La Chronique Agora

Les politiques vont devenir encore plus folles

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Lorsque les politiques des partis « traditionnels » échouent, on a recours à des solutions toujours plus insensées… et les Etats-Unis en sont la parfaite illustration.

Un nouveau danger est apparu au Congrès américain ce mois-ci : Alexandria Ocasio-Cortez, nouvelle représentante du 14ème district new-yorkais.

A 29 ans, c’est la plus jeune femme jamais élue au Congrès ; elle sera sans doute encore là pendant des décennies.

Il y a 18 mois, elle était serveuse. Ensuite, quand bien même son concurrent a dépensé 15 fois plus d’argent qu’elle, elle a gagné la course à la Chambre des Représentants.

Mme Ocasio-Cortez a l’air tout à fait bien. Nous l’apprécierions probablement, si nous la rencontrions. Mais elle est clairement un danger pour elle-même, pour ses électeurs et pour le pays.

Taxez les riches résoudra tous les problèmes

Quand les politiques financières insensées des grands partis se plantent, les gens cherchent des boucs-émissaires et des solutions à la marge.

Aux Etats-Unis, ils ont tourné leur regard las vers Mme Ocasio-Cortez. Pur produit des Lumières portoricaines, elle pense qu’il n’existe aucun problème qui ne puisse pas être résolu par un programme gouvernemental.

Problèmes de santé ? Elle propose Medicare pour Tous.

Besoin de travail ? Elle offre une Garantie d’Emploi.

Faire des études ? Bienvenue à l’Université Gratuite.

Inquiet quant au changement climatique ? Que diriez-vous d’un programme d' »infrastructures vertes » à grande échelle ?

Attendez une minute… vous vous demandez probablement comment les Etats-Unis — ou tout autre pays — peuvent se permettre tout cela.

Eh bien, dans quelques mois, nous ne nous inquiéterons plus de tels problèmes ; pas avec une économie en plein effondrement.

Qui plus est, la nouvelle venue au Congrès a une solution : taxez les riches ! Serrez-leur le kiki jusqu’à ce qu’ils braillent !

Oui, c’est un « New Deal vert », selon elle — et l’une de ses pierres angulaires est l’idée de faire passer les impôts sur les super-riches à 70%.

Cela ne s’appliquerait qu’aux personnes qui gagnent plus de 10 M$ par an, si bien que la majorité de la population serait pour.

Cependant, les observateurs plus sérieux écartent une telle idée. Ça ne passera jamais », disent-ils. « C’est insensé… c’est absurde… ça nuira à l’économie »…

Mais les plans insensés qui nuisent à l’économie ont la fâcheuse habitude de devenir des lois pleines et entières.

Lorsque les lois existantes causent faillite et chaos, les gens en cherchent qui soient encore plus insensées et absurdes.

C’est ainsi que le premier New Deal a été mis en place. Les élections de 1932 se sont déroulées dans un climat de panique et de désespoir ; les gens étaient prêts pour un changement. Franklin D. Roosevelt offrait de rebattre les cartes. Une fois en poste, il sortit quelques atouts de sa manche et mit en place une série de programmes coûteux.

Nous sommes d’avis que la prochaine crise sera elle aussi sévère et longue. Les actions connaîtront une chute considérable. L’économie entrera en récession.

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L’équipe Trump fera tout ce qu’elle peut pour résoudre le problème (c’est-à-dire qu’elle dépensera mucho argent qu’elle n’a pas). La Fed mettra les taux en territoire négatif et achètera des actions en plus d’obligations.

Mais lorsqu’arriveront les élections de 2020, les Etats-Unis seront enlisés dans la stagflation — avec des prix en hausse (causés par des dépenses fédérales galopantes) et une croissance faible (causée par la gigantesque accumulation de dettes suite aux précédents renflouages et programmes de relance).

Trump, « son économie », « son marché boursier » et « son désastre » annoncé

En 2020, les gens commenceront à se lasser. Donald Trump affirme que c’est « son économie » et « son marché boursier » ; c’est donc lui et ses collègues républicains que l’on accusera lorsque « son désastre » refusera de disparaître.

Les riches — qui ont tant gagné grâce à ce système insensé d’argent factice — seront eux aussi tenus responsables.

Les économistes souligneront que faire passer le taux d’imposition des riches à 70% se révélera contre-productif, produisant moins de revenus et non plus.

Les masses n’en auront cure : elles voudront punir les riches, pas uniquement les exploiter.

Personne n’aura le temps de lire notre explication de ce qui a mal tourné… comment la Fed a mal géré l’économie… pourquoi le système d’argent factice était condamné à échouer… et pourquoi une expansion fondée sur le crédit bidon ne pouvait que se transformer en effondrement monétaire/économique.

Non… les gens voudront plutôt des solutions simples. Mme Ocasio-Cortez et ses collègues seront là pour leur en donner. Frais de scolarité gratuits ! Frais de santé gratuits ! Un travail pour tous !

Ses programmes peuvent paraître boiteux et azimutés aujourd’hui, mais ils auront un succès fou — prédisons-nous — à l’avenir. Une fois les républicains discrédités par le désastre financier, les démocrates radicaux seront élus dans tout le pays.

Les intellectuels expliqueront alors pourquoi leurs programmes « sont raisonnables ». En fait, ils sont déjà à la tâche.

Paul Krugman, Prix Nobel d’économie, dit que « loin de montrer sa folie, [la proposition fiscale de Mme Ocasio-Cortez] est en ligne avec des recherches économiques sérieuses ».

Les économistes people Peter Diamond et Emmanuel Saez affirment que le taux « optimal » est plus proche des 73%, tandis que Christina et David Romer le mettent à 84% !

De plus… cela « aidera à soulager les inégalités ». Cela « contribuera à relancer l’économie ». Cela « aidera à éviter les tensions sociales ».

Oui, cher lecteur, aussi cinglé et maladroites que soient les politiques fédérales américaines aujourd’hui… elles pourraient devenir pires encore !

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