La Grèce emprunte à nouveau sur les marchés financiers. La mémoire n’est pas le point fort de ces derniers qui savent que, quoiqu’il arrive, la BCE les sauvera.
La « mule du pape » n’oublie pas et se venge sept ans après. La mémoire du poisson rouge serait quant à elle de trois secondes.
Quel rapport avec les marchés financiers ?
Très simple : la Grèce qui vient à nouveau emprunter de l’argent. Son premier emprunt depuis 2014.
Vous ne le savez pas, mais…
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C’est un retour à la « normalité », selon les commentateurs.
La Parasitocratie se réjouit.
La « normalité » est qu’un Etat doit emprunter. Se contenter de vivre sur ses recettes fiscales après plusieurs restructurations de dettes est anormal. Il est « normal » que la Grèce emprunte.
La mule du pape braennit (oui : la mule émet un son entre le hennissement et le braiement) à plein poumon.
- Mais enfin, la Grèce est toujours endettée à titre public à hauteur de 179% de son PIB et à titre privé à hauteur de 137% !
- Sa balance commerciale est dans le rouge !
- Malgré toutes ses restructurations de dettes, prêts etc. son déficit persiste et sa croissance est quasi nulle (0,4%) !
- Le 19 juillet, FMI lui-même était négatif sur cette émission de dette, estimant que le fardeau obligataire est déjà trop élevé !
- Les privatisations traînent…
- L’économie grecque pèse moins de 200 Mds€ et les différents sauvetages ont déjà coûté 365 Mds€ !
- Les banques grecques possèdent 115 Mds€ de « prêts non performants », selon ce document du Parlement européen !
Mais personne n’écoute la vilaine mule du pape confite dans sa rancoeur.
Les poissons rouges vont gober cette dette.
Lutz Roehmeyer de la Landesbank Berlin Investment trouve le timing parfait :
« C’est après avoir obtenu l’argent du sauvetage, après avoir obtenu un feu vert pour la réduction de la dette l’année prochaine, après que le FMI a indiqué que finalement il se joindrait au dernier sauvetage, après que l’agence S&P a revu sa note et avant que la Banque centrale européenne ne mette fin à ses rachats et ne commence à augmenter ses taux« .
Et le Crédit Agricole va en prendre aussi ! Après tout, le Crédit Agricole, c’est le « bon sens près de chez vous ».
Tout va bien.
Savez-vous combien les banques allemandes ont de prêts non performants ? 68 Mds€. Et la France ? 148 Mds€. Que pèsent donc quelques titres grecs – qui sont des obligations d’Etat – au milieu de cet océan de crédits privés qui ne seront jamais honorées ?
Evidemment, si vous êtes plutôt mule que poisson rouge, vous devez vous douter que l’avenir de l’euro tel que nous le connaissons n’est plus du tout garanti.
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