La Chronique Agora

Mission accomplie

Selon la presse, l’inflation a été battue… La Fed peut reprendre ses bonnes vieilles habitudes – soutenir Wall Street, avec des crédits artificiellement bon marché.

Le défilé de mensonges et d’inepties se poursuit.

Voici les dernières nouvelles rapportées par MarketWatch :

« Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a délivré vendredi son message le plus clair à ce jour aux marchés financiers, à savoir que le moment est venu de baisser les taux d’intérêt. Les trois principaux indices boursiers américains ont terminé la journée de vendredi près d’un niveau record après le bref discours de M. Powell à Jackson Hole (Wyoming), le dollar s’est échangé à son niveau le plus bas depuis plus d’un an par rapport à un panier de devises majeures et les prix des obligations américaines ont bondi à mesure que les rendements baissaient. »

Oui, la Fed a gagné le combat contre l’inflation. Pour reprendre les célèbres mots de George W. Bush : « Mission accomplie ! »

Peu importe que les prix aient augmenté de 39% depuis 2012 (lorsque la Fed a annoncé pour la première fois son objectif de 2%). Et peu importe qu’ils continuent d’augmenter à un rythme de 3,3% par an… 65% au-dessus de l’objectif.

La presse américaine affirme que l’inflation est battue, et la voie est maintenant libre : la Fed peut recommencer à faire ce qu’elle a fait ces trente dernières années – soutenir Wall Street avec des crédits artificiellement bon marché.

Le marché anticipe déjà le retour de l’argent gratuit, le Dow Jones dépasse les 41 000 points. Les experts et les traders appellent de leurs voeux un nouveau grand marché haussier.

Mais n’oubliez pas que ce qui compte vraiment, c’est la tendance principale, c’est-à-dire la direction soutenue et à long terme des prix des actifs, en termes réels et corrigés de l’inflation. Cette tendance est à la baisse depuis trois ans. Il est très probable qu’elle continuera à baisser, même si les prix nominaux des actions sont dopés par la Fed.

En octobre 2021, vous pouviez vendre les actions du Dow Jones et obtenir suffisamment d’argent pour acheter 20 onces d’or. Aujourd’hui, vous n’obtiendriez que 16 onces d’or, ce qui représente une perte de 20%.

Les autorités peuvent augmenter les prix nominaux, mais pas les prix réels. Elles peuvent « gérer » l’économie en manipulant les taux d’intérêt, mais elles ne peuvent pas l’améliorer.

Lors d’un dîner samedi soir, l’un de nos amis a fait la remarque suivante :

« Ils pensent toujours qu’ils savent tout faire mieux que les autres. Les professeurs ne veulent rien savoir des parents. Les médecins n’écoutent pas leurs patients. La bureaucratie agricole n’accorde aucune attention aux agriculteurs. Ils sont dans leur propre bulle… protégés du monde réel, s’imaginant qu’ils peuvent le contrôler. »

Il se référait aux dirigeants français ; nos pensées ont dérivé de l’autre côté de l’Atlantique, où les fraudes sont plus éclatantes, plus flamboyantes… et plus absurdes.

La candidate à l’élection présidentielle, Mme Kamala Harris, par exemple, affirme qu’elle va protéger la démocratie américaine, alors qu’elle est la candidate la moins démocratiquement élue de l’histoire moderne. Elle a été choisie non pas par les électeurs, non pas par « le peuple », mais par une poignée d’individus de son parti. Des initiés. Des élites.

Que pense-t-elle vraiment ? Comment en est-elle arrivée à se présenter devant le peuple américain, en se décrivant (de manière plausible) comme le seul choix sensé pour la présidence ?

Personne ne le sait.

Mais elle était là, jeudi dernier, en tête de liste des démocrates… le dernier acte de leur grand cirque. Elle a déclaré que nous pouvions compter sur elle pour faire passer le pays en premier, pour protéger le déroulement « d’élections libres et justes ». Il s’agit d’un « combat pour l’avenir des Etats-Unis », a-t-elle déclaré dans ce qui a été présenté comme un discours « historique ».

Mais ce n’était que du bla-bla, du baratin et des mensonges.

Les Américains peuvent maintenant se rendre aux urnes en novembre et choisir entre quelqu’un qui dit beaucoup de choses qui ne sont pas vraies… et quelqu’un qui ne dit rien du tout.

« C’est un choix entre la peste et le choléra », a dit notre ami.

Mme Harris a exprimé beaucoup de choses stupides dans son discours d’acceptation de l’investiture démocrate. Mais la plus stupide est sans doute sa proposition de faire baisser les prix à la consommation en mettant un terme aux « prix abusifs » pratiqués par des entreprises cupides.

A quel point nous prend-elle pour des imbéciles ?

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