▪ Quand le krach du désendettement reprendra-t-il ?
Quand nous cesserons de nous en inquiéter.
Cet après-midi, nous avons réalisé qu’en notre for intérieur, nos sentiments avaient changé : nous avons cessé de nous inquiéter de la reprise du marché baissier.
Non que nous ayons cessé d’y penser. Nous y pensons tous les jours. Et nous sommes certain que ça arrivera. Mais nous avons cessé de nous en inquiéter. Quoi que nous pensions, nous sentons que d’une manière ou d’une autre, les choses s’arrangeront… nous nous en sortirons.
Penser et s’inquiéter sont deux choses très différentes.
Penser est purement superficiel. C’est l’inquiétude qui compte. Lorsqu’on s’inquiète d’une crise financière, on vend ses positions risquées et on se met à l’abri avec des liquidités. Lorsqu’on ne s’inquiète pas, on se contente de se laisser porter… On se dit qu’on changera de cap lorsque le danger deviendra plus imminent.
Mais n’oubliez pas :
C’est une Grande correction. Elle a commencé il y a trois ans presque exactement, lorsque New Century Financial — la deuxième plus grande société de prêts hypothécaires des Etats-Unis — a déposé le bilan. Elle continuera jusqu’à ce que les niveaux de dette du secteur privé aient atteint des niveaux plus raisonnables.
Combien de temps est-ce que ça prendra ? Peut-être cinq ans. Peut-être vingt.
En attendant, on ne peut pas espérer grand’chose de cette économie. Les entreprises ne vont pas embaucher. Les consommateurs ne vont pas acheter.
Est-ce tout ? Non, il y a bien plus. C’est pour ça qu’il s’agit d’une Grande correction et pas seulement d’une correction tout ce qu’il y a de plus ordinaire.
… Il y a la correction de la gigantesque expansion du crédit…
… il y a aussi la correction des marchés boursiers…
… la correction de la bulle de l’immobilier US…
… et la correction de l’économie mondiale et son système monétaire basé sur le dollar.
▪ Voici ce à quoi il faut s’attendre :
… Les actions américaines recommenceront à chuter…
… les saisies aux Etats-Unis, qui atteignent déjà le double de leur niveau normal, augmenteront…
… les faillites, qui sont à des sommets record, grimperont elles aussi…
… les obligations finiront par s’effondrer (mais se révéleront peut-être des investissements raisonnables pendant un peu plus longtemps… alors que le désendettement se poursuit)…
… le dollar pourrait lui aussi grimper lorsque le sentiment de crise reviendra ; à plus long terme, il sera dangereux d’en détenir…
… la Chine vivra une crise financière (potentiellement "Dubaï multiplié par 1 000", comme le dit Jim Chanos)…
… des états, des villes et des pays tout entiers déclareront faillite.
Ces choses ne vous semblent pas menaçantes ? A nous non plus. Mais c’est précisément ce qui les rend si dangereuses…
… Elles ont cessé de nous inquiéter.
▪ Nous sommes partis en montagne depuis hier, vérifier l’état de santé de notre bétail d’altitude. Nous écrirons quand nous pourrons !