** L’autoroute transsibérienne, peut-être la plus longue autoroute du monde, s’étend de Saint-Petersbourg à Vladivostok, sur une distance de plus de 9 500 kilomètres. Certaines personnes voudraient décerner le titre de "plus longue autoroute du monde" à l’autoroute trans-canadienne, parce que chaque kilomètre en est bitumé, contrairement à la version russe qui comprend 1 000 kilomètres d’autoroute non bitumée.
– Quoi qu’il en soit, l’autoroute transsibérienne a été finalement "achevée" il y a quatre ans, et, de ce fait, pouvait commencer à rapporter des bénéfices importants à la grande économie russe. Pour la première fois, un Russe peut traverser le pays d’un bout à l’autre.
– McKenzie Funk a récemment accompli le voyage de plus de 9 500 kilomètres et a raconté son expérience dans le National Geographic Adventure. C’est un bel aperçu de la mondialisation à l’intérieur des frontières de la Russie.
– L’autoroute a participé à l’augmentation de la circulation de marchandises à travers la Russie. Elle aide la Russie à apporter plus de bois, de pétrole et de minéraux à un monde extérieur affamé. Un pipeline de 4 200 kilomètres longe une partie de l’autoroute pour transporter le pétrole russe jusqu’aux acheteurs américains et asiatiques. On prévoit la construction d’un pipeline de gaz naturel qui traversera le plateau Ukok, comme un coup de machette à travers les plaines. "On prévoit de nouvelles routes vers le nord et vers l’ouest", écrit Funk, "et des nouveaux puits de pétrole un peu partout".
– Les villes qui bordent la route bénéficient elles aussi d’une toute nouvelle prospérité. Autour du lac Baïkal, le plus grand lac d’eau douce du monde, se trouve une nouvelle étendue de 450 kilomètres spécialement aménagée pour les touristes. On y prévoit des cours de golf, des spas, des hôtels cinq étoiles, et plus encore. Funk rapporte que Vladivostok est tellement saturée de touristes et de commerçants venus de Corée du Sud, du Japon et de Chine qu’il est difficile de trouver une chambre d’hôtel disponible.
– Une partie de cette nouvelle prospérité vient d’un esprit d’entreprise encore brut. L’explosion de la vente de voiture entre l’est et l’ouest en est l’exemple parfait. Les bateaux quittent Vladivostok pleins de bois et reviennent chargés de voiture, neuves et d’occasion, venues tout droit du Japon. Certains Russes, que l’on appelle les peregonchik (les convoyeurs) conduisent les voitures de Vladivostok aux grandes villes russes à l’ouest. Cela leur prend environ une semaine. Ils vendent les voitures, empochent un bénéfice et retournent à l’est pour recommencer. Un écrivain a appelé ça le "nouveau rêve russe : vers l’est, mon garçon ! Puis vers l’ouest. Puis l’est. Puis l’ouest".
– The Economist rapporte que le nombre de propriétaires de voitures en Russie est bien en dessous de celui des autres pays développés. En Russie, 200 personnes sur 1 000 possèdent une voiture. Le taux est de plus de 500 pour 1 000 en Europe et 800 pour 1 000 aux Etats-Unis.
– En 2007, les ventes de voitures neuves avaient augmenté de 36% pour le volume — et de 57% pour la valeur –, ce qui reflète le nouveau pouvoir d’achat d’une classe moyenne naissante en Russie. Certains pensent que cette année, la Russie va surpasser l’Allemagne en tant que plus gros acheteur de voitures d’Europe. "[Selon Ernst & Young], d’ici 2012, les Russes achèteront plus de cinq millions de voitures neuves par an", continue The Economist, "dont 90% seront de marque étrangère".
– Imaginez les conséquences d’un tel nombre de voitures sur les routes. Ajoutez-y la Chine et l’Inde. Pensez à toute l’essence qu’il va falloir. Et à tout le métal utilisé. Les routes qu’il reste à goudronner. Les devantures et les hôtels et toutes les choses qu’il faut aménager pour une population de plus en plus mobile. C’est ahurissant.
– Certains seront peut-être nostalgiques de la frontière sauvage de la Russie. Mais ces changements sont comme le dentifrice qui sort du tube. Ils semblent irréversibles. Les Russes, qui prennent goût à cette forme sauvage de capitalisme, ne risquent pas de revenir en arrière. Il se passe des choses étranges tout le temps, évidemment, mais je parie que la Russie va rester dans l’équipe des grands avec la Chine, l’Inde et le Brésil en tant que centrale économique.
** Même si les investisseurs individuels n’investissent jamais directement en Russie, l’autoroute transsibérienne n’est qu’un exemple des développements qui peuvent nourrir les investissements liés à la Russie. Par exemple, Lundin Mining possède 49% de participation dans une grande mine de zinc à Ozernoe en Russie. La propriété n’est pas loin du lac Baïkal et à seulement 160 kilomètres de l’autoroute transsibérienne, sans parler du chemin de fer transsibérien. Ozernoe est l’une des plus grandes mines de zinc sous-exploitée du monde. Cela pourrait être un énorme atout pour Lundin dans l’avenir.
– Les opérations existantes de Lundin soutiennent largement le cours actuel de la valeur ; vous pouvez obtenir une marge de hausse potentielle sur des projets comme Tenke (au Congo) et Ozernoe sans rien payer. L’entreprise devrait atteindre facilement plus de 1 $ l’action l’année prochaine. La supposition générale est de 1,25 $, ce qui signifie que l’action s’échange pour moins de six fois ses bénéfices 2009. C’est bien financé et cela génère énormément de liquide. Les Lundins possèdent également 16% des parts.
– L’autoroute transsibérienne à elle seule ne déterminera pas la valeur d’investissement de Lundin. Mais l’accès fournit par l’autoroute à la terre sibérienne riche en ressources va certainement améliorer le potentiel des investissements basés en Russie, comme ceux de Lundin.
– En résumé, si vous cherchez des opportunités d’investissement excitantes, allez vers l’est !