La Chronique Agora

Le nucléaire, une solution de long terme pour le secteur énergétique (3)

Par Jean-Claude Périvier (*)

Les Chinois travaillent sur leurs propres projets, les Sud-Africains aussi. Et, ce n’est évidemment pas surprenant, les Russes reviennent dans la course internationale après être restés longtemps sur leur territoire avec une industrie très morcelée. Restructurée vigoureusement il y a cinq ans, la nouvelle Rosatom s’est vue assigner de grandes ambitions tant sur le marché intérieur (26 centrales d’ici 2020) qu’à l’exportation.

La Russie veut être moins dépendante de son propre pétrole pour mieux exporter celui-ci afin de faire rentrer des devises, et doit donc accroître largement la part du nucléaire dans sa production d’électricité. Les Russes ont enfoncé un coin dans le dispositif franco-européen : ils créent majoritairement avec Siemens, qui se retire de sa filiale commune avec Areva construisant l’EPR, une joint venture pour aller plus vite.

Comme vous le voyez, au-delà de la qualité technique et du talent commercial, la composante géopolitique est toujours en toile de fond. Vendre une centrale à un pays, c’est disposer d’une tête de pont dans ce pays. Regardez l’effort des concurrents vis-à-vis des pays émergents, regardez les Russes qui ont repris aux Allemands la construction de la centrale iranienne.

Et puis les acteurs doivent disposer des moyens financiers adéquats, et ils sont énormes. Au-delà des nations-mères, des Etats comme des fonds souverains ou des fonds d’investissement sont mis à contribution, mais pas n’importe lesquels en fonction des données géopolitiques. La concurrence fait donc rage.

Quelle que soit la technologie utilisée pour votre réacteur nucléaire, vous n’échapperez pas au combustible basé sur une ressource naturelle rare, l’uranium. Et là aussi, la concurrence est exacerbée pour assurer l’approvisionnement en matières premières fissibles.

Un défi et des profits
Le nucléaire entre-t-il dans la gamme des secteurs auxquels s’intéresse ma lettre, Défis & Profits ? Est-ce qu’il s’agit de faire face à un grand défi ? Oui, il s’agit de l’énergie pour tous, de l’électricité propre, dans une optique durable. Il s’agit, si ce n’est de remplacer, de compenser largement le déclin des énergies fossiles, lesquelles fournissent encore 66% de l’électricité.

Est-ce du long terme ? Oui, construire une centrale de nouvelle génération et la mettre en service prend entre six et 12 ans. L’exploitation et la maintenance durent plusieurs décennies. Le démantèlement peut aussi durer plusieurs décennies. Rien qu’à l’heure actuelle, il y a 25 centrales en construction, il y en aura bien d’autres au rythme des ventes actuelles. Il faut bien prendre la relève du long déclin du pétrole et du gaz…

Est-ce profitable ? Sans aucun doute. La rudesse de la concurrence ne freine pas les ambitions commerciales, tant l’affaire est rentable. Oui, la filière nucléaire est hautement profitable : voyez les résultats d’EDF, même si le nucléaire n’y contribue que pour une partie.

Voyez la concurrence acharnée des grands intervenants. Voyez la volonté d’entrer plus avant dans cette filière de grands acteurs comme Alstom, Bouygues ou Total. Et les Russes qui veulent faire de leur société d’Etat Rosatom l’équivalent de Gazprom.

Les profits ont l’avantage de la récurrence : pour chaque réacteur vendu, les services associés comme la fourniture de combustible apportent des revenus à hautes marges sur une longue durée.
[NDLR : Jean-Claude Périvier a isolé pour vous les meilleures valeurs du nucléaire — pour profiter de ses recommandations, continuez votre lecture…]

Meilleures salutations,

Jean-Claude Périvier
Pour la Chronique Agora

(*) Parallèlement à sa carrière dans le conseil aux entreprises et l’intelligence économique, Jean-Claude Périvier s’intéresse à la Bourse et à l’investissement depuis 1986. Analyste de talent, il excelle à détecter et anticiper les tendances futures… pour en déduire les meilleures opportunités de gain dans sa toute nouvelle lettre d’information, Défis & Profits.

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