La Chronique Agora

M. le Marché n'aime pas quand des crétins gagnent de l'argent

▪ Nous écrivons tous les jours. Et de temps à autre, nous réfléchissons.

Nous avons un peu réfléchi hier, pendant notre voyage vers l’Uruguay. Pourquoi l’Uruguay ? Nous avions dans l’idée d’y jeter un oeil. A Montevideo, la vie n’est pas chère. C’est au bord de la mer, avec des plages près du centre-ville. C’est une vieille ville, avec de beaux bâtiments. C’est propre. C’est sûr. Et c’est une ville qui a une histoire. Quand les Anglais ont envahi Buenos Aires, les Espagnols ont lancé une contre-attaque depuis la forteresse de Montevideo et l’ont récupérée.

"C’est une ville agréable", avons-nous dit à notre contact local. "Mais ça ressemble un peu à une station balnéaire hors saison ; c’est très calme."

Nous étions en train de manger dans le meilleur restaurant de la ville, à côté de l’Opéra. Le restaurant était grand et bien arrangé. Mais il était presque vide. Un groupe de Français était assis à une table. Un groupe d’Américains à une autre. Les autres clients étaient assis avec votre chroniqueur. Dehors, dans la rue, c’était comme si un tsunami avait été annoncé ; il n’y avait pas âme qui vive. 

"Eh bien, c’est hors saison toute l’année," nous a dit notre hôte. "C’est un endroit agréable à vivre. Mais ce n’est pas très vivant."

"Montevideo était beaucoup plus riche autrefois. Vous pouvez voir ça aux bâtiments publics. Ils sont tous grandioses. Nous ne pourrions pas construire des bâtiments comme ça aujourd’hui. Nous n’en avons pas les moyens. Mais pendant les années de guerre, l’Uruguay était en plein boom. Nous étions parmi les premiers exportateurs de boeuf et de céréales. Nous sommes toujours de bons exportateurs…mais les marges ne sont plus les mêmes. Vous pouvez gagner de l’argent avec les élevages et l’agriculture, mais pas assez pour être riche."

▪ Nous nous demandons ce que les gens diront dans un siècle.

"Oui, Manhattan avait le parc immobilier le plus riche des Etats-Unis… pendant le boom financier. Wall Street était le centre du secteur financier. Les gens faisaient fortune grâce aux produits financiers à marge élevée. Mais le secteur financier s’est effondré, et les nouveaux centres financiers de Shanghai et de Singapour ont repris le flambeau."

Se pourrait-il que New York ait déjà vécu son apogée ? Peut-être pas tout à fait.

La presse rapporte des bonus record à Wall Street. Mais cette histoire semble teintée de désespoir, comme ces grandes fêtes à Berlin en 1945, juste avant que n’arrive l’armée soviétique. C’est peut-être pour ça que les bonus sont aussi élevés. Profitez-en tant que c’est encore possible ! Ce pourrait être le dernier cri de joie du secteur financier américain.

▪ Le crédit du secteur privé se contracte toujours. Il se réduit même plus vite que jamais au cours des 35 dernières années. Et cette tendance ne va probablement pas changer de sitôt.

Comme nous ne cessons de le dire – et vous en avez sûrement marre de l’entendre – le secteur privé va devoir dénouer l’effet de levier pendant encore sept à 15 ans. Le secteur financier va devoir subir un dégraissage, tout comme l’économie.

Les bombes que sont les dettes à effet de levier de Wall Street explosent toujours. Les banques s’enfoncent de plus en plus. Comme nous vous l’avons déjà dit précédemment, la deuxième vague de défauts de paiement des hypothèques résidentielles ne fait que commencer.

La dette de l’immobilier commercial n’est pas loin derrière…et il n’y a pas de Fannie Mae pour aider les blessés et ramasser les morts.

Et qu’en est-il de toutes ces opérations sur private equity que Wall Street a financées ?

Des 10 opérations majeures des années de la bulle, six sont en mauvaise posture…et quatre ont déjà échoué.

▪ L’idée des private equity c’est que les gros bonnets étaient si intelligents qu’ils pouvaient s’emparer d’une compagnie, la réorganiser, la restructurer et la revendre au marché public à un prix plus élevé. Ce qu’ils ont fait en réalité, c’est couvrir les entreprises de dettes – en utilisant l’argent pour se verser des salaires écoeurants.

Et comme nous le savons — d’ailleurs nous sommes peut-être les seuls à le savoir –, une dette c’est douloureux. Contractez trop de dettes, et tôt ou tard, il arrive des mauvaises choses. Mais pas forcément à celui qui emprunte !

En ce moment, le dollar en est à son niveau le plus bas en 15 mois. Les spéculateurs empruntent des dollars. Mais peu importe ce qu’ils en font. Tout remonte face au dollar.

Mais c’est pour ça que notre drapeau d’alerte au krach flotte au vent.

M. le Marché n’aime pas quand des crétins gagnent de l’argent.

Nous ne serions pas surpris de voir ces carry trade mal tourner, très mal tourner. Brusquement, les actions…les obligations…les marchés émergents…les matières premières…et même l’or…pourraient chuter face au dollar. Prenez garde !

[Attention : il ne vous reste que quelques heures pour réserver GRATUITEMENT votre place à la Journée d’initiation aux CFD — événement exclusif qui aura lieu demain à Paris ! Je vous rappelle qu’à cette occasion, vous aurez le rare privilège de rencontrer et de poser vos questions à une légende vivante du trading : John Bollinger — le créateur des bandes du même nom ! Et ce n’est pas tout : vous serez également entouré de traders mondialement reconnus : Romain Delacretaz… Rémy Estran ou encore Emilio Tomasini — qui vous dévoileront tous leurs secrets pour accumuler des gains spectaculaires avec les CFD… Pour assister à cet événement gratuitement, n’attendez pas une minute de plus : il suffit de réserver votre place en ligne maintenant…]

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile