramet ?
Serait-ce le moment de s’intéresser aux aciéristes comme ArcelorMittal (numéro un mondial) ou Thyssen ? Mieux, aux producteurs de nickel comme le pure player Eramet, sixième producteur mondial, ou Vale ?
Pendant que le nickel rebondissait de 35% sur un mois, le cours d’Eramet gagnait 16% et celui d’ArcelorMittal 15%, sur la même période. Corrélation forte donc…
Ces valeurs sont les premières bénéficiaires du rebond de la demande d’inox. Et continueront d’en bénéficier si le mouvement perdure…
▪ Surprise…
Je crois bien que le rebond de la demande pour l’acier inoxydable a surpris les aciéristes qui ne s’y attendaient pas. Pris de court peut-être même… Si bien qu’ils ont dû rapidement partir à l’achat de matières premières pour faire face à la demande. D’où l’envolée du cours du nickel — et du molybdène.
Sachant que 45% du nickel utilisé pour la production d’inox est du "nickel secondaire", et que l’offre de nickel recyclé est actuellement trop juste par rapport au soudain réveil de la demande, nous assistons à un report de la demande vers le nickel primaire. Avec une hausse anormale de la demande de nickel de "première main".
Cet ensemble de faits pourrait continuer de soutenir les cours du nickel, qui pourraient donc rester élevés dans les prochains mois.
▪ Deux cerises sur le gâteau :
1. "Les prix élevés (du nickel) poussent les producteurs d’acier inoxydable à acheter plus de nickel, (…) de crainte de voir les prix grimper encore", nous dit la Commerzbank. Une réalité.
2. En ce moment, le marché du nickel est légèrement déficitaire, et combler ce déficit est un processus lent.
▪ Qu’est-ce qui pourrait faire faiblir les cours ?
1. L’arrêt des grèves dans les mines de nickel de Vale (8% de la production mondiale), qui perturbent l’offre depuis des semaines.
2. Le ralentissement de l’activité économique et donc de la demande d’inox au second semestre 2010.