La Chronique Agora

Marchés actions : gare à la chute !

▪ Les marchés boursiers atteignent des sommets historiques, comme nous l’avons vu vendredi. Entre temps, les bilans des banques centrales ont été énormément gonflés : il suffit de regarder le graphique ci-dessous. Les banques centrales se sont retrouvées de plus en plus paralysées et inefficaces.

Aujourd’hui, les marchés actions sont devenus particulièrement vulnérables. Les actions sont au sommet de la bulle financière mondiale. En 1994, lorsque la Fed et d’autres banques centrales se sont mises à imprimer à tout va, la valeur cumulée des marchés boursiers à l’échelle mondiale était d’environ 15 000 milliards de dollars.

A titre de comparaison, lors du pic de mai-juin de cette année, la capitalisation boursière totale avait explosé à 75 000 milliards de dollars.

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Depuis lors, environ 13 000 milliards de dollars de richesse virtuelle ont disparus. Pouf. Environ les deux-cinquièmes se sont évaporés rien que sur le marché boursier chinois. Et ce n’est que le commencement.

En 2008-2009, les marchés boursiers du monde entier ont plongé de leur plus haut de 64 000 milliards de dollars à 30 000 milliards de dollars

Au cours de la dernière crise en 2008-2009, les marchés boursiers du monde entier ont plongé de leur plus haut de 64 000 milliards de dollars à 30 000 milliards de dollars. C’est là une chute de plus de 50%. A cela s’ajoutent des milliers de milliards de dollars de pertes supplémentaires du fait des subprime, des créances titrisées et des obligations à risque.

▪ Le réveil sera difficile
Au final, environ 16% des 240 000 milliards de dollars de la valeur des actions dans le monde entier et des dettes impayées à l’époque ont été liquidées.

Lors du dernier pic, la valeur en dollars des marchés boursiers à l’échelle mondiale s’établissait à 300 000 milliards de dollars (dont 225 000 milliards de dollars de créances et 75 000 milliards de dollars d’actions sur les marchés). Aujourd’hui, ils sont vulnérables, en butte à une destruction complète. Caveat emptor.

L’effondrement de 2008 fut rapidement stoppé par une campagne d’impression monétaire sans précédent. Le crédit a été artificiellement créé par la Fed. Il n’a pas fallu longtemps pour que presque toutes les autres banques centrales suivent le mouvement.

Mais il ne faut pas s’attendre à cela la prochaine fois. Il n’y aura pas de sauvetage de Wall Street car l’époque de la Bulle financière touche à sa fin. Les banques centrales se retrouvent à court de munitions. Elles ont maintenu les taux d’intérêt quasi à zéro pendant 81 mois d’affilée. Elles ne peuvent faire plus.

Si vous comprenez cela, vous avez des années-lumière d’avance sur Wall Street

L’assouplissement quantitatif ne stimule pas l’économie réelle une fois que les consommateurs et les entreprises ont atteint le « pic d’endettement ». Il suffit d’observer les Etats-Unis… ou la Zone euro… et le Japon dans certains cas.

L’assouplissement quantitatif gonfle le prix des actifs financiers et alimente des bulles financières plus grosses et plus dangereuses. Si vous comprenez cela, vous avez des années-lumière d’avance sur Wall Street.

Wall Street pense que les banques centrales tenteront une nouvelle série de stimulation monétaire extravagante. Les cadres chez Goldman Sachs et ailleurs ne peuvent croire qu’une déflation mondiale puisse se poursuivre sans relâche… ni que les marchés financiers continueront de se morceler.

Ils devront s’attendre à un réveil difficile. Il est hautement improbable que les mesures désespérées des banquiers centraux regonfleront la bulle financière mondiale de 300 000 milliards de dollars.

On pourrait alors intituler autrement le graphique des capitalisations boursières mondiales ci-dessus : « Gare à la chute ! »

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