La Chronique Agora

Marché obligataire : et si la bulle durait encore longtemps ?

▪ Combien de fois avez-vous entendu le terme « bulle obligataire » au cours de ces trois dernières années ?

Il semble qu’à chaque fois qu’on consulte une chaîne d’informations financières ou qu’on se connecte à un site web financier, on tombe sur un analyste qui vous prévient qu’une bulle obligataire est sur le point d’éclater. Le commentaire consiste généralement à dire que « les taux d’intérêt sont proches d’un plus bas historique » et qu’ils « ne peuvent plus rien faire d’autre que remonter ».

 

Les taux d’intérêt sont à des plus hauts historiques et pourraient chuter fortement, déclenchant l’un des plus importants rallies du marché obligataire de tous les temps

En général, l’analyse s’arrête là. En fait, les taux d’intérêt sont à des plus hauts historiques et pourraient chuter fortement, déclenchant l’un des plus importants rallies du marché obligataire de tous les temps.

Laissez-moi vous expliquer cela…

Lorsque l’analyste lambda parle des taux d’intérêt, il parle du taux nominal, c’est-à-dire le taux qui s’applique vraiment au paiement des intérêts et qui vous rapporte de l’argent quand vous achetez l’obligation.

Un plan secret à 200 euros pour vous offrir
UNE RETRAITE DE MINISTRE…

… en plus de votre pension de retraite !

Comment ça ?

Cliquez ici pour tout savoir…

Lorsque nous considérons les taux d’intérêt, nous nous intéressons au taux d’intérêt réel, c’est-à-dire le taux nominal moins l’inflation.

▪ Taux réel contre taux nominal
Il est vrai que les taux nominaux sont assez bas historiquement parlant. Le taux du bon du Trésor US à 10 ans se situe actuellement à 2,31%, et le taux de rendement actuariel est juste un peu plus élevé aux prix actuels du marché. Mais les récents rapports d’inflation ont montré une inflation négative, techniquement de la déflation ; cela met le taux réel à environ 3,0%, ce qui est extrêmement haut historiquement.

Comparons le taux réel actuel de 3,0% avec le taux réel en 1980. A cette époque, les taux des obligations long terme étaient d’environ 13%, mais l’inflation était hors de contrôle, à environ15%.

Lorsqu’on soustrait 15% de 13%, on obtient un taux réel négatif de 2%.

Le taux réel actuel de 3,0% dépasse de cinq points le taux réel de 1980 !

Le taux réel actuel de 3,0% dépasse de cinq points le taux réel de 1980 ! Comprenez-vous à présent ce que je veux dire lorsque j’affirme que les taux réels sont proches des plus hauts historiques ?

▪ Jusqu’où peuvent baisser les taux ?
Il suffit d’étudier le Japon et l’Allemagne pour répondre à cette question. Ces deux pays sont des économies avancées, avec des marchés obligataires profonds et liquides comme aux Etats-Unis. Au Japon et en Allemagne, les taux d’intérêt nominaux sont restés pendant des mois dans une fourchette allant de moins 0,5% à plus 0,5%.

Au Japon et en Allemagne, les taux d’intérêt nominaux sont restés pendant des mois dans une fourchette allant de moins 0,5% à plus 0,5%

Si les taux nominaux américains chutaient de 2,3% à 0,3%, comme les taux japonais et allemands, cela représenterait une chute de 2% des taux nominaux américains.

Le prix des obligations évoluant inversement au rendement des obligations, une chute de deux points des taux nominaux américains à partir des niveaux actuels signifierait l’un des rallies du marché obligataire le plus important de tous les temps.

Nous en avons eu un avant-goût le 15 octobre 2014, lors du « krach éclair » sur les obligations. Ce jour-là, les prix des obligations ont grimpé en flèche en quelques minutes. Même si le prochain rally se déroule sur des semaines plutôt qu’en quelques minutes, les gains sur les bons du Trésor pourraient être énormes.

Quel serait le catalyseur d’un tel rally du marché obligataire ? Selon mes indices personnels et les signaux que j’utilise dans mon analyse, il existe deux catalyseurs : la récession et un choc géopolitique.

Nous les examinerons plus en détails dès lundi.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile