▪ Puisque les autorités américaines ne peuvent pas sortir de la dette par la croissance… elles devront passer par l’inflation.
Le problème, toutefois… c’est que les banques centrales n’ont pas un contrôle très au point sur l’inflation. Elles peuvent contrôler la quantité d’argent figurant dans la base monétaire de la Fed. Mais elles ne contrôlent pas vraiment ce qui se produit ensuite. Pendant longtemps, les prix ne réagissent pas nécessairement… parce que, durant une dépression, la vélocité de la devise ralentit jusqu’à se traîner littéralement.
Les banques ne prêtent pas ; l’argent ne circule pas… et il ne vient pas nourrir les prix à la consommation. Puis les gens réalisent soudain que leurs dollars perdent de la valeur… et ils sont tout à coup très pressés de s’en débarrasser. La vélocité augmente — rapidement. C’est comme si on avait mis l’argent liquide dans un accélérateur de particules. Au lieu d’inflation à 6%, l’IPC passe à 12%… ou 100%.
▪ L’autre problème se trouve sur le marché obligataire. Les Etats-Unis vont devoir emprunter 1 600 milliards de dollars supplémentaires cette année. Ils devront ensuite continuer à emprunter plus de 1 000 milliards annuels pendant des années. Il n’y a pas de surplus — jamais — dans quelque prévision budgétaire plausible que ce soit.
Que feront les investisseurs obligataires de tout ça ? Que se passera-t-il s’ils voient l’inflation augmenter ? Et s’ils ne veulent plus prêter ? Et si les rendements du bon du Trésor US à 10 ans (qui grimpent lorsque les prix obligataires baissent) passent à 5%, voire plus de 15%, comme ils l’ont fait au début des années 80 ?
Alors, au lieu d’une dépression déflationniste, on verra une dépression inflationniste. Comment se déroulera-t-elle ? C’est au-delà du champ d’investigation de notre Chronique du jour. En plus nous n’en savons rien. Mais une chose est presque certaine — l’or grimpera.
L’or, c’est ce que les gens achètent lorsqu’ils craignent un effondrement du système monétaire. A mesure que le jour du jugement se rapproche, l’or verra son statut changer : de moyen de stocker de la richesse, il passera à celui de couverture contre l’inflation et/ou une crise monétaire… puis à celui de position spéculative.
On trouve actuellement aux Etats-Unis des publicités pour des entreprises offrant de racheter votre or contre des dollars papier. Le public n’a toujours pas la moindre idée de ce qui se passe ; si les gens savaient ce qui nous guette, ils voudraient garder jusqu’à la dernière pièce d’or qu’ils possèdent.
On pourrait voir à l’avenir des publicités avec un message parfaitement opposé. Les entreprises voudront vous vendre de l’or — à des prix bien plus élevés qu’aujourd’hui. Les chauffeurs de taxi vous donneront des tuyaux sur la meilleure minière junior du moment… et votre coiffeur vous dira en confidence quelle pièce d’or est sa préférée.
Lorsque cela se produira, nous devrons nous rappeler de vendre. Mais c’est encore loin…
[NDLR : C’est encore loin… et vous avez encore le temps de vous positionner pour profiter de la hausse — n’attendez pas pour agir !]