La Chronique Agora

Le problème de l'eau est toujours d'actualité

** Deux jours avant Noël, un conduit principal d’alimentation en eau d’1,5 mètre de diamètre a explosé sur River Road, près de l’endroit où j’habite, le matin à l’heure de pointe. L’eau jaillissait à un rythme de 570 000 litres à la minute, et a, pendant un certain temps, transformé River Road en une véritable rivière. Les témoins de l’incident ont dit que l’eau avait jaillit comme une bombe explose. La force de l’eau — qui circule à  une vitesse de 20 à 25 kilomètres/heure — a poussé les voitures comme de simples débris.

– Cet incident tombe à pic puisque j’écris précisément sur les dangers de ces choses depuis près de trois ans. Cela me donne donc une excuse parfaite pour revenir sur l’un de mes thèmes d’investissement favoris : l’eau.

– Au niveau mondial, la demande en nouvelles installations d’alimentation en eau est très importante. Il y a, par exemple, un énorme mouvement d’urbanisation sur notre planète. Voyez plutôt : la population moyenne des 100 plus grandes villes du monde en 1900 était de 700 000 habitants. Aujourd’hui, la moyenne pour une ville est de six millions d’habitants. Au cours des 30 dernières années, la population urbaine mondiale est passée de 1,6 milliard à 3,3 milliards. Ce qui entraîne une utilisation excessive des équipements d’alimentation en eau existants.

– L’industrialisation demande aussi beaucoup d’eau. Il faut de grandes quantités d’eau pour fabriquer de la nourriture — pas moins de 2 394 litres d’eau pour faire un hamburger. La fabrication des produits de consommation de base demande elle aussi beaucoup d’eau — il faut 11 020 litres pour fabriquer un jean.

– Les usines de semi-conducteurs sont de grandes consommatrices d’eau. Les générateurs d’énergie utilisent également l’eau pour le refroidissement. Les usines l’utilisent pour découper, nettoyer, etc. Nous exploitons beaucoup nos ressources en eau. L’industrie du service d’alimentation en eau représente à elle seule 385 milliards de dollars — et ne fait que grossir. "Il y a une explosion dans la construction de nouvelles infrastructures", déclare Antoine Frérot, PDG de Veolia. "Les infrastructures sont également plus complexes et plus techniques qu’auparavant". Les équipements liés à l’eau représentent eux aussi un secteur de 64 milliards de dollars. Et c’est aussi un domaine qui s’étend.

– L’énergie et l’eau sont également liées d’une façon donc les gens n’ont pas forcément conscience. Il faut beaucoup d’eau pour produire de l’énergie.

– Puisque le pétrole facile a disparu et que nous devons creuser plus profond dans le sol, notre demande en eau augmente. "La recherche intensive de pétrole", rapporte le Financial Times, "nécessite énormément d’eau". Les énergies alternatives ne s’en tirent pas mieux. Les biocarburants consomment bien évidemment de l’eau, tout comme l’énergie solaire et éolienne. C’est seulement moins évident (d’énormes quantités d’eau sont utilisées pour la fabrication des équipements).

** Mais ce n’est qu’un aspect de la terrible crise de l’eau. L’autre aspect, c’est le problème de l’approvisionnement. Je n’ai pas le temps de m’étendre là-dessus aujourd’hui. Il suffit de dire que dans l’ouest américain, la Chine et l’Inde, et beaucoup d’autres parties du monde, acheminer l’eau jusqu’aux populations est un problème constant. Selon l’ONU, plus d’un million de personnes n’a pas accès à l’eau potable. Ce qui engendre de terribles effets sur la santé.

– "L’eau n’a jamais été aussi menacée dans l’histoire moderne", rapporte le Financial Times sans exagération. Un dossier spécial dans les pages saumon du Financial Times a été entièrement consacré à l’eau. Je suis reconnaissant à ce journal d’aborder ce sujet plus que toutes les autres publications à gros tirage que je lis.

– Pour les investisseurs, il y a encore plusieurs possibilités de tirer son épingle du jeu. Northwest Pipe est encore bon marché, à seulement 10 fois les bénéfices. PICO Holdings, qui contrôle les droits de captation d’eau dans l’ouest américain, est un autre placement intéressant. La valeur de l’actif net de PICO dépasse 60 $ par action selon mes estimations, le plus gros en droits de captation d’eau. Cette valeur est à plus du double du prix actuel de l’action, 26,28 $ !

– Sans la moindre dette et plus de 100 millions de dollars en liquidités excédentaires, PICO reste un achat sûr.

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