La Fed prépare l’opinion à la fin du crédit gratuit et Bank of America Merrill Lynch prépare les investisseurs au krach. Si cela se produit Trump agira comme ses prédécesseurs.
When you want to help people, you tell them the truth. When you want to help yourself, you tell them what they want to hear.
[NDLR : Lorsque vous voulez aider les gens, vous leur dites la vérité. Lorsque ce sont vos propres intérêts que vous voulez servir, vous leur dites ce qu’ils souhaitent entendre.]
– Thomas Sowell
Lorsque nous sommes arrivés à Rancho Satana, sur la côte Pacifique du Nicaragua, nous avons senti une odeur de fumée.
De l’autre côté de la vallée, on aurait dit qu’une brume matinale s’élevait entre les collines. Mais la nuit dernière, nous avons regardé de la fenêtre de notre chambre et vu ce qui se passait. Au sud, un feu de broussailles grimpait le long de la montagne, en décrivant un arc.
C’est la saison sèche. Le sol est recouvert de feuilles et d’herbes desséchées. Le vent d’est souffle en rafales, et renverse les fauteuils sur la terrasse.
Aujourd’hui, nous allons parler de la vérité.
Nous débutons sur une remarque : il y a une immense différence entre un feu de broussailles et une politique économique.
La vérité que bon nombre de gens désirent ardemment entendre, c’est que Donald J. Trump est en train de s’acharner sur le Deep State. Ils veulent le voir lui tordre le cou… le soumettre… le démonter… puis le remonter.
Ensuite, en invoquant les plus-hauts records qu’enregistrent les actions, ils déclarent : « Vous voyez… il doit bien faire du bon boulot ».
Mais là, il ne s’agit pas d’un feu de broussailles…
Un feu est bien réel. Il peut vous brûler les doigts ou réduire en cendres votre maison.
« Les informations », dans l’espace public, sont autre chose. Elles s’apparentent à un tweet présidentiel ou à un débat entre deux abrutis : il y a peut-être une vérité, mais elle est quasiment impossible à déceler.
Le plan sur la santé préserve les intérêts du Deep State
Jusqu’à présent, on ne décèle aucune trace d’acharnement, dans le programme de Trump.
Hier, par exemple, le Congrès majoritairement républicain a présenté le plan tant attendu relatif à la santé.
Une lecture rapide indique qu’il présente une amélioration (un peu moins d’accords gagnant-perdant). Mais il ne changera pas de façon significative le flot d’argent qui inonde le secteur médico-juridico-assurantiel.
Et c’est probablement ce qu’apprécie le marché actions.
Autrement dit, « Le Donald » ne déçoit pas les investisseurs. Il ne s’est pas acharné sur les initiés, et n’a pas beaucoup menacé le Deep State, non plus. Ils sont heureux qu’il ne l’ait pas fait.
Les marchés savent que les querelles avec Arnold Schwarzenegger, Barack Obama, ou le FBI importent peu. Ce qui importe, c’est que le gouvernement assure les arrières des investisseurs.
Le style est différent mais la substance est la même.
Et le système de l’argent falsifié ne craint rien : il est bien protégé par une phalange d’ex-cadres de Goldman.
Préparation à la fin du crédit gratuit…
Aujourd’hui marque le début de la neuvième année de « reprise » postérieure à la crise de 2008-2009.
Tout au long de cette période, les taux d’intérêt sont restés proches de zéro – une mesure d’urgence, au départ – alors même que la richesse virtuelle du marché actions augmentait de 21 000 Mds$.
Voilà dans quelles proportions le cours des actions a augmenté.
A présent, il paraît que la politique des taux à zéro (ZIRP) arrive à son terme. Et Bank of America Merrill Lynch dit à la Team Trump de se mettre en condition.
D’abord, le président de la puissante Fed de New York, William Dudley, a déclaré à la presse que les « esprits animaux » du marché « se sont libérés ».
Et, en soulignant la « solide » hausse des chiffres de l’emploi, l’augmentation de l’inflation et la montée de l’optimisme, tant chez les consommateurs que chez les chefs d’entreprise, il a également déclaré que « les arguments en faveur d’un resserrement de la politique monétaire étaient devenus beaucoup plus convaincants ».
[NDLR : Un resserrement de la politique monétaire américaine aura un retentissement même en Europe. Votre PEA est-il prêt ou possède-t-il des valeurs vulnérables aux fluctuations du dollar ? Comment vous constituer un PEA qui ne contient que des actions saines et solides, et qui ont un vrai potentiel de hausse. Débarrassé de ses casseroles, valeurs « à la mode jusqu’à la semaine prochaine » et autres plombeurs de performance ? Tout est expliqué ici.]
Donc, Dudley et la Fed vont peut-être augmenter le coût du crédit à la prochaine réunion de politique monétaire devant se tenir ce mois-ci. Bloomberg évalue les probabilités de relèvement des taux de la Fed à 90%.
Autrement dit, à moins que le marché actions ne s’effondre avant le 15 mars, il est hautement probable que la Fed relève ses taux.
… et préparation au krach
Pendant ce temps, Bank of America Merrill Lynch dit aux investisseurs de prendre garde à un énorme krach susceptible de se produire au deuxième semestre.
Les résultats des entreprises sont en baisse. Et si le programme de relèvement des taux de la Fed se lance pour de bon… il se poursuivra jusqu’à ce qu’une crise financière se manifeste (c’est-à-dire un krach).
Alors, le gouvernement Trump retombera sur le problème que les trois derniers gouvernements ont repoussé au lendemain. Et lorsque cela arrivera, il fera comme eux. Il l’enverra promener.
Est-ce que cela va arriver ? Le temps nous le dira.