Vous vous souvenez du Média dont je vous ai parlé il y a quelques temps ? Je vous décrivais ce nouveau site comme un « projet de média internet ‘indépendant’, mais lancé par des personnalités tout de même très proches de l’extrême gauche, comme par exemple le psychanalyste Gérard Miller (ancien maoïste, ancien dirigeant de la Gauche prolétarienne et soutien de Jean-Luc Mélenchon) ».
Dans cette vidéo, vous pourrez voir une scène d’anthologie extraite de Le Média TV, et qui doit figurer parmi mes 10 plus gros fous-rire de 2018, en cela que la prétendue indépendance dudit Média a fait pschitt à la 14ème seconde !
Les Insoumis ne dédaignent pas s’équiper Apple.
Dès lors que l’on mélange médias et personnalités politisées, il est décidément bien difficile de faire dans le non-partisan !
Autant dire que Gérard Miller a du boulot. Depuis l’hôtel cinq étoiles qu’il occupe à Val-d’Isère, le célèbre psy mélenchoniste est confortablement installé pour organiser la riposte ! Comme le précise Le Point, il s’agit en effet d' »un palace à 645 € la nuit pour la chambre supérieure, à 790 € pour celle dite de luxe et à 2 750 € pour la suite ».
Mais n’est-ce pas le minimum quand on est membre d’un Politburo ?
Liberté d’expression ? Dangereux. Vite, une loi !
Il ne vous a pas échappé que le pouvoir politique veut votre bien. De manière à vous rendre chaque jour un peu plus heureux, notre gouvernement est en train de concocter un nouveau projet de loi, cette fois-ci contre les fausses informations (« fake news« ).
Vous vous inquiétez pour votre liberté d’expression ? Cher lecteur, ce genre de principe n’est plus vraiment à la mode. Notre bonne ministre de la Culture Françoise Nyssen nous a d’ailleurs expliqué que le projet de loi ne réduira pas la liberté d’expression mais au contraire permettra justement de « la préserver ». Sur le même mode que les chaînes protègent le prisonnier des risques que lui fait encourir sa liberté.
Une telle ambition implique que le gouvernement a au moins trois postulats :
- Primo, le pouvoir politique est en mesure de distinguer une fausse information d’une vraie information (il n’y a donc aucun risque d’arbitraire administratif)
- Secondo, le pouvoir politique ne profère évidemment jamais de fausses informations
- Tertio, le public est incapable de se forger une opinion par lui-même.
Démêler le faux du vrai
Pour ce qui est du premier point, Daniel Tourre est en désaccord avec Françoise Nyssen. Comme lui, je crains en effet que notre ministre ne baigne dans un monde manichéen dans lequel soit vous « êtes Charlie », soit vous êtes un terroriste. Une opinion plus nuancée pourrait-elle bientôt vous conduire en prison ?
J’exagère ?
Sachez que la France est tout de même un pays dans lequel le pouvoir politique envisage sérieusement de recruter des « personnes condamnées à des travaux d’intérêt général » pour « lutter contre la cyberhaine ».
Au sein d’associations, il s’agirait pour elles de procéder à « des tâches de modération et de signalement de propos haineux ». Oui, des délinquants pour modérer internet, vous avez bien lu ! C’est ce que contient le « plan antiraciste » du gouvernement.
Quand le pouvoir politique émet les fake news
Mais venons-en au deuxième postulat. Les politiques disent-ils toujours la vérité ? Cette question est au centre de cette chronique. En même temps, j’ai bien envie de vous donner un petit exemple présidentiel :
On en arrive au troisième postulat. En tant que citoyen lambda dépourvu de sens critique, je dois bien avouer que je suis perdu : le CSA pourrait-il m’indiquer laquelle des deux versions est une fake news ?
Pour vous prouver que je ne suis pas sectaire, j’aimerais clore cette rubrique en citant Jean-Luc Mélenchon, dont je partage pour une fois l’opinion :
« Faire confiance aux gens », quelle horrible idée libérale.
Vous conviendrez sans doute que l’on commence ici à toucher à des sujets dangereux. Poursuivons.
Et la Justice… indépendante, ou pas ?
Le nom de Jean-Jacques Urvoas vous dit-il quelque chose ? Il s’agit de notre ancien Garde des Sceaux et ministre de la Justice. Membre du Parti socialiste, il a auparavant occupé le poste de Président de la commission des Lois de l’Assemblée nationale de 2012 à 2016.
Il a été en première ligne pour défendre la loi relative au renseignement promulguée le 24 juillet 2015. Vous vous souvenez, il s’agit de cette loi dont vous n’avez rien à craindre si vous n’avez rien à cacher…
C’est également à lui que l’on doit le « projet de loi renforçant la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement, et améliorant l’efficacité et les garanties de la procédure pénale », communément appelé loi Urvoas. Cette loi a été vivement critiquée comme une « normalisation des mesures d’exception de l’état d’urgence, une confusion préjudiciable entre police administrative et police judiciaire, un recul de l’indépendance de la justice, une diminution des libertés individuelles ainsi qu’un ‘permis de tuer’ accordé à la police », peut-on lire sur Wikipédia.
Là où le bât blesse, c’est que l’ancien ministre a désormais quelques soucis avec la Justice. Je ne parle pas du fait qu’il soit visé par une enquête préliminaire pour « détournement de bien public » au motif qu’il pourrait s’être « enrichi personnellement, en acquérant sa permanence parlementaire avec son indemnité de frais de mandat », comme l’explique Le Monde.
Non, je fais référence au fait qu’alors qu’il était encore ministre, Jean-Jacques Urvoas aurait transmis des informations confidentielles au député Thierry Solère. Ce dernier, visé par une enquête pour fraude fiscale, blanchiment et trafic d’influence, aurait reçu sur son téléphone copie de documents détaillant où en étaient les investigations à son sujet. Le message, que Thierry Solère avait oublié d’effacer de son téléphone, précisait : « Amitiés Jean-Jacques Urvoas »…
On notera que Jean-Jacques Urvoas a adressé ces documents à Thierry Solère par le biais de Telegram, une messagerie chiffrée à laquelle il s’opposait fermement dans le cadre des lois antiterroristes qu’il a élaborées…
Quel que soit le jugement que rendra la Cour de justice de la République, cette affaire démontre que certains politiciens édictent des lois coercitives qui dans leur esprit ne valent que pour le bas peuple.
Leur arrivée à la tête du ministère qui s’est approprié le nom d’une vertu, celui de la Justice, devrait nous alarmer.