La Chronique Agora

Le retour des points d'interrogation

** Les points d’interrogation sont de retour. Comme par exemple : "ça fait combien en zlotys polonais ?"

* Le problème, avec le monde financier, c’est que rien n’y est immobile. Nous lisons dans les journaux que les prix des maisons baissent au Royaume-Uni — pour le second mois consécutif. Durant la bulle du logement, l’immobilier britannique a grimpé plus encore qu’aux Etats-Unis ; il a probablement encore beaucoup de chemin à parcourir à la baisse.

* Mais que voyons-nous… mesuré en or, l’immobilier britannique baisse depuis trois ans !

* Voyons… si on mesure l’immobilier américain en or, la maison moyenne coûtait sans doute à peu près 650 onces en 1997. Aujourd’hui, cette même maison ne coûte plus que 500 onces environ.

* En euros, la maison américaine moyenne coûtait environ 250 000 euros en 1998. A présent, même après avoir doublé en termes de dollars, elle ne coûte que 275 000 euros. Une fois déduits les frais d’entretien et les taxes, le propriétaire a perdu du terrain.

* Mais pourquoi se soucier de ce qu’une maison US vaut en euros ou en or ?

** "Wall Street et le dollar prennent une nouvelle raclée", titrait le Times of London vendredi.

* Notre collègue Steve Sjuggerud nous a transmis un graphique montrant que les déclins de l’immobilier et les marchés baissiers en Bourse allaient toujours de pair. "Ce n’est qu’une question de temps", déclare Steve.

* Gardez cela en tête, cher lecteur. Et ne vous inquiétez pas. A la Chronique Agora, nous clarifierons les choses. Après une très longue période durant laquelle les choses ont semblé extrêmement certaines…

* … où tout le monde savait que "les States" avaient l’économie la plus dynamique, la plus profitable et la plus sûre au monde… où les prix de l’immobilier grimpaient clairement… où il y avait de toute évidence un marché haussier des actions…

* … soudain, les points d’interrogation sont de retour :

* … qu’est-ce qu’un credit crunch ?

* … Bernanke est-il en train de lutter contre l’inflation… ou contre la déflation ?

* … les actions grimpent-elles ? Et le dollar ? L’or atteint-il un nouveau sommet ?

* … et que valent les choses… lorsque TOUT flotte sur une mer bouillonnante de taux de change en évolution constante ?

* Détendez-vous. Il est impossible de répondre à la majeure partie de ces questions… alors ne vous faites pas de souci à leur sujet. Au lieu de cela, regardons ce qui ne flotte pas. Revenons-en aux vérités éternelles… à l’Etoile du Nord des investisseurs.

* Il y a des choses sur lesquelles on peut toujours compter. Les actions baissent toujours. La devise papier perd toujours sa valeur. Les gouvernements mentent toujours.

* Regardons le dollar, par exemple.

* Il y a quelques années de ça, nous avons osé parier que le billet vert atteindrait 1,50 $ pour un euro. A l’époque, tout le monde pensait que le dollar baisserait. Même Warren Buffett, qui n’aime pas la spéculation sous quelque forme que ce soit, pariait contre le dollar.

* Ca semblait trop facile. Trop évident. Les marchés ne fonctionnent pas ainsi, en général. Les gens obtiennent rarement ce qu’ils attendent, parce que ce qu’ils attendent est déjà inscrit dans les prix du moment. Au lieu de cela, les marchés nous surprennent généralement.

* Comment le dollar nous surprendrait-il, nous sommes nous demandé.

* Soit il ne chuterait pas… soit il chuterait bien plus que les gens le prévoyaient. Nous avons opté pour la seconde solution. Et c’est bien ce qui est en train de se produire. Le pétrole est déjà en train de se familiariser avec les 100 $. L’or est sur le point de franchir son niveau le plus élevé de l’histoire — à 850 $. Et l’euro s’échange à plus de 1,47 $.

* Peut-on compter sur le dollar pour perdre encore plus de valeur ? Oui, tout à fait. Le dollar, c’est la reconnaissance de dette des Etats-Unis… une nation plus profondément endettée que tout autre pays au monde, dans toute l’histoire de l’humanité. Baisser sera un jeu d’enfant, pour lui… Les banques centrales du reste du monde se tournent déjà vers d’autres devises pour remplir leurs coffres. Les top models demandent à être payés en euros. Les investisseurs s’intéressent à l’or.

* Mais quand… et comment… et contre quoi, exactement, le dollar va-t-il chuter ? Oh, cher lecteur, là, vous en demandez trop !

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