La Chronique Agora

Les zombies prennent le dessus !

▪ La tendance la plus importante, aujourd’hui, est le passage des ressources du secteur privé vers le secteur public.

Durant les années de bulle, le secteur privé a commis une grosse, grosse erreur — en endossant bien trop de dettes.

A présent, il corrige ses erreurs… à contrecoeur, dans la douleur, en traînant des pieds et tandis que le gouvernement interfère. Au lieu de laisser les morts reposer en paix, les autorités leur injectent de l’adrénaline dans les veines… les transformant en zombies.

C’est un travail coûteux… alors le gouvernement commet aujourd’hui la même erreur que celle commise par le secteur privé il y a quelques années de ça. Il prétend que des dépenses nourries de dettes sont comme de la croissance. Ce n’est pas le cas.

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LA DEUXIEME GRANDE DEPRESSION
Une catastrophe économique est en train de se dérouler : elle va réduire à néant l’épargne de millions de Français…

… alors que d’autres doubleront leur patrimoine dans le même temps.

Nos spécialistes avaient vu venir la catastrophe des subprime… la hausse spectaculaire de l’or… l’effondrement du système bancaire et financier. A présent, ils vous révèlent comment sortir gagnant d’une crise telle que nous n’en avions pas connue depuis les années 20 : continuez votre lecture pour tout savoir…

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La "croissance" des autorités est encore plus pernicieuse et factice que la croissance de l’ère de bulle dans le secteur privé. Au moins les gens voulaient-ils vraiment des maisons… simplement, ils ne pouvaient pas se permettre de les payer.

Aujourd’hui, les dettes, le passif, les dépenses — tout cela passe entre les mains du gouvernement… et aspire la vie du secteur privé. Prenons les biens durables aux Etats-Unis : seuls 4,4% d’entre eux en moyenne étaient achetés par le Pentagone au cours des 17 dernières années. Mais depuis le début de la crise financière, les dépenses durables de l’industrie privée ont diminué… tandis que les dépenses du Pentagone ont grimpé. Les chiffres les plus récents montrent que 8% des commandes durables sont désormais le fait de l’armée US.

Une reprise ? N’y comptez pas. Les dépenses gouvernementales donnent l’apparence d’une reprise. Les chiffres peuvent montrer une augmentation des biens durables vendus, mais les chars et les voitures blindées ne mènent pas à une véritable croissance. Ils génèrent une croissance zombie à la mode soviétique… faite par et pour le gouvernement. Le reste de l’économie diminue.

▪ Tout le monde dit que l’euro tombe en pièces… que l’Europe elle-même ne peut survivre en tant qu’unité politique.

L’Europe semble manquer des choses mêmes qui font un système politique vigoureux. Elle n’a pas de langage commun, par exemple (on trouve plus de 200 langues et dialectes différents en Europe). Elle n’a pas de culture commune… de religion commune… ou de racines communes.

Les Grecs sont descendus dans les rues. Ils sont contrariés parce que leur gouvernement essaie de réduire les "services". Ce ne sont pas les services qui manquent à quiconque. C’est l’argent. Les émeutiers sont en grande partie des gens qui vivent, d’une manière ou d’une autre, aux dépens des autres… grâce au gouvernement. Ils travaillent pour le gouvernement… ou reçoivent des subventions.

Le malheureux gouvernement grec est coincé. Comme dans quasiment toutes les autres démocraties, les politiciens ont acheté des votes en donnant de l’argent et des emplois. Ce qui mène à une guerre d’enchères… dans laquelle les partis politiques luttent pour s’attirer la faveur des électeurs en offrant de plus en plus de "services". L’un donne du pain. L’autre préfère des jeux. Qu’il s’agisse de bons alimentaires ou de guerres étrangères… le prix est élevé. Et en fin de compte, les enchères dépassent la capacité de l’économie à les financer.

La Grèce en est arrivée à ce point. Il en va de même pour la moitié des Etats-Unis. Ils sont à cours d’argent. C’est "le Jugement Dernier" en Illinois, titre un journal. C’est "l’état d’urgence" dans le New Jersey.

Les prêteurs ne veulent pas leur donner plus d’argent. Sagement, ils s’inquiètent de ne pas être remboursés. Les prêteurs exigent donc des taux d’intérêt plus élevés pour couvrir cette augmentation des risques… ce qui met le budget grec encore plus dans le rouge.

Les Grecs pensent que les Allemands devraient leur venir en aide. Pourquoi ? Parce que, dans un certain sens, ce sont les Allemands qui les ont mis dans ce pétrin. Personne n’aurait prêté autant d’argent aux Grecs sans l’euro fort soutenu par les Teutons… et la promesse implicite que si les Grecs avaient des problèmes… comme tout le monde savait que ce serait le cas… le reste de l’Europe leur viendrait en aide.

Et que croyez-vous qu’il arriva ? Les Grecs ont eu des problèmes. Et les Allemands ne veulent pas leur venir en aide. Ils ont épargné. Ils ont mieux géré leur propre économie. Ils font partie des rares pays d’Europe qui vivent — tout juste — selon les termes du traité qu’ils ont tous signé, dans lequel ils acceptaient de maintenir les déficits sous les 3% du PIB. Le déficit allemand est légèrement supérieur à 3%. Les Grecs en sont loin — avec un déficit de 12,7%.

Aux Etats-Unis, la situation est un peu différente. L’économie et la population sont plus homogènes. Et une bien plus grande partie de l’argent est entre les mains du gouvernement central. Les Allemands ne voient pas pourquoi leur épargne devrait être utilisée pour renflouer les Grecs. Ils ont leur économie. Les Grecs ont la leur. Aux Etats-Unis, même s’il y a des différences régionales, on trouve une seule économie… et un gouvernement qui la ruine pour tout le monde.

Les Etats-Unis s’en sortent-ils mieux ? La planification à grande échelle rend-elle le dollar US ou l’économie US plus forts ?

En réalité, la souplesse de l’expérience européenne est une force, non une faiblesse. Ce qui endommage une devise papier n’est pas un acte d’omission, c’est un acte de commission. Ce n’est pas le fait de ne pas fournir d’argent et de crédit qui tue la monnaie papier ; au contraire, c’est la volonté d’en fournir des quantités illimitées. Jusqu’à présent, c’est ce qu’ont choisi de faire les Américains. Les Européens — ou au moins les Allemands, non.

Nous allons donc parier sur l’euro à long terme… Tant l’euro que le dollar sont des devises "élastiques". Ils ont tous deux été étirés jusqu’à la déformation. Mais on trouve plus de gens tirant sur le dollar que sur l’euro.

A court terme, tout peut arriver. Le dollar a probablement plus de raisons de grimper que de baisser. Mais à long terme, nous misons sur l’euro.

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