L’écartèlement est un supplice qui se termine mal et M. le Marché semble bien en être victime. Combien de temps tiendra-t-il ?
Tous les jours, ceux qui ont l’immense bonheur d’être abonnés au Wall Street Journal, reçoivent un petit recueil matinal (en Europe) de graphiques, The Daily Shot (la gnôle quotidienne).
Hier figurait ce graphique qui montre que l’indice actions américain S&P 500 (en orange) progresse tout seul, le reste du monde (en blanc) étant à la traîne.
Ce graphique était précédé d’un autre qui montrait l’évolution de la volatilité des devises des pays dits émergents (en orange) contre celles des pays du G7 (en blanc) dont le dollar est le poids lourd. La volatilité en jargon financier signifie que M. le Marché a un peu le tournis, hésite à donner une valeur à quelque chose. Il doute, il s’angoisse…
Si vous pensez qu’un dollar fort et des entreprises en pleine expansion sont la preuve que Trump a réussi, à coup de tweets, à redonner sa grandeur à l’Amérique (MAGA), inutile de lire ce qui suit ; quittons-nous ici.
Mon propos du jour est d’attirer votre attention sur le fait que l’écartèlement se termine toujours mal.
En outre, il y a, dans le cas présent, supplice dans le supplice. Les performances du S&P 500 ne sont dues qu’à une poignée d’entreprises qui se comptent sur les doigts d’une main, les fameuses FAANG. Si vous retirez ces sociétés, cet indice large qui compte 500 entreprises est en réalité dans le rouge.
Les hausses de taux commencent à faire leur effet auprès des pays émergents qui ont de la dette en dollar et cherchent désespérément à se dégager. Les taux d’intérêt à court terme sont désormais au même niveau qu’en 2008.
Pensez-vous dans ce contexte que les wagons du reste du monde – lestés de dettes – vont rattraper la locomotive américaine ?
Je ne le pense pas. Mais nos banquiers centraux sadiques vont certainement essayer de faire durer le plaisir du supplice.