Polluant, nos pensées, il y a l’instinct qui a rendu la Coupe du monde, les Croisades, le Mur et la Première Guerre mondiale si populaires : eux contre nous.
Nous y voilà… demain est déjà aujourd’hui.
Nous n’allons pas couper les cheveux en quatre. Comment se fait-il que les gens se soucient des fées… de la Coupe du Monde… du Brexit… et de tomber amoureux ?
Gardez cette question en tête — et regardons d’abord le monde de la finance.
Le marché du travail est très bizarre
L’actualité de la semaine, c’est l’état de l’emploi aux Etats-Unis : les chiffres du mois derniers étaient spectaculaires.
Il y a toutefois une chose curieuse sur le marché du travail US : les Etats-Unis créent mucho emplois alors qu’ils sont censés être déjà « au-delà du plein emploi ».
Comment est-ce possible ? Comment se fait-il que tous ces gens n’ont pas encore de travail ?
Les statistiques dont on claironne actuellement qu’elles sont la preuve d’une économie triomphante sont en fait constituées de deux tiers des sottises et d’un tiers de tromperie.
Ce qui se passe réellement, selon nous, est que le « plein emploi » a été atteint en faisant tout simplement « disparaître » 16 millions de personnes de la liste des demandeurs d’emploi ces 10 dernières années.
Elles n’étaient plus comptées dans la population active parce qu’elles n’avaient pas pu trouver d’emploi !
Elles reviennent désormais petit à petit… en majeure partie pour occuper des emplois ponctuels à bas salaire. C’est généralement ce qui se produit à la fin d’une expansion.
Le chômage atteint son nadir alors même que l’expansion atteint son zénith. Ensuite, les planètes tournent… l’économie se contracte… et le chômage augmente.
Déjà, la hausse des stocks automobiles et le ralentissement des ventes immobilières suggèrent que l’expansion touche peut-être à sa fin. C’est presque la plus longue reprise jamais enregistrée ; une récession ne peut être loin.
Hardware humain
Mais laissons cela — seul le temps pourra nous en dire plus — et revenons-en à des questions plus fondamentales.
Le hardware que nous ne connaissons sous le nom « humain » — les os, la chair — a apparemment été développé durant des millions d’années d’adaptation, de mutation… et peut-être d’intervention divine.
Nous ne savons pas exactement comment ou pourquoi cela a fonctionné ainsi… mais cela a fini par donner l’épave que nous connaissons sous le nom d' »être humain ».
Vous êtes tout à fait en droit de combler les lacunes de la science en disant : « Dieu a créé l’Homme ». Peut-être l’a-t-Il fait. Dans ce cas, vous pouvez Le blâmer ou Le louer. Mais le processus par lequel Il nous a créés semble remarquablement empoté.
C’est-à-dire que tout cela ressemble beaucoup à la production de quelqu’un qui aurait bataillé et gaffé… qui aurait accumulé les essais et les erreurs — le même processus que ce que nous voyons dans le reste de la nature.
De Lucy à toutes sortes de bipèdes primitifs… du singe à l’homme… avec abondance d’impasses, de faux départs et de tortues ninja en chemin — le processus peut être décrit comme une « évolution », même sans savoir pourquoi il a pris la direction qu’il a prise.
[Inutile d’écrire à votre correspondant pour lui dire que vous savez comment tout cela fonctionne. Il ne vous croira pas.]
Le point plus intéressant et controversé est le suivant : le logiciel humain, lui, a été créé plus ou moins de la même manière.
Pourquoi pensons-nous ce que nous pensons ? Pourquoi sourions-nous ? Pourquoi nous serrons-nous la main, pourquoi disons-nous s’il vous plaît et merci ?
Là encore, le sujet est entouré d’océans d’ignorance. Depuis notre petit morceau de terre ferme, toutefois… le processus qui nous a donné nos pensées, notre instinct et nos émotions ressemble bien plus à de l’évolution qu’à autre chose.
Programmés pour l’amour
En d’autres termes, lorsque nous tombons amoureux, nous ne le faisons pas parce que nous pensons que ce serait une bonne idée. Nous ne le faisons pas parce que nous voulons gagner quelque concours de « cour amoureuse ».
Nous ne le faisons pas parce que quelqu’un nous dit de le faire, ou parce que nous gagnerons plus d’argent. Nous le faisons plutôt parce que nous sommes programmés pour cela.
Nous n’avons pas réfléchi jusqu’à tomber amoureux, tout comme nous n’avons pas réfléchi à avoir cinq doigts au lieu de sept, ou à vouloir manger du foie gras plutôt que des abats crus.
C’est pourtant le cas.
Vous vous demandez ce que tout ça a à voir avec le monde de l’argent ? Patience. Nous vous avions prévenu… ce ne sera pas facile.
Hier et aujourd’hui, nous voyons que nos émotions et instincts les plus puissants fonctionnent de manière qui n’a pas grand-chose à voir avec ce que nous pensons. Ou, pour dire les choses autrement, nous pensons ce que nos instincts et émotions nous poussent à penser.
Nous pensons qu’elle est jolie. Nous pensons qu’elle est intelligente. Nous pensons qu’elle est sexy.
Mais pourquoi nous donnons-nous la peine de penser toutes ces choses ? « L’esprit est toujours la dupe du cœur », écrivait François de La Rochefoucauld.
Vos pensées sont mises à l’oeuvre selon ce que dictent votre instinct et vos émotions — votre coeur –, et non l’inverse. Et, à ce stade, cher lecteur, vous pouvez écarter un des plus grands philosophe de tous les temps. Ce n’est pas « je pense donc je suis ». Vous existez donc vous pensez.
Eux contre nous et les gentils contre les méchants
Ce que vous pensez, c’est ce que votre logiciel vous dit de penser. Evidemment, il y a de la place pour des pensées créatives — pour trouver des idées qui semblent contraires à vos instincts de base et à votre bien-être.
Parfois, vous êtes confronté à des choix que votre cerveau doit résoudre, plus ou moins, tout seul.
Vous pouvez penser que tomber amoureux n’est pas une si bonne idée. Vous pouvez décider de ne pas vous marier et de ne pas avoir d’enfants.
Vous pourriez même en venir à croire que vous pouvez sauter d’une falaise, agiter les bras et voler. Vous pensez… donc, vous volez !
Vous ne vous rendez pas service avec ce genre de fantaisies… mais vous aidez la race humaine. Vous éliminez votre ADN du bassin génétique ! Ce logiciel, en d’autres termes, va être retiré de la vente. Non qu’il soit bon ou mauvais ; simplement, il ne fonctionne pas.
La population actuelle est le produit de gens dont les parents sont probablement tombés amoureux, voulaient avoir des enfants et n’ont pas sauté d’une falaise. Leur logiciel — l’instinct, les émotions, les conventions sociales, les traditions — est donc aussi le nôtre.
Et parmi notre programmation la plus puissante, la plus atavique et la plus désastreuse, il y a l’instinct qui a rendu la Coupe du monde, les Croisades, le Mur et la Première Guerre mondiale si populaires : eux contre nous.
Ce « eux contre nous » varie selon les modes et les humeurs. Chrétiens contre juifs, protestants contre catholiques, blancs contre noirs, gauche contre droite, et ainsi de suite.
De plus en plus tendance actuellement : riches contre pauvres.