Biden et Trump ont tous deux affirmé que l’économie sous leur mandat était « la meilleure de tous les temps ». Mais ce n’est vrai pour aucun des deux.
« Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n’est pas que vous croyez ces mensonges, mais que plus personne ne croit plus rien. Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d’agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et, avec un tel peuple, vous pouvez faire ce qu’il vous plaît. » – Hannah Arendt
Vladimir Poutine affirme que « l’Occident » a perdu ses repères.
Lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, vendredi soir, il semblait avoir raison.
Sur une péniche, se trouvait ce que l’on appelait autrefois un « freakshow ». Une femme à barbe ! Un nain acrobate ! Le monde entier est resté bouche bée. Les « marginaux » – soit les gens qui dansent à leur propre rythme – seront toujours parmi nous. Ils ont leur propre croix à porter et méritent le respect ; en outre, ils rendent la vie intéressante pour le reste d’entre nous.
Mais nous cherchons à identifier des modèles. Et ce que nous avons cru voir descendre la Seine en 2024 nous a semblé assez éloigné de l’esprit des Jeux olympiques spartiates, organisés par les cités grecques il y a trois mille ans ; cela ressemblait plus aux divertissements et à la débauche de l’Empire romain.
Suétone commentant Elagabalus dans sa Vie des douze Césars :
« Il se réserva une chambre dans le palais et y commit ses indécences, se tenant toujours nu à la porte de la chambre, comme le font les prostituées, et secouant le rideau suspendu à des anneaux d’or, tandis que d’une voix douce et mélodieuse, il sollicitait les passants. Il y avait, bien sûr, des hommes qui avaient été spécialement instruits pour jouer leur rôle… »
Vous pensez que changer de sexe est une nouveauté ? Sur Néron :
« Il a castré le jeune Sporus et tenté d’en faire une femme ; il l’a épousé, avec toutes les cérémonies habituelles, y compris une dot et un voile nuptial, l’a emmené dans sa maison en présence d’une foule nombreuse et l’a traité comme sa femme. »
L’une des caractéristiques les plus désagréables d’un empire tardif et dégénéré est qu’il dépend totalement du mensonge. Les gens s’y habituent et ne les remarquent presque plus.
Les hommes peuvent agir comme des femmes. Ils peuvent ressembler à des femmes. Mais à l’exception peut-être du personnage mythique grec Tirésias, aucun homme n’a jamais été transformé en véritable femme.
Pourtant, le fantasme du « trans » est inoffensif. Les illusions et les mensonges des secteurs politique et financier sont bien plus préjudiciables.
La semaine dernière, Joe Biden a mis les mensonges de notre époque en évidence :
« Je suis le premier président de ce siècle à annoncer au peuple américain que les Etats-Unis ne sont en guerre nulle part dans le monde. »
Presque au même moment, des avions de guerre américains bombardaient le Yémen, des obus d’artillerie américains étaient lancés sur Gaza, et des bombes américaines étaient larguées sur l’Ukraine.
Biden et Trump ont tous deux affirmé que l’économie sous leur mandat était « la meilleure de tous les temps ». Mais ce n’est vrai pour aucun d’entre eux.
Les taux de croissance réels des Etats-Unis, les ventes réelles, la productivité et la production industrielle se sont détériorés pour atteindre les niveaux les plus bas depuis la Grande Dépression.
Et maintenant, la tour entière du capital américain est érigée sur une plage de 100 000 milliards de dollars de crédit, prêts à être emportés par la prochaine tempête.
La Fed elle-même vit dans un monde imaginaire. Elle prétend travailler pour le peuple américain (elle est détenue par les grandes banques). Jerome Powell sous-entend que les membres de la Fed savent quels devraient être les taux d’intérêt, quel devrait être le niveau d’inflation aux Etats-Unis, quel taux de chômage est tolérable, et quand l’économie tourne à plein régime. En fait, ils ne savent rien de tout cela, et se contentent d’aider les riches à s’enrichir grâce à des taux d’intérêt artificiellement bas.
En politique, depuis quatre ans, on nous répète à l’envi que les démocrates sont désireux de « protéger la démocratie américaine ». Mais de quelle « démocratie » parlent-ils ?
Les prochaines élections auront lieu pour la première fois en quarante-huit ans sans Bush, Clinton ou Biden dans la course. D’où vient Kamala ? Elle a été choisie par les initiés du parti, et non par le « peuple ». Comme le parti communiste de l’Union soviétique, les démocrates couronnent leurs propres rois. Adam Tooze explique :
« La conception américaine de la présidence est tellement monarchique que Biden est célébré comme un souverain qui a ‘abandonné le pouvoir’ en faveur d’un successeur désigné, plutôt qu’un politicien vaniteux, qui a mal évalué sa date de péremption et a été tardivement persuadé de s’épargner l’humiliation et de donner une chance aux démocrates. »
Nous avons également un parti républicain qui a perdu tout intérêt pour les idéaux républicains. Il s’est rallié au « conservatisme national ». La séparation des pouvoirs, le gouvernement au pouvoir limité, les budgets équilibrés, les vertus républicaines traditionnelles, ont disparu. Au lieu de cela, on attend de l’homme fort qu’il mène sa nation à la gloire (plus probablement au désastre).
La démocratie américaine elle-même, qui est censée être si efficace qu’il était nécessaire de l’implanter dans le monde entier, est une escroquerie. Les électeurs, largement ignorants des questions politiques importantes, votent pour des représentants, eux aussi largement ignorants… qui prennent ensuite place au Congrès où ils reçoivent des textes et propositions de milliers de pages et où les lobbyistes leur disent comment voter.
Le président – un homme de paille pour son parti, pas un dirigeant – signe alors le projet de loi, qu’il n’a pas lu non plus… cela devient la loi du pays…
… et les initiés empochent l’argent.