Les rencontres du G7, de l’Eurogroupe ou entre dirigeants montrent les aspects détestables de la mondialisation qui organise des accords gagnant-perdant à l’insu des citoyens.
Pour tenter d’instaurer une solidarité bidon et non consentie entre fourmis et cigales européennes, Emmanuel Macron et Angela Merkel se sont rencontrés mardi 19 juin.
Il en est ressorti un accord de principe sur quatre points :
- Un premier budget de la Zone euro en 2021 financé par une taxe européenne.
- Un renforcement avant 2024 du Mécanisme européen de stabilité qui deviendrait un genre de Fonds monétaire européen – un FME capable de sauver les banques.
- Des négociations autour de l’idée d’une garantie européenne des dépôts bancaires
- Du blabla langue-de-bois autour de la question migratoire : « nous allons avancer ensemble pour avoir des résultats concrets et des avancées de la politique européenne en matière de migration », selon Macron.
Un accord qualifié d' »historique » par Les Echos.
En réalité, pour le budget, là ou Macron voulait quelques centaines de milliards d’euros d’argent des autres, Merkel a consenti à quelques dizaines de milliards. Surprenant de constater qu’on parle de budget sans savoir au juste à quoi il serait affecté !
Ensuite, les plans de sauvetage des banques malades depuis 10 ans et trop-grosses-pour-faire-faillite arriveront probablement trop tard. La prochaine crise financière aura éclaté avant.
Le détonateur sera peut-être l’Italie ou ailleurs. La crise sera pire que celle de 2008 et le « FME » sera ridicule.
Voici une infographie relayée par The Wall Street Journal à ce propos.
Le détonateur pourrait être aussi n’importe quelle banque dite « systémique » (= trop-grosse-pour-faire-faillite en jargon technocratique).
D’ailleurs, comme le fait remarquer David Stockman, auteur du blog Contracorner, M. le Marché semble flairer quelque chose.
La capitalisation des banques systémiques-SIFI décroche par rapport au reste du marché.
Sur ce graphique, en noir, les banques trop-grosse-pour-faire-faillite, en gris le S&P 500 et en vert le Nasdaq.
Les investisseurs vendent déjà les actions des mégabanques trop-grosses-pour-faire-faillite parmi lesquelles… Deutsche Bank.
En réalité, une seule chose ressort de cet accord « historique » – et elle est nuisible : nous allons avoir droit à un impôt européen.
Les bons côtés de la mondialisation vus du côté commerce
La libre circulation des biens, des services et des personnes représente le bon côté de la mondialisation. Nous achetons des T-shirts à 2 € et un milliard de personnes sont sorties de l’extrême pauvreté en Asie et dans le monde entre 1981 et aujourd’hui. Qui a envie de payer des T-shirts 10 € ou 20 € ?
Ce miracle est possible par la mise en concurrence. Chacun s’efforce de faire plus avec le moins de ressource possible. « Tuer la concurrence, c’est tuer l’intelligence », écrivait l’économiste Frédéric Bastiat au XIXème siècle. Chacun vend à d’autres ce qu’il fait de mieux, c’est l’avantage compétitif obtenu souvent grâce à la spécialisation. La France ne vend pas de T-shirt à 2 € mais des produits de luxe.
La concurrence doit exister aussi en matière politique, législative et fiscale
Ce qui est valable pour le commerce l’est aussi politiquement. L’existence de frontières permet la mise en concurrence de différents systèmes politiques et législatifs.
L’existence d’une frontière entre la RDA et la RFA a permis de constater les désastres du communisme et la suprématie de la démocratie organisée en Lander.
La Suisse pratique le libre-échange (zéro taxe à l’entrée), a une politique migratoire et est un pays prospère. Les Suisses votent souvent et pratiquent une démocratie de proximité. La France a raté sa décentralisation qui n’a fait qu’empiler des instances, des impôts et des taxes.
La proximité permet d’avoir des décideurs exposés aux conséquences – mêmes néfastes – de leurs décisions. Vous savez où trouver votre maire ou votre conseiller municipal pour lui dire que son nouveau rond-point est une imbécillité. Connaissez-vous le nom de votre député européen ?
Lorsque vous aurez un gouvernement mondial, avec un impôt mondial, une monnaie mondiale, comment pourrez-vous vous opposer aux bêtises mondiales ?
La concurrence politique, législative et fiscale est saine. C’est pour cela qu’il faut des frontières. La mondialisation des élites veut l’inverse. Cette mondialisation là est détestable.