La Chronique Agora

Une mondialisation à deux visages

La mondialisation a été récupérée, son processus organique a été déformé et accéléré – au nom d’une financiarisation à outrance dont les dégâts se font particulièrement sentir en ce moment.

La globalisation est à deux visages.

C’est une logique spontanée de l’évolution car la globalisation est produite par les évolutions spontanées de nos sociétés et les progrès de la technique.

Toutefois, cette logique a été tordue, récupérée.

La globalisation, au lieu de se faire par le bas, par les peuples et en fonction de leur rythme d’évolution, a été récupérée par le capitalisme en difficulté après la période de l’âge d’or, la période faste de l’après-Deuxième guerre mondiale.

Le capital a eu du mal à se mettre en valeur, à réaliser le profit auquel il prétendait – et donc il s’est financiarisé.

La finance a eu, avait et a toujours pour but de repousser les limites du capitalisme. Ce qu’elle fait d’ailleurs encore en ce moment avec la création de milliers de milliards de dettes.

Maximisation du profit

La financiarisation a infléchi la globalisation dans le sens favorable à l’extraction du profit non seulement nécessaire mais maximum.

On est passé à la maximisation du profit au fur et à mesure que les marchés financiers assuraient leur prééminence et que se généralisait la libre circulation des capitaux.

D’où le lien organique entre :

– globalisation, mondialisation ;

– découvertes technologiques ;

– accumulation accélérée de capital productif, puis financier, puis fictif ;

– nécessité de surexploiter les salariés par mise en concurrence mondiale des travailleurs de toutes les zones ;

– prise de contrôle du système par les banques centrales qui mènent une politique d’accompagnement/protection de la finance ;

– changement de nature de la monnaie – qui d’instrument de liberté des individus est devenue un outil des élites pour les contrôler, les réprimer et les asservir ;

– gouvernements alliés et copinage pour encadrer ces tendances et faire tenir tranquilles les masses salariées ;

– gestion des crises non par retour en arrière et correction des excès mais par fuite en avant possible tant que les masses sont matées.

[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]

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