La Chronique Agora

Les années de boom sont terminées

** "Les années de boom sont terminées…"

* C’est le porte-parole du conseil touristique de Vienne qui a prononcé cette phrase… Le nombre de touristes américains visitant la ville a diminué de 20%. Mais la phrase aurait pu être dite par n’importe qui ou presque.

* Le boom de la construction est terminé depuis près de deux ans…

* Le boom du secteur financier s’est achevé il y a 12 mois environ…

* Le boom du secteur aéronautique est mort quand le pétrole a dépassé les 100 $…

* Le boom des matières premières a pris fin lorsque le pétrole est passé sous les 100 $…

* Le boom des ventes au détail semble s’être arrêté plus récemment. Ce sera le premier trimestre depuis de nombreuses années où les dépenses de consommation américaines ont décliné.

* Le boom des emprunts à la consommation semble avoir lui aussi pris fin…

* Oui, cher lecteur, ce qui DOIT arriver finit par arriver. Et en général, cela se produit lorsqu’on ne l’attend pas… ou d’une manière surprenante. La grande surprise, dans le cas présent, a été la violence de la correction lorsqu’elle a finalement commencé.

* "Le Jour du Jugement", titrait le Telegraph.

* Nous devrions être heureux. Non seulement les médias grand public abondent dans notre sens, mais les deux côtés de notre Transaction de la Décennie marchent. Les actions chutent, tandis que l’or grimpe.

* Mais en fait de bonheur et de satisfaction, nous ne ressentons que de l’angoisse. C’est très bien d’avoir quelques kruggerands et louis d’or empilés quelque part… mais on ne peut jamais en avoir assez pour éclaircir un monde qui s’obscurcit. En tant qu’assurance contre une catastrophe financière, l’or fonctionne toujours — peut-être mieux que quoi que ce soit d’autre. Mais qui voudrait voir sa maison brûler pour avoir l’argent de l’assurance ?

** Devinez combien les Américains ont perdu, à ce jour, à cause du déclin boursier ? Près de 5 000 milliards de dollars. Les actions ont chuté de 33% environ par rapport à leur sommet de 2007 — provoquant une destruction de richesse d’une ampleur sans précédent.

* Ajoutez à cela les pertes sur le marché de l’immobilier US, et vous ne pourrez vous empêcher de vous demander… comment les gens tiennent-ils le coup ? Le Wall Street Journal rapporte qu’un propriétaire américain sur six est "sous l’eau" — avec plus de prêts à rembourser que d’immobilier en son nom.

* "Environ 75,5 millions de ménages US sont propriétaires de la maison dans laquelle ils vivent. Après un ralentissement de l’immobilier qui a fait baisser les prix de 30% dans certaines régions, environ 12 millions de ménages, ou 16%, doivent plus que la valeur de leurs maisons, selon Economy.com, un site de Moody’s".

* Et les prix des maisons continuent de baisser. Oui, c’est aussi quelque chose qui DOIT arriver — les prix des maisons doivent revenir au point où les gens peuvent les acheter. La maison moyenne doit être abordable pour le propriétaire moyen. Et dans la mesure où les revenus n’ont pas grimpé ces huit dernières années, nous pouvons supposer que les prix des maisons n’auraient pas dû grimper non plus.

* Nous nous posons donc la question… de combien les prix des maisons doivent-ils encore chuter avant de retrouver leurs niveaux d’il y a huit ans… ou simplement un niveau proportionnel au revenu des acheteurs ? La réponse… selon les chiffres que nous avons vus… est 20% environ. Cela suggère que nous ne sommes qu’à la moitié du déclin immobilier actuel. Cela suggère également que lorsque ce sera terminé, un propriétaire sur trois pourrait avoir de sérieux ennuis. Il ne sera peut-être pas complètement sous l’eau… mais il y sera jusqu’au cou.

* Et ensuite, les choses empirent. Car en ce moment, quasiment tous les entrepreneurs des Etats-Unis (et d’ailleurs) se réveillent le matin en pensant aux moyens de réduire leurs coûts. Leurs ventes baissent. Quel autre choix a le chef d’entreprise moyen ? Il doit réduire sa main d’oeuvre. Il commence donc une liste : quels employés sont essentiels à son activité… et lesquels ne le sont pas. Les heures supplémentaires sont réduites. On diminue le nombre de travailleurs à temps partiel. On se sépare d’employés à temps complet. On sait que la préposée au courrier est une perte d’argent, mais elle est jolie à regarder. Quant à celui qui gère le département publicité, c’est un crétin, mais on ne va pas s’arrêter de faire de la pub, si ? Et ce chauffeur… on dirait qu’il disparaît la moitié de la journée ; il n’est jamais là où il est censé être… oui, il faut le renvoyer sur le champ…

* C’est alors que le monde s’assombrit encore.

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