La Chronique Agora

Le Brésil est accro à l'hydroélectricité… vous devriez l'imiter ! (1)

▪ Le Paraná est l’un des 27 Etats du Brésil, classé sixième avec ses 9,5 millions d’habitants répartis sur près de 200 000 kilomètres carrés. Il tire son nom du fleuve Paraná qui le traverse avant de pénétrer en Argentine. Il est limitrophe de l’Etat de São Paulo (au nord et au nord-est).

Construits sur le fleuve Paraná, à proximité des chutes d’Iguaçu, le barrage et la centrale hydroélectrique d’Itaipu, qui est la plus grande centrale hydroélectrique du Brésil, sont partagés entre le Brésil et le Paraguay. Et là, je suis impressionné… Le barrage hydroélectrique d’Itaipu est le deuxième plus grand au monde, derrière celui des Trois Gorges, en Chine. Le réservoir a une surface de 135 000 hectares (ha) pour un volume de 29 000 hectomètres cubes. Haut de 196 mètres et long de près de huit kilomètres, sa construction a commencé en 1974. Huit ans de travaux, pour un coût d’environ 12 milliards de dollars. Tenez-vous bien : il a fallu 12,3 millions de mètres cubes de béton, soit 15 fois la quantité utilisée pour le tunnel sous la manche…

_________________________

Développement de la Chine… mais aussi envol du Brésil, hausse des matières premières agricoles, nouvelles technologies…

MISEZ SUR LES GRANDES TENDANCES DE DEMAIN !

Grâce à des recommandations concrètes, simples et solides, vous pouvez vous positionner aujourd’hui sur les secteurs les plus prometteurs : n’attendez pas pour agir — alors que les économies occidentales s’enfoncent dans la crise, d’autres gisements de gains sont à portée d’investissement.

_________________________

L’énorme centrale, d’une production annuelle de plus de 100 milliards de kilowattheures (KWh), peut fournir en électricité 19% de la population brésilienne et 95% de la population du petit Paraguay. Il paraît que l’association américaine des ingénieurs civils a classé cette centrale comme l’une des sept merveilles du monde moderne ! Pourtant…

Pourtant, le 11 novembre 2009, 50 millions de Brésiliens ont été surpris dans les rues, les métros, les ascenseurs, les restaurants, ou chez eux, par une coupure géante d’électricité de trois heures. La panne a touché neuf Etats brésiliens dont les deux majeurs, ceux de São Paulo et de Rio. Plus d’électricité, plus d’Internet, plus de téléphone, les ascenseurs immobilisés, le métro aussi… dans de pareilles mégapoles, difficile à imaginer, n’est-ce pas ? Seuls brillaient les phares des voitures, et quelques immeubles dotés de groupes électrogènes.

Pourquoi cette panne ? Eh bien, c’est elle, cette super-centrale du barrage d’Itaipu dont la production s’est brusquement effondrée de 14 000 mégawatts (MW) — soit, en gros, la consommation d’une ville comme São Paulo. Par la suite, le président de la centrale d’Itaipu a indiqué que le barrage et l’usine n’étaient pas en cause, mais qu’une tempête tropicale avait mis hors service des lignes à haute tension. "Pour la première fois dans l’histoire d’Itaipu, l’électricité fournie par les dix-huit unités de production n’a plus été transportée", a-t-il déclaré. Il n’empêche : nous sommes devenus "accro-dépendants" de l’électricité, et notre dépendance est à la merci de la fragilité d’un maillon de la chaîne…

▪ L’électricité au service de la croissance
Eh oui, nous sommes habitués, chaque soir ou chaque matin, à appuyer sur un interrupteur quelconque pour allumer la lumière, la télé, déclencher le micro-ondes, la machine à laver, faire cuire un oeuf, baisser les stores… Allumer notre ordinateur, travailler, passer des ordres de Bourse… dehors, la nuit, les rues sont sûres, la circulation régulée grâce à l’électricité. Tous ces services électriques sont disponibles immédiatement. Quand il y a une panne de cet acheminement de l’énergie, une panne électrique… tout s’arrête. Nous nous retrouvons plongés dans le noir, inutiles, inadaptés et, pour quelques instants, notre monde s’arrête de fonctionner.

Si la disponibilité d’une source d’énergie n’est pas suffisante pour créer de la croissance, elle est évidemment nécessaire. Sans l’accès à une source d’énergie quelconque, impossible d’exploiter une usine ou un magasin, de faire fonctionner une exploitation agricole — de vivre, tout simplement.

Les Brésiliens ne sont pas les seuls à avoir fait une telle expérience, et il y a bien pire : les mines sud-africaines ont dû s’arrêter de tourner durant des jours faute d’électricité, le réseau étant devenu insuffisant. Plus récemment, des régions chinoises entières ont vu le courant coupé, immobilisant des usines qui ne pouvaient plus tenir leurs délais de livraison, nous rapporte l’Associated Press. Il s’agissait là de plaire aux dirigeants de Pékin qui se sont engagés à infléchir l’augmentation de la demande en énergie, de la pollution et de l’émission de gaz à effet de serre, que l’on suppose être à l’origine de changements climatiques.

L’accès à l’électricité est particulièrement crucial pour l’élévation du niveau de vie. Les pays développés en disposent depuis longtemps, mais songez à ce que cela représente pour les populations des pays émergents : éclairage, chauffage, climatisation, utilisation de tous les objets électroménagers, télécommunications, accès aux bases de connaissance, bref, l’électricité est l’outil de base indispensable au développement individuel et au bien-être.

Inversement, l’absence d’accès à l’énergie électrique pour les populations reste un indicateur flagrant de la pauvreté d’un pays, ce qui rend la situation de nombreuses nations de l’Afrique sub-saharienne particulièrement dramatique (587 millions d’habitants sans électricité !).

La production d’électricité est indispensable au développement économique. Et comme par hasard, plus il y a de progrès technique, plus il y a d’industrialisation, plus le confort augmente, et plus le besoin en électricité progresse ! La corrélation est certaine entre d’une part, l’élévation de la qualité de la vie et de richesse, et d’autre part, la production d’électricité. Pour cela, toute une chaîne d’équipements et de services doit être opérationnelle. Cela recouvre les métiers-clés du domaine de l’énergie : la production, le transport, la distribution. Mais ce n’est donc pas mon propos d’aujourd’hui.

Pas plus que d’approfondir les vertus ou les défauts de la centrale d’Itaipu elle-même. J’ai voulu simplement mettre en lumière l’hydroélectricité, une énergie dont on parle peu, tant le pétrole et le nucléaire tiennent la vedette.

Nous verrons la suite dès demain…

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile